1/10 - YOAN / FRIENDZONE

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YOAN / FRIENDZONE


- Tu vas la regarder encore longtemps comme ça ? demanda Noah dans mon dos.

- Je la regarde pas, mentis-je en me détournant, gêné.

- Et pourtant, tu sais de qui je parle.


Touché.

Noah se regarda dans le miroir, il était nerveux. C'était rare de le voir angoisser comme ça, il était toujours si sûr de lui. Mais c'était un grand jour, LE grand jour. Et j'étais si heureux de pouvoir être là pour le vivre avec lui.

On se souriait, complices, par le biais du miroir. Il portait un costume bleu sombre et un nœud papillon de la même couleur. Et j'avais sorti ma plus belle chemise blanche pour l'occasion. Avec Dany, ils avaient voulu faire un mariage simple, réunir les gens qu'ils aiment dans un endroit chaleureux pour passer un bon moment. Loin d'eux l'idée d'en mettre plein les yeux aux invités, ce n'était pas leur genre. Mon grand frère sortit une lettre de sa poche d'une main légèrement tremblante et me la tendit.


- Dis moi si c'est assez bien, tu sais... pour Dany, je veux que tout soit parfait.

- T'as convaincu la fille de tes rêves de t'épouser malgré votre passé, arrête de flipper, tout est parfait.


Je pris le temps de lire ses vœux malgré tout. C'était lui, c'était eux deux. C'était des mots que je voudrais avoir le courage de prononcer à la fille de MES rêves. Si elle souhaitait encore les entendre.

Par la fenêtre, je regardais Sacha qui discutait avec la mère de Louise qui avait prêté sa maison et surtout son jardin pour organiser le mariage. Pour l'occasion, mon ex petite amie depuis presque un mois, avait été embauchée par Swann, préposée à la décoration des lieux. J'avais entendu les amis de mon frère dire que Swann préférait déléguer quand il s'agissait de parler avec l'hôte du jour.

Sacha portait une longue robe rose pâle, légère et fluide, qui lui allait merveilleusement bien. Elle avait remonté ses longs cheveux blonds en un chignon un peu bohème, décoré de petites fleurs blanches. C'était presque douloureux de la voir aussi belle et ne pas se sentir légitime de lui dire. Elle me manquait tellement. Et je ne savais pas si je devais l'attendre, devais-je encore compter sur l'espoir ? Pouvais-je seulement espérer ?

Noah posa sa main sur mon épaule et pressa ma clavicule comme mon père le ferait.


- Vas la voir, je suis sûr qu'elle sera contente.

- Je crois pas... C'est elle qui, enfin, elle me l'a fait comprendre.

- Yoan, être patient c'est bien, mais il ne faut pas avoir peur.


Je le regardais, un peu amusé. On n'était pas à la même étape de nos vies, mais clairement on connaissait exactement les galères de l'autre. Comme une histoire qui se répète. Si malgré tout, Sacha et moi on prenait la même direction, c'était plus que ce que mon espoir me laissait entrevoir. 

Plus que tout au monde - BONUSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant