Chapitre 2

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Cette nuit fut tout sauf reposante. Elle fut même désastreuse entre nous. En effet, pour la première fois depuis un certain temps, j'ai rêvé... Et pas en bien croyez moi. Pourtant tout se passa comme j'ai l'habitude de le faire, sans rien avoir fait de plus. J'ai regardé Netflix jusqu'à environ minuit, j'ai brossé mes quenottes, je suis retourné dans ma chambre, puis une vingtaine voir trentaine de coups de main se sont enchainé avant la délivrance... Et enfin le sommeil.

Mais c'est la que tout est parti en couille, pardonnez moi de l'expréssion, surtout vu ce que j'ai dit il y a quelques mots de cela. Le karma ou une quelconque autre entité supérieur a décidé de me pourrir la vie, je vois pas d'autres solutions. Je ne raconterai pas tout ce qu'il s'est passé car je n'en vois pas l'intérêt ni l'utilité, et de toute façon rien n'est plus inintéressant que ces rêves, enfin je crois. Tout ce que je puis vous dire, c'est qu'il portait tous sur un sujet majeur, un seul sujet qui commence déjà à m'agacer : l'inconnu du bus, Alex si je ne me trompe pas. Vous devez vous demander pourquoi je n'utilise pas un autre adjectif que « rêve », pourquoi je n'utilise pas « cauchemar » par exemple. Et bien, tout simplement car il ne s'agit pas ici de cauchemar, en effet mon cerveau n'a plus besoin d'utilisé une peur simplissime, ou une phobie dévorante pour me faire craquer, bien sur que non, à ces deux choses je suis bien trop habitué. Non, il a trouvé mieux, me torturer par le bonheur. Me torturer par la normalité que je n'aurais jamais, me torturer pour tout ce que j'aspire mais que je ne sais obtenir. Comme quoi, mon cerveau est bien plus sadique et psychopathe que moi, aucun doute la dessus ai-je envie de dire.

Bref, pour en revenir à nos moutons, c'est en regardant mon faciès de zombie dans la glace que j'en suis venus à toutes ces élucubrations, en regardant ma face aussi décolorée qu'un cachet d'aspirine, ou peut être le cul d'Edward Cullen qui sait ? Je suis déjà assez pale d'habitude, et je crois pas qu'il y avait besoin d'en rajouter, loin de là. Je me regarde de plus en plus attentivement et je commence vraiment à me dire que ce n'est plus possible. Je regarde mes cheveux noir de jaie, avec cette mèche qui tombe sur mes yeux vert forêt, comme si je voulais les cacher et être discret. Je regarde mon visage, plutôt dessiné en toute honnêteté, avec ses pommettes seyantes, sont nez legerement en trompette et cette bouche aux lèvres rouges de sang. Je n'en peu plus de rester discret, je n'en peux plus de devoir me cacher alors que je pourrai rayonner. Mais je sais, et je ne le sais que trop bien hélas, que si j'essaye quoi que ce soit, derrière je m'en prendrais plein la gueule, il vaut mieux rester discret et réduire au minimum l'impacte des autres, que de me montrer tels que je suis et de voir tout mes efforts pour paraître normal reduit à néant. Je préfère rester comme je suis et que les démons de cette ville, les monstres de ce lycée me laisse une paix toute relative. Je me hais tant pour cela. Je me hais tant de ne pas laisser le sang qui boue dans mes veines s'exprimer, je me hais temps de me laisser dévorer par un serment autrefois accepté et qui maintenant bouffe chacune des petites parcelles de mon être, seul vestige d'un passé que je préférerais oublier. Car envers et contre tout, je suis un homme d'honneur, un homme de parole, un homme droit. Mais suis-je réellement un homme dans ce cas ? La haine bouillone de plus en plus, je la sens m'éttoufer, je sens la colère monter, monter, monter et encore monter.

