Prologue

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Serguei

Moscou, 1934.

Cher journal,

Même si je suis le plus grand scientifique de Russie, permet moi de parler comme tous les adolescents sans personnalité au début des fictions kakoj bloknot (le wattpad russe de l'époque). Permet moi de le faire une dernière fois. Depuis 10 ans, tout a été un putain de cauchemar. J'ai vu des choses que je ne voudrais pas revoir et je sais que Staline se chargera bien assez vite de moi. Alors je cache ce carnet en espérant que quelqu'un comprenne et qu'il essaye de nous sauver si ce virus revient. Sinon nous courons tous à notre perte.

Serguei se tourna inquiet vers sa porte de chambre.

Il savait qu'ils arrivaient. Il savait qu'il n'en avait plus pour longtemps. Il n'avait même pas assez de temps pour enculer la mouche qui volait sur son bureau (et Dieu sait qu'enculer les mouches était son passe-temps favori). Alors, les larmes au bord des yeux, il ferma son journal intime, reposa son stylo à froufrou rose et scella son divin carnet avec un cadenas aussi petit qu'une boule de Noël. Il n'y retoucha jamais avant sa mort.

La porte de son appartement vola en éclat et avant qu'il ne se fasse tailler à coups de lame de rasoir, Serguei pensa.

- J'espère que quelqu'un trouvera mon carnet. Sinon on est tous foutus. Et je deviendrais jamais célèbre. 

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