Chapitre 19

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Jess en média.
Merci pour vos petits commentaires, ça fait toujours super plaisir!

Plantée derrière mon poste, je tape quelques mots sur mon traitement de textes tout en zieutant du coin de l'œil Embry. Il n'est pas dans son état ordinaire. L'horloge affiche à peine 18heures qu'il se lève d'un bond, éteint sa tour et enfile son manteau comme si sa vie en dépendait. Habituellement il lui faut une bonne heure, le temps qu'il inspecte son ordinateur et qu'il décide que tout est terminé. J'attrape son poignet lorsqu'il arrive à mon niveau.

-Tout va bien?

Je l'arrête en plein vol, il lâche un soupire. 

-Je n'ai pas le temps là! 

J'arque un sourcil, un sourire se fraie au coin de mes lèvres. 

-Ne me dis pas que tu veux rentrer pour ce que je pense?

Il semble aussi amusé que moi. 

-Comme si tu ne voulais pas voir l'altercation! Jacob devrait entrer dans une dizaine de minutes, il n'a toujours pas réagit à la nouvelle de ce matin, je serais là pour y assister !

-Tu m'appelles hein! 

-Je te répèterai tout mot pour mot, maintenant lâches moi. 

J'hoche la tête. 

-Vas mon agent double, vas! 

Il m'adresse un clin d'oeil avant de filer.
Je range à mon tour mes affaires. Je dois avouer que je suis déçue, j'aurai aussi aimé assister à leur conversation. Enfin, si on s'ecoutait toute la meute se ramènerait, pop-corn en mains, plantés devant les deux tourtereaux.
On était tous abasourdis ce matin, personne ne s'y attendait. Paul s'est retourné vers moi, mais je n'étais pas non plus au courant. La petite maligne avait bien cachée son jeu, je suis impressionnée. 

Je prends le bus la tête ailleurs, jetant par moment des coups d'œil à mon téléphone. Je n'aurai jamais cru attendre que la grosse tête du Call apparaisse devant moi. Depuis le couloir on entend dans l'appartement le journaliste sportif commenter le match. Une soirée foot, c'est au moins ça.
Je fais irruption dans l'entrée, des sacs de courses y trainent. J'y jette une oeillade, Paul n'est jamais aussi organisé. Il est du genre à prendre des produits inutiles en grande quantité et oublier l'essentiel.
Au salon deux têtes dépassent du dossier du canapé. Je comprends mieux.
Paul me salue d'un geste de la main tandis que Jacob m'adresse un sourire.
L'image d'Embry se précipitant dans la demeure du Black, prêt à découvrir un scoop qui se trouve chez moi me fait pouffer.

-Tu essayes de l'éviter alors qu'elle habite chez-toi, tu es un petit comique toi dis donc.

Je m'installe à côté de Paul, saisit un petit coussin et le sert contre ma taille avant de poursuivre,

-Laisses moi deviner, tu t'es dit que tu allais faire les courses mais comme elles n'ont pas durée assez longtemps à ton goût, tu te sers de Paul comme excuse pour retarder le moment?

Jacob laisse tomber sa tête en-avant, il capitule.
Le Lahote affiche une mine fière,

-On peut dire ce qu'on veut de mon imprégnée, elle est perspicace.
-J'ai remarqué que tu aimais beaucoup trop rappeler que je suis ton imprégnée.
Il se tourne vers moi.
-Et toi que tu faisais toujours l'impasse sur le fait que je suis le tien.
-Je n'ai pas à en être fière contrairement à toi, je m'esclaffe.
-Tu...
-STOP, s'exclame Jacob, pitié ne me faites pas tenir la chandelle d'entrée de jeu.
-Si tu n'es pas content vas t'expliquer avec Laurene chez toi! râlons-nous à l'unisson.
On s'échange un regard. Je ne sais pas si c'est lui qui déteint sur moi ou l'inverse mais cela commence à devenir inquiétant.
-Bon,
Jacob tapote avec détermination sur ses deux cuisses,
-J'y vais!

Mon regard tombe sur ses sacs, comment j'ai pu ne pas y penser avant!

