Prologue

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Je ne me souviens de rien... 
Si, les souvenirs commencent à revenir...
C'est le matin. Il est très tôt et mon réveil n'a toujours pas sonné. J'ai pris l'habitude de me réveiller avant qu'il sonne de peur qu'il n'entre dans ma chambre.
J'admire silencieusement le soleil qui progresse lentement sur mon mur. Puis j'entends la porte qui claque. Immédiatement, je me lève et cours dans la salle de bain. Je fouille dans le placard à pharmacie et trouve mon bonheur. Après avoir mis des bandages autour de mes plaies récentes, je m'habille puis marche vers le lycée, la boule au ventre.
Je vais au lycée à contre cœur, comme chaque maudit jour que Dieu fait. Je supporte, comme chaque jour, les moqueries et les coups. Pourtant, aujourd'hui, par je ne sais quelle force surnaturelle, j'ai eu la force de me plaindre.
Hélas, même si je m'en doutais un peu, lorsque je pousse la porte de la salle des professeurs en brandissant mon calepin, ils ne m'accueillent pas à bras ouverts, tout le contraire même. Ils ne me croient pas et m'accuse de vouloir faire du tort à mes « camarades ».
« Nous parlons des meilleurs élèves de notre lycée ! Te rends-tu comptes de ce que tu dis ? Tu n'as même pas de particularités alors ne t'avise pas de nuire à d'autres promises à un grand avenir. Va t'excuser immédiatement ! »
« Particularité ». C'est à cause de ce mot que j'ai une vie désastreuse.
J'écoute le professeur me sermonner d'une oreille distraite. J'observe la scène de l'extérieur. Je flotte dans un coin de la salle et regarde mon corps si petit et faible...
À la suite de cette entrevue foireuse, je me dirige vers ma classe mais quelqu'un m'attrape soudainement par les cheveux.
On me traîna dans les toilettes et on me jeta sur le sol comme si je n'étais qu'un vulgaire bout de chiffon. Remarque, je dois être la chose qui s'en rapproche le plus.
« Alors fausse sorcière, on nous dénonce ?
Elle me saisit par les cheveux et me força à la regarder dans ses yeux bleus si envoûtant. Ces mêmes yeux que je consolais lorsque nous étions enfants.
-Tu sais ce qui va se passer « grande sœur » ? Oui, tu le sais, dit-elle en souriant.
Avant que je ne puisse esquisser le moindre geste, une autre fille m'assena un puissant coup dans l'abdomen.
-Beurk, elle a vomi.
-C'est tout ce que tu mérites. Tu es la honte de la famille Kagayaku.
Je tiquai à ce nom. Celui de notre famille.
Elles me saisirent brutalement par les cheveux et je ne pus m'empêcher de pousser un petit gémissement silencieux. Ensuite, elles me mirent la tête dans les toilettes et tirèrent la chasse.
J'ai dû perdre connaissance car je ne me souviens pas de la suite.
Lorsque je me réveille, je suis toujours dans les toilettes, seule et trempée.
Je rentre un peu plus tôt que d'habitude, de peur de croiser d'autres filles de mon école.
J'ouvre la porte, anxieuse puis je pousse un soupir de soulagement en enlevant mes chaussures. Je monte dans ma chambre, et décide de me changer. J'allais redescendre pour préparer le dîner mais j'entends la porte d'entrée grincer alors qu'il rentrait. Je cours me réfugier dans ma chambre. Je prends un cutter et le cache subitement dans mon dos lorsqu'il entre dans ma chambre.
Il me fait face et je n'ose pas le regarder dans les yeux. Il s'approche doucement de moi et je ne peux m'empêcher de trembler. Il me prend doucement dans ses bras et me susurre dans l'oreille :
« Ne t'inquiète pas petite sœur. Je serai toujours là pour toi. Tu sais que je t'aime... »
J'hoche la tête malgré mes larmes qui coulent. Le cutter tomba dans un bruit sourd lorsque mon « frère » pose ses lèvres rugueuses et sèches sur les miennes.
Je me laisse faire, ayant depuis longtemps abandonner l'idée de me défendre.
Je ne cesse de fixer un point sur le mur, comme si je n'étais plus qu'une poupée sans âme.
Puis, comme plus tôt, j'ai l'impression de quitter mon corps. Je flotte dans un coin de la pièce, observant mon corps réduit à l'état de poupée.
Lorsque mon « frère » sort , je reprends mes esprits et contemple le miroir face à mon lit. Dans celui-ci se reflète un corps mis à nu de force et un visage, celui d'une jeune femme brisée.
Je me prends les épaules et blottis ma tête dans mes genoux. Des larmes silencieuses martèlent mes jambes, et mon corps ne s'arrête plus de frissonner, secoué de spasmes.

