Chapitre 2 - ELLE

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"Tu penses quoi de cette robe ?"

"Je pense que Maxence va vouloir te l'arracher dès qu'il va te voir !" rigole Célia lorsque je lui montre le vêtement.

Mon amie semble se rendre compte de ma gêne, et ses yeux grand ouverts se posent sur moi.

"Ne me dis pas que vous n'avez toujours pas sauter le pas !" s'exclame t-elle.

Je secoue la tête, et pose mon regard sur une photo de mon petit copain et moi. Cela fait plusieurs mois que nous sortons ensemble, et malgré ce que les autres peuvent penser, il ne s'est rien passé entre lui et moi, même si Maxence commence à insister de plus en plus pour que j'accepte. Je ne sais pas pourquoi, je ne veux pas, je l'apprécie vraiment mais je ne me sens pas prête.

"Il va finir par aller voir ailleurs Emilia ! Bouge toi."

J'arrache une par une les photos collées au mur et les déchire avant de les balancer à la poubelle. Un acte que je reproduis avec chaque photo où leurs sales têtes apparaissent, me procurant un bien fou. À chaque photo enlevée, c'est un souvenir qui refait surface, et j'avoue qu'à plusieurs reprises, les larmes menacent de couler, mais c'est une nouvelle page qui se tourne, enfin j'espère. Lorsque j'ai enfin terminé, je me pose tranquillement sur mon lit, les yeux fermés espérant tout oublier rien que l'espace d'un instant mais il n'en est rien. Je revois leurs visages, leurs sourires, nous.

"Le retour à la normalité."

Je me redresse et observe mon père qui est entré dans ma chambre et s'installe sur la chaise de mon bureau.

"Comment tu te sens ?" me demande t-il, un air inquiet sur le visage.

Je lâche un soupir, et regarde le mur maintenant vide. Comment expliquer à mon père que je me sentais bien mieux dans ma cellule vide de tout souvenirs ? 

"C'est compliqué" je lâche avant de reprendre. "Chaque endroit, chaque photo, chaque objet me les rappelle. J'ai tout perdu par leurs fautes et pourtant, c'est plus fort que moi. Ils me manquent."

Il hoche la tête et prend une photo que j'avais laissé sur mon bureau, sur laquelle nous apparaissons avec mon ancien meilleur ami. Il sourit, nostalgique et repose son regard sur moi.

"Il est venu, plusieurs fois par semaine pour prendre de tes nouvelles. Il n'a appris ce qui c'est passé que le lendemain, quand Isaac a voulu te venger pensant qu'il était dans le coup. Il était en pleurs, il s'en veut encore aujourd'hui de ne pas avoir été là pour te protéger ce soir-là."

Je passe la main sur mon visage, totalement perdue par ces révélations. Après tout ce qui est arrivé, j'avais besoin de lui, j'avais besoin de mon meilleur ami, jamais je ne l'aurais abandonné comme lui l'a fais. On était meilleurs amis et à ce titre, je pensais qu'on pouvait compter l'un sur l'autre, mais il faut croire que je m'étais trompée, une fois de plus.

"Que veux-tu que je te dise papa ? Que je vais lui pardonner parce qu'il essaie de faire son mea culpa ? Que l'on va redevenir amis et aussi proche qu'avant ?"

"Non, me coupe t-il, je veux juste que ma fille soit heureuse et peu importe les décisions qu'elle prendra pour."

Je relève la tête vers mon paternel et le vois s'approcher de moi, avant de me prendre dans ses bras.

"Je suis fier de la merveilleuse femme que tu es devenue." me murmure t-il avant de s'éloigner et de quitter ma chambre.

Je me lève doucement et saisis la seule photo que je n'ai pas encore déchirée. Mon cœur se resserre dans ma poitrine à la vue de nos sourires. Nous étions si heureux...

"T'es superbe, j'ai vraiment de la chance de t'avoir comme cavalière." me sourit, mon ami avec un air charmeur.