Une avalanche. Une avalanche de rouge. Du carmin et des monceaux brillant comme des étoiles. Et ma main. Ou plutôt mon poing. Mon poing au milieux de ce miroir. Brisant le masque que j'ai élaboré. Que c'est poétique n'est ce pas ? Un poing brisant l'image d'un miroir, une image qui represente la lacheté ? Un poing qui brise son propre hôte. Un poing qui m'a atteint en plein visage si je puis dire. Un poing qui vient de me faire plus réfléchir que des nuits d'insomnies. Un poing qui me permet d'observer une toute nouvelle chose, une chose en plein milieu de mon champ de vision, et que je pensais pourtant ne pas avoir poser la. Une tondeuse. Et cela me donne une idée. Ce n'est certe pas la meilleur que j'ai eu. Mais j'en ressens un besoin monstre, je ressens ce besoin de changement, cette envie de tout changer. Ce besoin d'évoluer tout simplement. Alors, comme en transe, je me vois l'allumer, je me vois me tourner vers le miroir briser, et je me vois commencer à couper mes cheveux. Couper le plus court possible. Couper ces cheveux long qui représentent tristesse et douleur. Pour remplacer cela par quelque chose de court, quelque chose qui représente un renouveaux. Quelque chose qui est moi tout simplement. Je sais que tout vient de changer, je sais que j'ai tout simplement décidé de faire ce que je ne voulais pas faire. Mais j'en avais besoin, un besoin viscérale de commencer une nouvelle vie, une nouvelle expérience. Qui aurait crut qu'une rencontre, avec un inconnu aussi innintéressant qui plus est, aurait pu changer autant de chose ? Qui aurait crut, que ces cinq minutes dans un bus avec lui, auraient pu faire en sortes de revenir sur toutes les barrières que j'avais pus monter ? Et surtout, qui aurait crut que les mots pourraient de nouveau affluer ? L'inspiration m'a quitté depuis longtemps, les mots poétiques se sont effacés de mon esprit depuis ce qui me semble une éternité. Remplacer par ces réflexions honteusement douloureuses, toute cette tristesse qui m'étouffe et les jugements de mes semblables. Pourtant, là devant se miroir brisé, ce sang écoulé, ces cheveux coupés, et cette vie recouvrée, je sens l'inspiration monter, je sens les mots affluer et l'inspiration m'éffleurer. Le doigt de Phébus Appolon vient de me toucher.

Désir d'un éternel absent,

Présence de vos regards omniscients,

La folie me guette,

Et en insomnie rejette,

Les pensées « illuminé » de vous autres cynégètes.

Je sens vos haines en intraveineuse,

Aussi douce qu'une saignée,

Comme des sangsues suçant mes ironiques pensées.

En d'autres mots délurées,

Vous n'êtes, je le sens, qu'une sombre empoisonneuse.

Je n'en peux plus,

J'explose.

Sous vos regards, implose.

Et en de monstrueuses apploses,

Je ne vous vois plus.

Et mes yeux se sont fermées,

Et mes pas jamais ne se sont révéillées.

Certe ce n'est pas mon plus beau poème. Certe ce n'est pas la joie. Mais bon, avouez quand même que pour un retour dans l'écriture, ce n'est pas trop mal ! Et puis, il faut savoir que pour quelque chose de simplement improvisé en mon esprit, il s'agit d'un exploit. Il me faut l'écrire et le retravailler. Mais pour l'heure, je n'en ai pas le temps. Pour l'heure je suis encore en retard, comme d'habitude ai-je envie de dire. Sauf que problème majeur... Il faut que je nettoies tout ça pour pas avoir de problème. Quoique, mes parents ne se préoccupent pas réellement de ce que je fais ou ce que je pense... Mais un miroir brisé ? Hors de prix ? Mais quelle idée, quel drame ! Vite dépensons encore notre fric pour un rien !

I love capitalists.

L'Esprit au garde à vousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant