Réalité ou fiction? [ TERMINÉ]

Chapitre 11

Jess en média.

Laurene m'a envoyé un message. Le vampire est de retour.
Je lui ai fait promettre que la prochaine fois qu'elle le rencontrerait, elle ne me laisserait pas pour compte et l'une des qualités les plus admirable de Lau c'est qu'elle tient toujours ses promesses.
J'enfile un pantalon et sors. La ville est toute petite, en un rien de temps je suis sur place.

La sangsue n'a pas l'air ravie de me voir.
Je le dévisage. Je ne l'aime pas, il ne m'inspire pas confiance et cela semble réciproque.
Je salue Jacob puis me dirige vers le fond de la salle. Je me place entre les deux. Il ne restera pas collé à mon amie, il peut toujours rêver.

-Tout ce que tu as à me dire elle peut l'entendre, déclare Laurene.
-Apres tout vous êtes toutes les deux
concernées, soupire-t-il.
-Craches le morceau, je grogne, tu sais pourquoi on est là?
-Pourquoi non, par la faute de qui oui.

J'échange un regard avec ma coéquipière. Qui est l'enflure qui nous a fait ça ?

-Tu peux développer?

La voix de la Cooper est bien trop douce. Le blond embarassé lui sourit.

-Disons qu'il se pourrait que je n'y sois pas pour rien.
-Comment ça pas pour rien? je m'exclame.
-Ok en fait c'est de ma faute.
-QUOI?

Les spectateurs se retournent. Ils viendront se plaindre lorsqu'ils seront eux-aussi transportés dans un film en attendant ils se la bouclent!

-Apres tout les vampires ont des pouvoirs, me murmure Laurene, je n'y avais pas pensé.
-Mes pouvoirs ne sont pas comme ceux des autres, je peux influencer les dimensions, changer la tournure des événements malgré moi.
J'affiche des yeux ronds.
-Attends parce que c'est pas la première fois que tu fais ça?
-Enfant ça m'est déjà arrivé de faire venir des insectes ou de la nourriture mais rien d'aussi...
Le vampire nous observe un instant avant de conclure sa phrase,
-colossal.

Et évidemment il fallait que ça tombe sur nous!

-C'est bien beau tout ça, je râle, mais comment tu comptes nous faire sortir de là docteur strange?
Il rit nerveusement.
-Il y'a un petit hic, je mélange des dimensions mais une fois que le processus s'est enclenché il n'y a pas de retour en arrière possible à moins que...

Je me penche en-avant, mon visage fait face au sien.

-A moins que quoi?
-A moins que le lien entre nous trois soit rompu, là tout reviendrait à la normale.
J'affiche un grand sourire. Rompre des liens c'est ma spécialité mon grand. C'est où tu veux quand tu veux.
-Et comment le rompre?
-Il faudrait qu'un de nous meurt.

Je m'étrangle presque.

Je me disais bien que ça ne pouvait pas être aussi simple...
Autrement dit, on est bloquées dans ce fichu film.
Je me laisse tomber sur le dossier de mon fauteuil.

Laurene qui ne disait rien jusque là intervient enfin. Elle semble avoir assimilé toutes ces nouvelles informations.

-Il y'a quelque chose que je ne comprends pas. Si ton chef veut que tout revienne à la normale pourquoi ne pas nous avoir tuées à notre arrivée?

C'est une bonne question.

-Il n'est pas au courant de votre arrivée, pour tous les autres sauf pour nous trois le scénario a changé. Je pense que tu l'as remarqué Laurene.

Elle approuve. C'est vrai que les choses ont changé, à commencer par l'imprégnation de Jacob et Paul.

-S'il l'apprend il n'hésitera pas une seconde
-Et à toi il ne t'arrivera rien? je m'étonne.
-C'est justement pour moi qu'il le fera, soupire-t-il. Si quelqu'un apprend pour vous cela signera mon arrêt de mort, enfin plutôt la constatation que je suis en vie. Les volturis me croient assassiné,
-Attends pause, j'interviens, les quoi?
-Les volturis, répète le vampire, pour faire court disons que c'est l'élite des vampires.
-Et quel rapport avec toi?
-Ils ont essayé d'utiliser mes pouvoirs à leur profit mais moi même je suis incapable de les utiliser correctement,
-Sans blague!
Il roule des yeux et poursuit son propos.
-constatant que ça deviendrait peut-être dangereux pour eux, ils ont chargé un assassin de faire le sale boulot ne voulant pas qu'une rumeur selon laquelle ils étaient incapables de me contrôler se propage.
-Et s'ils apprenent que tu es toujours en vie ils s'en chargeront eux même, j'en conclu.

Il acquiesce. J'échange une oeillade avec le garçon.

-Ne t'enthousiasmes pas Jess Johnson s'ils l'apprennent il y'a de grandes chances que vous y passiez les premières alors mon meurtre ne vous servira à rien pour rentrer.
-Eh merde!

Laurene me dévisage outrée.

-Oh c'est bon, c'est un personnage de film après tout! Il n'existe même pas!
-Je pourrais dire la même chose de vous.
Je grimace telle une enfant sans répartie. Lau se penche vers lui, intriguée.
-Mais attends pourquoi nous confier tout ça ?
J'arque un sourcil.
-Disons que je culpabilises un peu.
-Tu m'étonnes qu'il culpabilise, je grommelle, il a intérêt de culpabiliser!

Le concerné se décale vers la droite pour ne plus me voir.
- Laurene tu te rappelles le rêve étrange que tu as fait avant de venir?
La brune hoche la tête.
-C'etait notre premier contact, celui avec Jess s'est déroulé lors de ce qui aurait pu être sa première mutation. J'ai pu grâce à ça connaître tout ce qu'il y'a d'important à savoir sur vos vies, et que ça vous plaise ou non je suis le seul au courant de tous les changements qu'a occasionné ce monde sur celles-ci.
Le vampire me jette un regard.
-Croyez moi vous risquez d'être surprises.
Je fronce les sourcils. Qu'est-ce qu'il veut dire par là?
Les lumières se rallument. Le film est terminé.
Le garçon se lève. Il se retourne vers Laurene sourire aux lèvres puis déclare,

-Tu devrais éviter de croiser Dylan quelques temps,
-Dylan? Répète-t-elle. C'est qui ça encore?
-Dans cette réalité-ci il est pour toi, comment dire ça? Un "ami avec plus que des affinités".

J'entrouvre la bouche choquée. Traduction, Laurene a un plan cul ici.
J'éclate de rires.

-MAIS C'EST UNE BLAGUE? Hurle-t-elle. JE SUIS ENCORE VIERGE MOI!

Un silence s'instaure, la foule autour de nous, nous dévisagent.
Le vampire hausse les épaules.

-Au moins c'est un bon coup, s'esclaffe-t-il, enfin de ce que j'ai pu voir tu avais l'air d'apprécier.

Il s'en va, nous laissant plantées là.
Je me rapproche de ma coéquipière qui ne s'en remet pas. 
-Tu disais quoi déjà , hein? "Je suis sûr qu'on adorais si on était dans ce film?"
-Oh la ferme, grogne-t-elle.