-Je t'accompagne! Je t'aiderai à porter tes courses.
L'alpha arque un sourcil, peu convaincu.
-Quoi? Je pouffe. Il faut bien que quelqu'un tienne compagnie à Embry lorsqu'il tendra l'oreille depuis sa chambre.
Il soupire.
-Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter une meute pareille?



---
Des rires résonnent à l'intérieur de la maison. Le premier appartient à Laurene mais l'autre aborde un ton bien trop grave pour être celui d'Embry.
Jacob et moi nous lançons un regard en biais. Il semblerait bien que le Call et moi-même ne sommes pas les seuls intrus aujourd'hui.
Il ouvre, je m'engouffre à l'intérieur juste après lui.
Dans le salon je découvre un homme en fauteuil roulant, ses cheveux sont noir comme l'ébène et son teint est assez proche de celui de Jacob. Ils se ressemblent.

Embry depuis le comptoir de la cuisine nous salue.

-Bonne chance les amis,  ça fait bientôt une heure qu'ils se fendent la poire, j'ai arrêté de suivre.

-Et c'est là qu'on s'est fait prendre! sanglote l'inconnu entre-deux gloussements. Tu aurais vu sa tête !
-Oh non! Arrêtez Billy j'ai mal au ventre!
-Hum hum, toussote Jacob.

Les deux humoristes se rendent enfin compte de notre présence. Jusque-là légèrement penchés l'un vers l'autre en signe de confidences, ils se remettent droits. On sent que ça les démangent de poursuivre leurs histoires mais qu'ils se retiennent par politesse.
L'alpha me regarde avant de souffler,

-Continuez on repassera,
-Comment ça on repassera? Je l'imite dans une messe basse.
-Ma maison s'est transformée en camping, ce n'est pas le bon moment pour parler.
-Mais où tu veux aller alors ?
-Dehors, je vais t'entraîner un peu. Autant que tu ne sois pas venue pour rien.
-La curiosité est un vilain défaut, je savais que je m'en mordrais les doigts.
Il rit.

Nous faisons demi-tour, je le suis à contre cœur.
Il s'apprête à refermer la porte d'entrée derrière lui mais s'exclame avant,

-Papa évites de lui raconter des anecdotes sur moi ce serait sympa!
-On ne pensait même pas à toi ! réplique celui-ci.

Je pouffe. Nous les entendons reprendre un ton en dessous.

-Et alors qu'est-ce qu'il s'est passé après? l'interroge Lau.
-Jake a refusé de mettre sa couche, il est partit en courant son petit attribut au vent et a fait le tour du voisinage. Crois moi ils s'en souviennent encore!

Le Black ferme. Il se tourne vers moi, l'air abattu.

-J'adore mon père mais des fois à cause de lui je ne sais plus où me mettre...
Je lui souris.
-Ce n'est pas si mal d'avoir un père, profites en.
Le garçon me questionne du regard.
-Tu n'as pas connu le tien?
Je réponds par la négative. Un seul parent était déjà de trop après tout alors ce n'est pas si grave.

---

Nous sommes tous les deux essoufflés. Nous nous asseyons sur un tronc d'arbre.

-Tu te défends bien dis donc!
Je pouffe.
-Bien sûr que je me défends bien! Tu t'attendais à quoi?

Il ébouriffe mes cheveux.

-Ne t'inquiètes pas je n'en attendais pas moins de ta part.

Il me tend sa bouteille d'eau.

-Je peux te poser une question?
J'acquiesce.
-Tu les tiens de qui tes gènes quileutes? Tu le sais?
Je fronce les sourcils.
-Attends, c'est héréditaire?
-Tu ne le savais pas?
Je désapprouve. Je me lève d'un bond. Mais bien sûr c'etait ça la fameuse question! Qu'est-ce que j'ai pu être bête!

-Tu vas où? s'étonne-t-il.
-Faire un tour chez les sangsues!

Laurene me barre le chemin. Elle est essoufflée. Elle se penche et appuient ses mains sur ses genoux le temps de reprendre son souffle.

-Je crois que je viens de comprendre ce que voulait dire le vampire, déclare-t-elle.
-On est deux.

Réalité ou fiction? [ TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant