Journal de bord

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Bien que le soleil brille et éclaire la campagne, il fait encore bien frais. La morsure de l'hiver, bien que touchant à sa fin est toujours là. Cela fait maintenant des jours que je parcours cette campagne, passant de villages abandonnés à villages abandonnés. Je n'ai croisé ni survivant, ni créature. Mais j'ai pu faire quelques provisions grâce aux quelques denrées intactes dans les maisons.
La plupart des survivants restent dans les villes, je ne comprends pas pourquoi. Il y a beaucoup plus de créatures dans les villes... Depuis que le virus a dégénéré, c'est-à-dire il y a cinq ans environ, je n'ai croisé qu'une cinquantaine de survivants et même pas une centaine de créatures en restant à la campagne. Comparé en ville où l'on peut en croiser plus de cinquante par jour, et non par an... Enfin, ça doit avoir un côté rassurant j'imagine ?

Les oiseaux viennent d'arrêter de chanter... Une créature est proche. Un buisson sur ma gauche tremble légèrement. Je lève mon arme de son côté en m'éloignant lentement. Un grognement retentit. Je ne me suis pas trompée. La créature sort de buisson. Son visage blanchâtre et ses yeux vitreux apparaissent en premier. Une odeur de charogne envahi mes narines. Un haut le cœur me prend, mais je ne laisse rien paraître. Je continue de fixer sa face. Elle s'avance encore, à quatre pattes comme tous les autres, montrant son corps difforme et frêle. Celle-là, une femelle à en juger par ses formes, n'a pas du manger depuis un moment. De la bave s'écoule de sa bouche où ses dents noires et abîmées ne se comptent plus que sur les doigts des mains. Elle s'élance sur moi en poussant un rugissement aigu, qui me transperce les oreilles. Avant qu'elle ne s'approche plus de moi j'abats mon arme sur son cou, tranchant sa tête directement. L'odeur de charogne se répand à mesure que son sang se déverse sur le sol. Je ne peux contenir l'envie de vomir qui me prend, ne répandant que de la bile, faute de n'avoir rien mangé le matin. Une fois ma nausée calmée, j'entreprends de creuser une tombe pour la créature. Après tout, elle était humaine avant. Honorer son esprit est la moindre des choses que je puisse faire. Après avoir prié pour que son âme se réincarne dans un monde meilleur, je reprends ma route.

Qui sait ce qu'il arrivera demain ?

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 15, 2020 ⏰

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