Au bout d'un temps indéterminé, je me lève et reprends mon cutter. J'admire la lame fine avant de la glisser sur ma peau. Aucune larme, aucune grimace de douleur, ne vient s'imprimer sur mon visage lorsque la lame s'enfonça dans ma peau.
Mon frère entre à ce moment et me voit avec les veines ouvertes, me vidant de mon sang. Il se précipite sur moi et je vois ses cheveux flottés, signe qu'il utilisait sa particularité.
Non. Je ne veux pas. Laisse-moi mourir...
Mes poignets redeviennent normaux et il me prend doucement par les épaules.
« Ça va aller. Fais attention avec les cutters, c'est dangereux. Tu aurais pu mourir si je n'avais pas été là. Je t'aime tu sais... »
Il ferme les yeux. Il ignore ce qu'il appelle une crise une énième fois.
Non, tu ne m'aimes pas. Si tu m'aimais tu ne me traiterais pas comme ça.
Puis il repart, me laissant enfin seule avec mes fantômes.

Le soir même, je suis monté sur un immeuble non loin de mon lycée. J'ai contemplé le ciel étoilé durant de longues heures, assise sur la barrière de sécurité, admirant ma robe de soie virevolter au gré du vent. Seul cadeau jamais reçu depuis cinq ans. Je l'avais mise spécialement pour l'occasion.
Lorsque l'aube se leva, je me redressai pour admirer le soleil levant. Je tremblai, peinant à trouver mon équilibre
Je me mis à rire de la situation ; Kagayaku Hisui, la fille sans particularités de l'illustre famille Kagayaku qui se suicide, ça risquait de faire la une des journaux et de faire du tort à ma famille
Je me mis à respirer fortement, essayant de calmer mon stress qui montait. Pourtant lorsque mes pieds quittèrent la surface plate et se retrouvèrent dans le vide, un sentiment de joie intense se répandit dans mon corps. J'admirais les gouttes d'eau qui glissaient de mes yeux et semblait vouloir rejoindre les cieux pendant que moi je plongeai vers le sol.
Je prononçai les premiers et derniers mots de ma vie.
« Aidez... moi... »
Je pense que je devais sourire lorsque ma tête rencontra le sol. Je ne me souviens pas.
Je voulais mettre fin à mes jours et ne plus vivre sur cette Terre où je n'étais pas la bienvenue.
Alors pourquoi, pourquoi je contemple mon cadavre ?
Pourquoi suis-je encore là ?
Je ne suis pas morte ?
Personne ne me voit ?
Je suis devenue un fantôme ?
Je ne comprends plus rien...







———————
Salut !
Ma fiction est publiée ! J'y crois pas T^T
L'image ne m'appartient pas !
Je me suis relu mais on sait jamais.
Désolé pour les il, ça peut être énervant.
J'ai pas grand glose à dire donc à la prochaine !
o(^-^o)(o^-^)o o(^-^o)(o^-^)o

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⏰ Dernière mise à jour : May 02, 2020 ⏰

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