Je lâche un petit rire avant de lui faire un bisou sur la joue et de lui donner la main. Ma mère s'avance vers nous, toute joyeuse, avec son appareil photo.

"Souriez les enfants !"

Je balance la photo sur mon lit, et sors de la pièce, d'un pas rapide. Il est temps de régler les problèmes du passé, j'ai survécu à trois ans d'enfer, je peux bien endurer une simple discussion avec lui.

"Tu vas où comme ça ?" m'intercepte Logan.

"Tu sais où je peux trouver Evan ?"

Il semble étonné quelques secondes, puis un grand sourire prend place sur son visage.

"En route !"

Nous prenons rapidement nos affaires et montons dans sa voiture. Pendant le trajet, nous parlons de tout et de rien, comme si nous ne nous étions jamais quitté, comme si nous n'avions pas été séparer durant trois longues années, qui m'ont paru être une éternité.

Arrivés devant une petite maison, mon frère arrête de le moteur, et je descends, pas très sûre de moi.

"Je te laisse ici, c'est une conversation qui ne regarde que vous. Appelle moi, si tu as besoin que je vienne te chercher."

J'hoche la tête, en accord avec ses propos et me dirige vers la résidence de mon ancien ami. Je m'arrête sur le pas de la porte, et hésite quelques instants. Est-ce que ce n'est pas trop rapide ? Peut-être que je devrais attendre un petit peu ? Pleins de questions se bousculent dans ma tête, me poussant presque à rebrousser chemin, mais je me ressaisis et repense à ce que m'a dit mon frère.

"Tu sais, j'espère vraiment que ça va s'arranger entre vous, il nous manque à nous aussi."

Je toque à la porte, prête à entendre sa version. J'attends quelques instants en me torturant les doigts, espérant silencieusement qu'il soit absent pour une quelconque raison, mais la porte s'ouvre sur un homme, qui est loin de m'être inconnu. Je le reconnais très rapidement malgré le petit coup de vieux qu'il a pris. Son grand père. Ses yeux s'arrondissent et sa main droite vient se poser sur sa bouche. Puis en un instant, je suis encerclée par ses bras. Il se détache de moi et sans dire un mot, me fait rentrer dans la magnifique maison.

"Je suis si content de te revoir ! Comment tu vas ma jolie Emilia ?" m'interroge t-il, me montrant le canapé. Je m'installe tranquillement, contente de revoir l'homme que je considère depuis longtemps comme un membre de ma propre famille, comme lui. "Tu veux boire quelque chose ?"

Je souris lorsque je vois qu'il ne prend pas la peine d'attendre la réponse et qu'il s'enfuit déjà dans la cuisine pour me préparer un chocolat chaud, comme il le faisait quelques années plus tôt. Lorsqu'il revient, je le remercie, et nous nous mettons à parler. Nous discutons pendant deux bonnes heures, durant lesquelles il me raconte tout ce que j'ai raté lors de ces trois années, en passant par la peine de son petit-fils lors de mon absence, le décès de sa grand-mère -qui me touche énormément puisque j'étais également proche d'elle-. Puis il m'interroge sur ces plusieurs mois passés loin d'eux et sur mon retour en ville. 

Apercevant l'heure tardive, je décide de prendre le chemin du retour, promettant à Henri que je repasserais très vite le voir. Je n'ai finalement pas trouvé la personne que je voulais voir, mais je suis très contente d'avoir pu revoir son grand-père qui m'avait énormément manqué, et puis le connaissant, son petit-fils saura très rapidement que je suis en ville. Ça j'en suis sûre.

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Voici le deuxième chapitre de MLDLP, j'espère qu'il vous a plu ! Je vous laisse d'ailleurs donné votre avis juste en dessous ! 

Votre avis compte :

-La décision d'Emilia de se confronter à Evan ?

-Le grand-père d'Evan ?

-La relation d'Emilia et son papa ?

-Vos idées pour la suite ? Sur le passé d'Emilia ?

Ma Lumière Dans La PénombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant