Prologue

5 0 0
                                    

La nuit est tombée. Je cours plus vite que je n'ai jamais couru. Mes jambes ne ressentent ni douleur, ni fatigue.
Je cours pour échapper aux hommes dans mon dos.
Les rues de la capitale sont déserte, comme inhabitées. Mes pieds claquent contre le bîtume et j'entends ceux des hommes, juste derrière moi.
Je tourne à l'angle d'une rue et me retrouve piégée dans un cul de sac. Je n'ai pas le temps de bifurquer.
Moins de deux secondes plus tard, je me retrouve propulsée au sol. Quelqu'un vient de me capturer. L'homme m'attrape par le cou, me soulève et me plaque contre un mur glacial.
Il m'étouffe. Je plante mes ongles dans sa main et essaye de dessérer son emprise sur mon cou.
Je le griffe mais il reste de marbre.
-C'est fini, Zohra, me dit-il lentement.
Quatre hommes se postent derrière lui.
J'ai de plus en plus de mal à respirer correctement.
-Tu ne pourras pas les sauver et sache que si tu tentes de nouveau de les faire s'évader, tu mourras et elles aussi.
L'homme me regarde avec envie et ça me donne la nausée.
Je suis au bord de l'asphyxie lorsque je me sens une seconde fois projetée au sol. Je me mets à genoux et tousse en me tenant la gorge. Cette fois-ci, j'ai bien failli y passer. J'essaye tant bien que mal de reprendre une respiration contrôlée tout en crachant mes poumons.
-Je n'arrêterai jamais d'essayer, Orphans.
Ma voix est fébrile, rauque, mais ferme.
Je m'en félicite.
-C'est ce qu'on va voir Zohra. La prochaine fois, je ne serais pas aussi clément. Alors, je te le redis une dernière fois. Ne fourre pas ton nez dans mes affaires.
Ma tête tourne lorsque je me met debout et je m'accoude au mur pour ne pas tomber.
Peut-être que je devrais essayer de le tuer. Maintenant. Il ne pourrait plus faire de mal à toutes ses filles. Plus jamais.
Je sors rapidement un coutelas de mon ceinturon et le pointe dans sa direction.
Il éclate de rire, ce qui me perturbe au plus au point.
-Voyons, Zohra. Tu sais aussi bien que moi qu'au premier pas que tu feras, tu t'étaleras par terre, ricane-t-il.
-Tu crois ? Répliquais-je.
-Non. Je le sais.
Pour lui prouver le contraire, je fais un pas en avant. Je perds immédiatement l'équilibre et je sens ma tête cogner le sol dans un bruit fracassant. Mes paupières se ferment petit à petit. J'entends juste une dernière fois sa voix malveillante avant de sombrer dans les ténèbres.
-Bonne nuit, petit ange.

ZOHRAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant