Chapitre 4

79 16 0
                                    

Chaque détail compte...

Je n'avais pas travaillé pendant un instant, j'étais légèrement malade, peut-être étais-je un peu surmené. >.<

J'ai donc pris la résolution de rester chez moi et de prendre des médicaments, le temps de retrouver la forme.
Cela me déplaisait énormément, je l'avoue. Le boulot me manquait. Et puisque je ne voulais pas épuiser mon collègue, je repris les commandes dès que j'eus senti avoir commencé à recouvrer la santé. Je m'impatientais. Je ne pouvais plus demeurer loin de la cité plus longtemps. (◠‿◕)

Par suite, j'y suis alors allé d'un pied léger et parvins aux lieux dès potron-minet.

À mon arrivée, je ne constatai d'abord rien d'inordinaire. Il y régnait encore une atmosphère placide, comme d'ailleurs tous les jours à cette même heure, ou au moins ''tous les quatre matins''. Il faisait encore noir. On pouvait entendre jusqu'à lors le souffle doux, paisible et entrecoupé de la nuit qui semblait indifférente aux évènements. La brise était fine, la sensation de la fraicheur suave du ''matin profond'' de Platon, tendre. La nature en tout cas manifestait paix et aise, agréabilité et tendresse, peut-être était-ce signe de miséricorde et d'agréation. ( '◡‿ゝ◡')

Cependant, ce qui m'avait avant tout vargé, c'est que Hafiz, au lieu de m'accueillir avec jovialité, de me saluer avec entrain et de m'adresser la parole avec enjouement, comme à l'accoutumée, était plutôt marqué d'une langueur immense. C'était la première fois que je le voyais dans cet état témoignant d'une affliction démesurée, d'un abattement profond et quelque part, d'une certaine trémeur. Il avait les yeux baissés et ne pipait mot : il était tout coi. Lorsque je lui ai prié de me dire ce qu'était la cause de cette déprime, il me demanda de m'asseoir et de garder mon sang-froid. Je ne comprenais rien.
Il entama :(◡ ω ◡)

<< Cette nuit, après l'extinction des feux, quatre hommes ont fait irruption dans la cité, en passant par le portail Ouest qu'ils ont discrètement escaladé. Ils progressaient vers l'intérieur. Ils dépassèrent le premier logis le plus près de l'entrée principale Ouest, celui d'après, puis le subséquent à ce dernier, pour enfin s'avancer vers le prochain. Le veilleur à ce moment-là achevait presque sa ronde de surveillance à vélo qu'il faisait précautionneusement pour s'assurer du bien-être des habitants de la cité, bien entendu. Il perçut subitement des cris d'effroi stridents, alors qu'il retournait à son poste. Ils émanaient d'un domicile appartenant à une quadragénaire veuve qui y vivait avec sa fille. C'est avec une célérité extraordinaire qu'il alla à leur secours. Il trouva la porte entrouverte. A l'intérieur, les lumières étaient éteintes mais il y avait une lueur rougeâtre provenant sûrement de quelque gadget dont faisaient usage les quatre intrus qui s'affairaient. Ils prenaient des objets qu'ils mettaient dans un gros sac. Le rondier n'a pas eu le temps de s'avancer davantage d'un pas qu'il fut aperçu. Il se fit immédiatement prendre par la bande de malfrats qui le rouèrent de coups, pour le crime d'avoir interrompu leur opération. Il resta groggy un moment mais tenta tout de même de se relever pour se défendre. C'est là qu'un couteau sorti de je ne sais où lui fut planté dans l'abdomen. Beaucoup de sang coula. Les dérobeurs, empeurés, prirent la poudre, laissant le corps du gardien gésir sur les carreaux blancs de la concession. Il succomba à cette blessure peu de temps après. Les urgences sont arrivées tardivement, la dépouille a été acheminée à la morgue.

Nous attendons à présent l'arrivée de la famille du défunt -qui a été prévenue sitôt après les faits- pour la levée du corps >> acheva-t-il.
Puis une grosse larme coula de l'œil droit de mon collègue et achate, Hafiz.
J'avais quant à moi eu de la compassion et, dans le même temps, de l'admiration pour le défunt, sans pour autant avoir eu envie de pleurer. Je décidai alors de ne point être hypocrite et de ne pas forcer la sortie des larmes. Et cela ne me dérangeait en aucun cas, je n'avais pas besoin d'afficher mes émotions (fausses de surplus) et au contraire, je percevais cela comme étant ridicule.

L'on pria ensuite sur le cadavre puis l'enterrement se déroula tristement, naturellement. Le silence qui y imposait son règne était quelques fois rompu par les sanglots étouffés de certaines femmes qui semblaient complètement dévastées, au point de ne guère pouvoir se retenir. Puis on invoqua une dernière fois en faveur du martyr, avant de le quitter pour de bon. Peut-être même, sa mort, était-ce une prédisposition à la délivrance de son âme vers la béatitude éternelle, vers le bonheur parfait.

Mais nous n'en sommes toujours pas au plus vif du sujet...

Ajoutez le à votre liste de lecture pour recevoir les mises à jour.

Vote and Share with your Friends!!!☺️

LE CASSE-BRASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant