Par où commencer...?
Tout d'abord, je suis navrée pour ce long moment d'absence. Il y a eu beaucoup de choses durant cette durée, dont certaines pourraient peut-être vous servir...
J'ai commencée cet Art Book au lycée avec l'idée de poursuivre un cursus artistique : mon style était assez maladroit, expérimental dans le sens où je le cherchai encore... À l'époque, j'étais en Option Art et en spécialité Art (assez logique pour développer mon futur cursus).
Pour valider ces options, il me fallait des thèmes à aborder : après avoir pesée le pour et contre, j'ai décidée de choisir "Le Corps des Femmes" et "La diversité LGBT+ ".Il me semblait tout à fait normal de pouvoir aborder ces thèmes : l'Art n'est-il pas ouvert à tout ?
J'ai donc explorée ce qui me semblait important dans chacun des deux thèmes.Pour le corps des Femmes : les maladies mentales (anorexie, boulimie), la quête de perfection idéale, tout en faisant un paradoxe avec les critères de beauté dans les Âges (notamment durant l'Antiquité et le XVIII ème siècle...). Mon but était de développer l'idée que la société joue une part important de ces mutations de la beauté en comparant les époques, les standards et les objectifs qui sont aujourd'hui omniprésent...
Pour la diversité LGBT+ : j'ai évoquée les tensions dans certaines communautés et contrées de se révéler être soi-même, parlée du harcèlement des enfants trans dans le milieu scolaire, de la presque disparition des Two-Spirit après l'arrivée des Colons...
J'avais un peu trop idéalisé la suite.
Sachez tout d'abord que peut importe le sujet choisi, ce sera en fonction de la sensibilité et des goûts du jury (ce qui est interdit normalement car ils ne doivent juger que vos travaux plastiques et pas les thèmes en eux-mêmes...).
Ainsi donc, ce genre de thèmes "chauds" ne passera qu'une fois sur deux.Et aucun n'est passé pour ma part.
Au vu du travail titanesque des élèves passant ses deux options, qui s'investissent corps et âme... Le résultat n'en vaut clairement pas la peine.
Mon cas n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, c'était un fait connu parmi tout les professeurs d'art plastique qui participaient aux réunions.Prenez un sujet plus neutre, et ne prenez pas l'Option si vous êtes un peu trop engagés...
Cette même année, j'avais tentée le concours d'entrée des Beaux-Arts (le nom de l'Ecole n'est pas le même).
Cette fois-ci, j'étais sur de moi : il s'agissait d'une grande institution, où tout les types d'Art étaient représentés, où la liberté primait.
J'y suis allée des étoiles dans les yeux et des idées pleins la tête...
Nous avions des cours théoriques, d'Histoire de l'Art, de Couleurs, de Dessins traditionnel (dont les fameux cours de Nus), de Volume, et pleins d'autres choses...
Les professeurs étaient tous des artistes eux même.Bref, tout était beau dans le meilleur des mondes...
Jusqu'à ce que la réalité pointe doucement le bout de son nez...
L'Art comme vous l'imaginez peut être (les peintures, toutes ces sculptures...) n'est pas celui que vous devrez faire.
Il s'agit d'Art Contemporain.Pour vous donner une petite idée de ce à quoi cela correspond, voici des exemples :
(Il ne s'agit là que d'un bred aperçu, l'Art contemporain se décline en une multitude d'autres choses...)
Oubliez donc l'Art d'époque, la peinture à l'huile et l'explication de techniques.
L'art esthétique, le style BD/mangas, fantasy/fantastique est également mal vu (vous ne validerez pas votre année si votre style ressemble à un de cette liste).
N'essayez pas non plus de dessiner ou peindre une personne ne faisant pas parti de votre culture/communauté/ethnies/couleurs : donc pas de personnes de couleurs si vous êtes blanc et pas de personnes blanches et d'autres ethnies si vous êtes noir...
Ne cherchez pas à être à contre courant : ce sera implicite, mais déterminant face aux professeurs.
Ayez également des moyens financiers : le matériel coûte cher (tube de peinture, feuille format aigle ou demi-aigle...) et doit être acheter assez rapidement.
Les frais d'entrées sont de l'ordre des 700-800 euros (par année cela augmente : en licence, vous tournerez autour des 1000).Et surtout... Soyez fort(e)s, physiquement et mentalement.
Il faut vous investir corps et âme.
Je me souviens de la phrase suivante "vous devez penser Art, manger Art, vous doucher Art, marcher Art, dormir Art... Et pour ceux qui ont besoin de sommeil : choisissez une autre filière, un artiste ne dort pas. Il travail jour et nuit."
Être résistant(e)s face aux critiques, recommencer votre sujet, une fois, dix fois, trente fois... Jusqu'à ce qu'il soit validé et parfait.
La compétitivité est également importante : même sans le vouloir, vous finissez par vous dévaloriser en regardant le travail des autres... Dans certains établissements, la promo se réduit de moitié dans l'année car le but est de prendre un maximum d'élèves à l'entrée puis de faire une sélection jusqu'à avoir 20 à 30 élèves à la fin.La vision générale du métier est obsolète : la Bohème, à survivre en peignant vous toiles, sans sous mais avec votre Art...
Trois mois après mon arrivée, un ancien élève, titulaire d'un Master en Art et Communication a avouer qu'il était impensable de vivre avec ses productions. Un autre métier, alimentaire, est nécessaire.Bien sûr, chaque étude comporte son lot de difficulté et je ne place pas celle-ci au dessus des autres. Loin de là.
Il faut juste être conscient de ce qui va se passer et être prêt à y faire face.
On entend beaucoup parler des études de médecine : des études longues, coûteuses humainement parlant...
Pourquoi ne pas enfin se dire que les Beaux-Art ne sont pas un rêve bleu ? La désillusion est pourtant là, chaque année.L'hypocrisie aussi.
Se faire voir le plus possible lors des vernissages, s'extasier devant des expositions qui nous laisse indifférent et enchaîner les musées jusqu'à une heure du matin en parlant de la sensibilité de l'Art Contemporain... alors que ce tableau de La Grande Odalisque occupe vos pensées ?
Beaucoup de personnes s'y sentiront s'epanouir... Mais je souhaitais avertir les autres qui, comme moi, ne s'y retrouveront pas.
La productivité compétitive et à la chaîne m'ont couper l'envie de toucher un crayon... Un blanc, un dégoût, un ras-le-bol général après plusieurs mois à m'efforcer d'être ce que je ne suis pas.Non, les expositions sur des chaises visées contre un mur ne m'inspire pas sur le sens profond que voulait donner l'Artiste. Non, dénigrer le projet de quelqu'un et lui prendre ses idées ne m'intéresse pas.
Et oui, vivre au delà de l'Art est nécessaire.J'ai donc quittée les Beaux-Arts, ma pochette et mes pinceaux en mains et décidée de faire découvrir à d'autres ce qui m'a tellement plus dans le dessin au point dans rêver pendant des années.
(Et puisque je ne fais plus partie de l'établissement, je peux enfin publier mes "travaux" !)
Je sais que certain(e)s d'entre vous souhaitait faire un cursus artistique : si vous avez la moindre question, n'hésitez pas. J'y répondrai avec grand plaisir.
Shanonhope
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Art Book
RandomIl était une fois un monde imaginaire, peuplé de rêves et modelé de coups de crayons.