C’était un vendredi, dix heures du matin, et on sonnait à la porte. Darrel se réveilla en sursaut et regarda à côté de lui, Ally dormait encore et s’était enroulé dans les draps, cette dernière lui avait encore piqué toute la couverture. Heureusement qu’il prévoyait toujours le coup et en avait préparé en avance. Il sourit, il aimait quand elle se comportait comme une petite fille.
Un flashback lui revint soudainement, une image qu’il voudrait oublier, qu’il pensait avoir enfouie au fin fond de sa mémoire. C’était un visage souriant, une peau douce, des petits points marrons ici et là. Elle frissonnait, et ses mains dans les siennes tremblaient à cause du froid qui régnait dans le petit studio qu’elle avait loué. Ils se réchauffaient mutuellement malgré les basses températures de la saison et la maison, enfin si on pouvait qualifier le taudis dans lequel elle vivait de cette manière, n’arrangeait en rien les choses non plus. Mais ils ne s’en plaignaient pas, cela leur suffisait amplement et ils étaient heureux de ce qu’ils avaient. Ils aimaient être à l’étroit et dans le froid, parce que cela les aidait à rester proche l’un de l’autre.
Darrel se secoua la tête, faisant ainsi disparaître ces images qu’il détestait tant. En aucun cas il ne voulait s’en souvenir. Pas ce passé qui le dégoûtait, pas cette fille qui le répugnait. Lui-même ne savait pas ce qui leur était passé par la tête, mais il était content de ne plus en être là. De ne plus avoir à subir cette perpétuelle pression sur les épaules à chaque fois qu’il voyait ce visage, parce qu’il ne savait pas comment réagir.
La sonnerie retentit une nouvelle fois avec insistance. Il se leva pour de bon et alla ouvrir la porte en grommelant et en se demandant qui était l’imbécile qui osait le réveiller si tôt dans la matinée.
Devant lui, se tenait son frère aîné, et il soupira de soulagement lorsqu’il n’avait fait que le profaner dans sa tête, parce que oui, il n’avait pas envie de se mettre à dos la seule personne qui le soutenait encore depuis qu’il avait emménagé avec sa petite-amie. Seul Dean venait lui rendre visite de temps en temps, et encore, ce n’était pas toujours de bonté de cœur.
il n’avait d’ailleurs jamais compris pourquoi le reste de sa famille n’appréciait pas sa compagne. Ally n’avait pas vraiment été la bienvenue au sein de la Williams Family, et leur principal prétexte était qu’elle n’était pas issue d’une bonne famille. Les Williams était une vielle famille de noble, et étaient très attachés aux coutumes ancestraux.
C’était une chose que Darrel n’avait jamais pu comprendre. Mais la raison véritable était sans doute que le travail d’assistante maternelle n’était pas assez hautement qualifiée pour cette famille bourgeoise de pure souche, parce que la réputation de la famille prenait toujours le dessus sur tout. Et Darrel l’avait appris à ses dépends.- Tu ne me laisses pas entrer ? demanda soudainement Dean, au bord de l’impatience.
- Ah… si, mais ne fais pas trop de bruits, elle dort encore. Quoi qu’il en soit, qu’est-ce qui t’amène ici ?Dean grimaça avent de lui tendre une enveloppe, celle-ci lui était destinée. Devoir se lever de bonne heure rien que pour apporter ce fichu bout de papier à son frère, qu’il fallait dire n’habitait pas la porte à côté, le mettait en rogne. Ce n’était pas qu’il n’appréciait pas ce dernier, non au contraire, mais c’était dur pour lui de le voir se mentir à lui-même de cette manière. Il le connaissait par cœur, alors il savait que Darrel ne le pensait pas lorsqu’il avait affirmé qu’Ally était la femme de sa vie. Il savait que ce n’était pas cette femme que son petit frère aimait vraiment, c’était quelqu’un d’autre. Il l’avait vu dans ses yeux quelques années plus tôt, ils brillaient quand il parlait de cette autre personne.
Il soupira, ne voulant pas trop s’attarder sur une conversation qui n’allaient plaire ni à Darrel, ni à lui.- Tu as de la chance que je sois celui qui l’ai récupérée, dit-il en s’asseyant sur le canapé qui se trouvait juste devant lui, nos parents l’auraient déjà jetée. La prochaine fois, va changer ton adresse, j’en ai marre de faire des aller-retours pour des futilités comme celle-là.
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ALEXIE MARSHALL
RomanceL'amour est parfois la chose la plus difficile à accepter, mais il peut être aussi le signe d'une nouvelle vie, et ça, Alexie l'avait bien compris. Après avoir été blessée par son premier amour et reniée par sa propre famille, elle essaye tant bien...