35. Si les sentiments s'emmelent

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Je n'échappe pas à la traditionnelle fête de victoire, qui promet d'être marquante. Le fait que peu de monde ait pu assister au match, additionné à la rumeur d'une victoire mémorable et au début des vacances... Beaucoup de monde est de la partie. Je reconnais de nombreuses têtes, y compris Maria et Josie au loin, qui doivent être excitées d'avoir été invitées.

Je fais un détour pour les éviter. Ce n'est pas la peine de gâcher ma soirée alors qu'elle vient à peine de commencer. Chris n'est sûrement pas loin non plus, mais aucun signe de sa part et c'est tant mieux. Je croise quelques basketteurs, mais pas celui que je cherche.

J'observe la pièce à la recherche de mon capitaine préféré. Soudain, une main se pose sur mon épaule. Je sursaute en me retournant. Ses yeux noisettes m'observent, rieurs. William m'attire contre lui, mais je m'écarte en lançant un regard circulaire à la salle. Bien qu'il m'ait embrassé devant une foule en délire, il y avait très peu de personnes de notre lycée, et je préfère rester discrète avec la furie brune dans les parages.

Il souffle d'insatisfaction et m'attire dans une pièce vide qui sert de vestiaire, vu les manteaux et sacs entreposés en vrac par terre. Ici, je peux me laisser aller. J'enlace son cou et me rapproche de lui. Le sourire qu'il me rend fait fondre mon coeur.

- Hello toi...

J'en perd mes mots. Mais ça ne m'empêche pas de sourire comme une idiote. William s'approche un peu plus. Ses lèvres frôlent les miennes et son souffle chaud me caresse. Il me fait languir et j'adore cette attente autant qu'elle me fruste. Je finis par l'attirer plus près de moi et l'embrasser fougueusement.

La porte s'ouvre brusquement et nous interrompt. Je n'ai pas le temps de m'écarter que déjà, une jeune fille la referme aussi vite en s'excusant. William ne bouge pas d'un iota, et me regarde rougir en riant.

- Rappel moi pourquoi on doit se cacher ? il demande sans me lâcher du regard.

- Chris n'est sûrement pas loin...

Ses sourcils se plissent légèrement, à cause d'une exaspération contenue.

- Et ?

- Et sûrement Josie aussi... Et Maria.

- Hm...

Il hoche la tête en comprenant le problème.

- Elles l'apprendront bien à un moment, de toute façon... Autant leur donner du spectacle, non ?

Je le regarde d'un air désapprobateur.

- C'est pas comme si tout le monde s'en doutait déjà...

J'acquiesce péniblement, il marque un point.

- A qui la faute... je marmonne, et ça le fait rire de plus belle.

- J'ai pas envie de me cacher, Gisèle.

Il hausse négligemment les épaules et je me renfrogne.

- Oh t'inquiète pas, Chris n'a sûrement rien loupé de notre baiser vu comme il avait l'air contrarié malgré votre victoire. Et Maria est probablement déjà au courant, soit elle vient chercher des preuves pour me lapider sur la place publique, soit elle vient pour en terminer directement avec moi, je termine à moitié ironique.

Il marque une pause, pensif avant de soupirer :
- Qu'est-ce qu'ils pourraient bien faire de si terrible contre nous ?

Contre nous ? Il ne réfléchit visiblement pas beaucoup, car je pourrais lui faire une liste longue comme mon bras de titres d'articles qui pourrait détruire ma réputation, la sienne, celle de l'équipe... Il en faudrait peu, et ce serait tellement facile pour eux...

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