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Concours d'éloquence

Dans le cadre du lycée, j'ai participé à un concours d'éloquence. Nous devions débattre 10 minutes au sujet d'une citation "L'ignorance mène à la peur, la peur à la haine et la haine conduit à la violence". 

L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. Il s'agit d'une célèbre citation d 'Averroès, un philosophe du XIIème siècle. Il cherche à établir l'idée que l'ignorance est la cause des conflits. Mais savons-nous réellement ce qu'est l'ignorance ? Non. Pourtant sans nous en rendre compte, nous la pratiquons au quotidien. Alors qu'est ce que c'est ? Il s'agit d'un manque de connaissance, de savoir. Vous rappelez-vous de la dernière fois où vous l'avez employée ? Moi oui.

C'était par une journée d'hiver, exactement comme celle-ci. Comme tous les soirs, après les cours je me rendais à mon arrêt de bus. Alors que j'attendais que ce dernier arrive, j'aperçus deux filles se tenant par la main. J'étais d'abord intriguée par ce geste et me mis alors à les regarder du coin de l'œil. Je vous l'accorde, cela ne me regardais en rien. Pourtant je ne pouvais m'empêcher de les observer. Dit comme ça, ma vie doit vous paraître bien monotone pour que j'ai ce besoin de commenter celle des autres. Alors que je simulais être sur mon téléphone, je les aperçus s'embrasser. Sur le coup, j'étais assez surprise, à vrai dire, je n'avais jamais vu ni entendu parler de couple homosexuel. Pour masquer ma gène, je tournais à nouveau mes yeux en direction de mon portable.

Je ne connaissais rien de ces deux filles hormis leurs différences. Je ne connaissais ni leur histoire, ni leur vécu. Et pourtant j'en eu peur. Peur ? Pourquoi me direz-vous ? Parce que depuis que je suis toute petite, on m'a appris que les garçons aimaient les filles et les filles les garçons. J'étais éduquée et nourrie à la mixité.

Je me rendis vite compte que je n'étais pas la seule. En effet trois garçons, plutôt baraqués et probablement plus âgés que moi s'avancèrent jusqu'en direction des jeunes filles.

Si dans mon cas mon ignorance s'arrêta à la peur, ce ne fût pas de même pour les garçons. Leur regard menaçant en disait long sur leurs intentions. La peur éprouvée à l'égard de leur ignorance les conduit à une haine sans nom. Les injures commencèrent à s'échapper, les langues à se dénouer et les coups à voler. Je fermai les yeux pour me cacher cette vérité, qui était pourtant celle de notre monde.

Voilà comment je découvrais l'homosexualité. Parce que depuis toujours on demande aux enfants : « Alors est-ce que tu as une petite copine » s'il est un garçon ou alors « est-ce que tu as un petit copain ? « si c 'est une fille.

Dans la majorité des cas, les gens ne vont pas plus loin que la peur. Cependant il n'en faut que trop peu pour que cette peur les mène à la colère. Certains encore n'hésitent pas à franchir le seuil de la haine. Un sentiment destructeur, une pulsion et un affect.

La Chine par exemple, là-bas l'homosexualité est considérée comme une maladie. Ils sont envoyés en « cure de conversion » dans le but de les guérir de ce mal qui les ronge. Dans la totalité des cas, l'initiative de la cure de conversion est prise par les parents qui ne supportent pas la honte d'avoir un enfant homosexuel. Certains traitements constituent une série d'électrochoc, les prétendus malades devaient assimiler cette douleur aux souvenirs de leur conjoint.

Ce genre de pratiques effroyables existait déjà au moyen-âge. En effet, en ce temps, l'homosexualité était considérée comme une hérésie, pouvant aboutir à une condamnation à mort par le bucher.

Au XIV siècle, les homosexuels seront soi-disant responsables de la peste noire.

Au XIXème siècle l'homosexualité a le statut de maladie mentale et de perversion sexuelle.