O1: Hold My Hand And Tell Me It's Gonna Be Alright

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Du blanc.

Des bips réguliers.

Des fils accrochés tout autour de son corps.

Elle essaie de se relever, mais son corps ne bouge pas.

Un mal de crane atroce.

Des images défilant dans sa tête.

Son cœur s'affole.

Un bruit strident, les bips deviennent irréguliers.

Des pas dans le couloir.

Des personnes qui entrent en criant.

Ses yeux commencent à se fermer.

Avant d'avoir eu le temps de comprendre, elle est engloutie par les ténèbres.

Elle se réveilla tout d'un coup, pleine de sueur. Ses muscles lui faisaient mal, trop mal. Elle releva la tête tout doucement pour ne pas se faire mal à la nuque. Sa main tenait toujours celle de Josh, froide contre sa peau. Elle était dans sa chambre d'hôpital, attendant qu'il se réveille. Elle savait qu'il était cinq heures du matin sans même regarder l'horloge accrochée au mur. Elle était habituée maintenant. Depuis maintenant deux semaines, tous les soirs, elle sortait de sa propre chambre d'hôpital puis venait dans celle de son petit ami. Elle s'asseyait sur la chaise a cote de son lit puis lui tenait la main.

Et elle lui parlait. Même si il ne se passait rien de nouveau, elle lui parlait. Elle lui parlait des oiseaux qui gazouillaient à sa fenêtre le matin, de ses amis, de son enfance. Elle lui disait qu'il lui manquait, à elle et aux autres, qu'elle voulait qu'il se réveille pour qu'elle puisse le 'faire chier' comme avant, pour ensuite s'excuser par un baiser - qu'il lui volait, la plupart du temps - qu'elle voulait retourner en Australie avec lui pour le présenter à ses grand parents, qu'elle voulait qu'il continu a lui apprendre à faire du skateboard.

Il lui manquait tellement. Sa manière de lui tirer la langue quand elle était énervée, ce qui la faisait toujours sourire, sa manière de toujours se moquer de son accent, mélange entre l'australien et l'anglais, de la manière dont elle prononçait les 'o', sa manière de toujours essayer de la déconcentrer quand elle faisait ses devoirs - parce que tout le monde n'était pas surdoué sans faire aucun effort - sa manière de mettre son père à l'aise, chose qu'aucun autre de ses petits amis n'avaient réussi à faire, sa manière de toujours la prendre dans ses bras et de lui embrasser le coin des lèvres avant de la laisser se défouler sur lui quand elle était énervée. Elle aimait tout chez lui, de ses cheveux toujours désordonnés à ses tatouages qui lui donnait un petit air arrogant passant par son piercing à la lèvre et ses fossettes adorables.

Il était parfait.

Et elle l'aimait putain de fort.

C'est pour ça qu'elle passait ses journées à attendre qu'il ouvre les yeux, ou même qu'il bouge le petit doigt. Parfois, elle mettait le film Shrek sur son ordinateur et le regardait avec lui, faisant toujours de petits commentaires, comme elle avait l'habitude de le faire. Car, même derrière ses allures de brute, il avait un cœur en or et était aussi doux qu'un ours en peluche. C'était leur film préféré, ils pouvaient le regarder tous les jours sans s'en lasser.

Une larme coula sur sa joue. Première fois qu'elle pleurait depuis l'accident.

Elle n'aimait pas pleurer. Encore moins parler de ses sentiments. Elle était le genre de personne à tout garder pour elle-même et à coller un faux sourire sur son visage. Elle avait l'impression de déranger les autres en racontant sa vie, si bien qu'elle ne parlait jamais de ce qu'elle ressentait. Au fil du temps, elle avait appris à se forger une barrière invisible que personne ne remarquera. Néanmoins, elle était bavarde, peut-être un peu trop même. Elle aimait bien discuter avec d'autres personnes, mais elle ne parlait jamais de sa vie privée. Et puis, dans tous les cas, qui serait intéressé? Les gens ne sont jamais vraiment honnêtes. Quand vous avez un problème, 50% d'entre eux sont heureux et les 50% s'en foutent. Ils sont tellement hypocrites.

Alone. (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant