Le déluge était le mot juste pour dénoncer l'imbécillité des gens. Depuis l'arrivée de ce virus, la population se déchaînait dans les magasins pour attraper le dernier paquet de riz ou de pâtes du rayon. Il ne restait pas une once de respect pour les aînés qui étaient piétinés et insulter par les pères et mères de famille qui désiraient, au prix de leur vie, le dernier sachet de papier toilette.
Perché sur le bord de ma fenêtre j'avais une vue perçante du centre de Lille, désert. Les pavés d'autrefois si bruyant ne raisonnaient que sur le bruit de deux ou trois passants toutes les heures.
Ce virus avait déjà tués pas mal de personne et avait réussi à paralyser le monde entier. La terre soufflait mais les Hommes souffraient. La nature nous rendait surement les meurtres commis toutes ces années. J'étais de celle qui croyais au karma, qui croyais en la justice, peu importe le crime. La vérité finirais toujours par éclater avec les conséquences. Et au fond de moi je priais pour que ceux qui meurent ne sois pas de simples innocents mais les fauteurs de trouble qui menaient à mal notre monde. L'économie suivait un chemin incertain, quelques un finirais riches, d'autres au placard avec des dettes, malgré la propagande du gouvernement sur les aides financières, les problèmes seront et resteront présents à la fin de cette crise.
Mon monde s'était écroulé, les voyages, les amis et la même famille avait été classés dans une partie de mon cœur qui prendrai du temps à se rouvrir. Je n'avais pas beaucoup d'amis le fait d'être seule n'était pas forcément le problème numéro 1. Le problème demeurait ma demi-sœur, toujours portée disparue, dans la nature seule. Je n'osais pas imaginer ou elle se trouvait et avec qui. Je visualisais ses yeux noisettes remplient de cette fougue me dévisageant et puis les rires qui fusaient de nos bouches et envahissaient l'espace. Son rire si spécial qui attirait l'attention, si contagieux, il chatouillait l'âme des moins drôles d'entre nous leur décrochant un discret sourire. Et rien que de repenser à elle les larmes montaient et défilaient à une vitesse folle sur mon visage bouffis.
Du haut des mes 15 ans, la réalité me frappait en plein cœur. J'apercevais au contraire de mes camarades, les problèmes d'adultes. La recherche pour le sérum qui nous ferait guérir, les guerres dans le monde, les problèmes financiers, me touchaient bien plus que les autres adolescents de mon collège. Je me préoccupais beaucoup de l'avenir de notre monde, mes proches adoraient me désigner comme leur future présidente. Je n'irais pas jusque là, mais j'étais presque sur que mes capacités orales pourraient me mener quelque part ou je serais vraiment utile.
Le premier jour de confinement avait été vécu comme une journée banale, un jour sur deux semaine .. ça semblait simple. Mais les esprits innocents, puérils et vicieux des français les avaient fait déroger à la règle simple que notre président avait annoncé: Rester enfermer, ne pas sortir. Le beau temps, la douce chaleur de ce mois de mars avait déréglé le bon sens des habitants, qui sortaient dans les parcs, se réunissaient en oubliant que nous étions en guerre, en guerre contre ce virus. Une guerre non létale, mais une guerre pour sauver l'humanité.
C'est perdue dans mes pensées que j'entendis la voix stridente de ma mère qui me priait d'aller manger. Le repas était simple des pâtes et une viande, comme d'habitude pour nous, pour la classe moyenne rien ne changeait. Cependant pour les sans-abris les temps étaient rudes. Plus aucunes personnes ne leur donnaient, généreusement, leurs gagne pain. Quelques associations venaient leurs prêter main forte mais la peur triomphait sur la solidarité. Il arrivait, quand j'allais faire les courses que j'en vu un endormis à jamais sur le bas côté. Le sentiment d'impuissance gagnait tout mon être. Comme toujours, l'argent jouait en faveur de ceux qui possédaient.
Le dîner fût vite engloutis et c'est aussitôt que je remontais dans ma chambre me fourrer dans le lit qui avait gardé la chaleur de mon corps. Je me connectai alors sur mon ordinateur, seul objet qui pourrait vraiment me servir de passe-temps dans ses moments vides d'activités. Je rejoignais donc un serveur sous le pseudonyme de Constancee18 c'était mon prénom ainsi que le jour de mon anniversaire, le 18 avril. Anniversaire que je passerais très surement chez moi, enfermée avec ma mère et mon frère et sans ma demi-sœur. Les sujets des forums étaient très variés, passant des chevaux aux incantations maléfiques et au sujet qui pré-occupait toute la population: ce virus.
J'entamais alors la conversation avec un certain emilio01 qui venait de Sicile. Chez eux le confinement était beaucoup plus strict. Les militaires défilaient en permanence dans les rues pour surveiller les malfrats qui tentaient de déroger aux missives. Je parlais couramment anglais ce qui m'aidait beaucoup pour comprendre les étrangers, qui avait souvent beaucoup plus de choses intéressantes à dire que les français ...
On parlait des manières d'attraper le CO-19, il suffisait d'être assez près d'un porteur. Embrasser, se serrer la main, recevoir des postillons et nous pouvions être contaminés. Les gens se trouvaient alors dans un état léthargique flottant entre le monde des vivants et celui des morts. Des personnes, il ne restait que des enveloppes corporelles incapable de prononcer un mot ou de penser. Au début le virus ne touchait que les personnes fragiles mais au plus le temps avançait au plus il mutait. Au plus il était dangereux et au plus les restrictions étaient poussées.
Cela faisait 2 semaines que je parlais sans même savoir le visage de ce sombre inconnu, je savais qu'il avait 21 ans. Un écart d'âge qui ne se remarquait pas. Ma maturité dépassait l'âge. Mes journées étaient pigmentées par la chaleur de se garçon, ça compagnie me donnait l'envie de me battre et de moi-même essayer de trouver une solution. Je n'étais pas si forte que ça en mathématiques et en science. J'avais juste cette conviction qu'on ne remarque que chez les personnalités importantes, celles qui ont marqué notre société...
Les cours à distances ne me déplaisaient pas. J'étais libre d'arranger mon emploi du temps comme bon me semblait. Je travaillai de moi-même et était fière des résultats obtenus. Mais le bruit des voitures, des klaxons, le bruit de la ville me manquait cruellement. La planète en avait tiré avantage puisque le taux de pollution ne cessait de baisser. Les animaux trouvaient enfin leurs refuges naturels. Les ours polaires profitaient d'une banquise solide et les koalas de forets verdoyantes.
Emilio et moi discutions tranquillement du beau temps quand une alarme se fit entendre partout dans le pays. Alors un bruit sourd, inconnu, résonna dans les rues. Les soldats sortaient armés jusqu'aux dents et abattaient la moindre personne qui déniait faire un mouvement. Je tapais a toute allure sur les touches de mon ordinateur, le cœur serré a chaque coup de feu qui retentissais et à chaque cris que je percevais. En temps de guerre cette situation ne serait pas parue suspecte avec toutes les descentes des Allemands mais en 2020, l'imaginer était à peine concevable. J'entendais des pleures lézarder les allées. Emilio écrivait en majuscule et avec pleins de fautes, il me priait de rester en sécurité et de ne surtout pas bouger.
Un message alors, diffusé par des hauts parleurs qui avaient été installés quelques heures auparavant, retentit dans toute la ville.
" Le gouvernement français ainsi que l'union Européenne et ses alliés ont prit la décision d'éliminer chaque personne qui dérogera aux règles. Aussi petite sois la faute, le monde doit être sauvé. Des vies seront perdues, des familles seront brisées mais l'espèce humaine demeurera. Mes chers compatriote ,annonça le président, nous sommes en guerre contre ce virus et en guerre contre les personnes qui le propage.
Les cas dans les hôpitaux seront tués pour libérer l'espace. Il faut s'unir mais se détruire, l'espèce vaincra."
J'étais littéralement scotchée devant l'écran de mon ordinateur les doigts pendants au dessus du clavier. Comment mon gouvernement pouvait être aussi bête. Prendre cette décision c'était commettre des meurtres. Je faisais partie de cette nation. Une nation de meurtriers! C'est alors que je me jurais de me venger d'une manière ou d'une autre. Pour tous les malades qui n'ont pas pu attendre le sérum et les enfants qui sortaient en douce dans le parc.
J'informais alors, aussi vite que mes doigts pouvaient le faire, Emilio. Il fallait qu'il se cache, qu'il prévienne sa famille. Je ne pouvais pas me permettre de le perdre. Il était unique et j'étais tellement attachée a lui que l'idée de sa mort me parut absurde. Emilio ne mourrais jamais.
Ornella. Je me surpris a prier pour qu'il ne lui arrive rien, ou qu'elle soit. Elle devait vivre, elle était jeune et belle, du moin la dernière fois que je l'avais vue. Son corps sculpté montrait ses années passées a faire du foot. Elle était forte. Ornella vivrais.
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Ensemble nous vaincrons
AventuraConstance? 15 ans est une jeune fille pleine de conviction qui n'est pas d'accord avec les directives de son gouvernement. Emilio jeune garçon d'une banlieue sicilienne tente de l'aider et c'est à travers un écran qu'ils tombèrent amoureux... Dans...