Je suis seul, pour changer ai-je envie de dire. Dans un bus, avec ma musique à fond dans mes oreilles, je me nique les tympans je le sais bien, mais j'en ai besoin pour vivre, j'en ai besoin pour ne pas entendre ces gens qui m'entourent, qui me jugent. Ma tête est posée contre la vitre, et j'observe la pluie qui tombe, les perles d'eau qui glisse sur la vitre en un balais sur fond gris et vert. Le paysage défile, mes idées se décousent et je me perds au fils des arrêts. M'éloignant un peu plus, toujours un peu plus de la réalité.
Pourtant, je ne peux m'empêcher de penser à ce que je vis, à ce que je suis, à ce que je représente et surtout à mes idées qui m'éttoufe. Les millions de fractales de ses pensées, comme des éclats de verres brisés, éclat de rire oublié, écorche peu à peu mon être intérieur, écorchant mes défenses en une dernière révérence. Elles sont là, omniprésente, à brûlé mes rêves et mon imaginaire, à me déposseder de mon humanité. Et moi, je suis seul, à me battre là, tout les jours, contre ces choses qui m'étranglent, contre ces souvenirs qui me hantent et ce passé si douloureux que je me garderai bien d'oublier. Voici mon chatiment, celui de revivre à jamais, toute ces choses, toutes ses pensées et souvenir, me rappeler aertenam tout le mal que j'ai pu faire ou causer. Enfin du moins je l'imagine, car sinon, comment expliquer pourquoi j'ai été ainsi traité par mes semblables, pars ceux que j'aime ? Comment expliquer l'état dans lequel ils m'ont mis aujourd'hui, toute ces choses abominables qu'ils m'ont dites ou fait vivre. Et à ce moment là , quand les idées dépassent ma pensées, comme chaque jour depuis trois ans, j'augmente le son dans l'espoir de les noyer, de les faire disparaitre dans un torrent de notes rageuses, de mélodie anxieuse, et de trémolos pleuré. Mais autant essayer de se noyer dans une petite cuillère. Impossible de ne pas écouter. Impossible de ne pas regarder. Impossible de ne pas penser.
Chose étrange. Très étrange. Au détour d'un arrêt, au détour d'une accalmie de la pluie, une personne que je n'ai jamais vu, ni d'Eve ni d'Adam monte dans ce bus de la douleur. Monte, avec le sourire , un sourire solaire qui me semble pourtant bien solitaire. En observant cet inconnu payer son ticket, je ne peux m'empecher de voir la poésie dans ses gestes, la musique dans son regard rieur et la beauté dans son sourire. Il est là devant moi et pourtant si loin, comme une évidence ou encore comme un but à atteindre. Dès que je pose mon regard sur lui, les mots affluent, les émotions aussi et alors une danse, dernière danse s'empare dans mon cœur et me fait virvolter. Me fait briller. Me faire me sentir à ma place. Et pour une fois me fait me sentir humain.
Comment l'expliquer ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est qu'en regardant cet inconnu, je sens l'odeur de l'épopée et de l'aventure me prendre, comme un doux parfum me montant à la tête. Je prends peur. Je ne peux pas. Je vais le détruire comme j'ai détruit les autres. Ne t'approches pas et laisses moi.
Je le vois remonter l'allée, petit à petit, je le vois passer devant les sièges vides et pourtant ne pas s'arreter. Je le vois petit à petit s'approcher dangereusement de moi et de ma place. Je le vois, avec son sweat oversize bleu ciel et son pantalon bleu. Cheveux aussi fous et destructurés qu'un feu, qu'un brasier... Mais d'un blond cendré. Je le vois s'approcher. S'approcher. S'approcher. S'approcher. Déplacer mon sac posé à côté de moi. S'asseoir. Enlever ces écouteurs. Me regarder, m'observer, me jauger... Et dire, d'une voix aussi douce qu'un filet de pluie, qu'une trame d'histoire en velour :
- Ca te deranges si je m'assois ici ?
Comment dire. Je suis tellement occupé a essayer de faire taire les mots qui affluent en voyant cet inconnu, tellement occupé à observé ces mèches rebelles et ce look simple mais tellement sayant sur son être. Que je n'ai pas pensé à enlever mes écouteurs, je n'ai pas pensé à écouter un mot de ce qu'il disait. Alors, honteux, et quelque peux en colère bien que je ne sache l'expliquer, j'enlève mes écouteurs d'un coup rageur et lui répond brusquement.
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L'Esprit au garde à vous
Teen FictionLa chute fût longue. Très longue. Trop longue. J'en ai perdu mon humanité, mes amis, ma famille et l'amour. Je n'ai jamais su qui j'étais, et je ne le saurai sans doute jamais. Mais ce que je sais, c'est qu'il ne faut jamais perdre tout espoir. Car...