Critique-moi si tu l'oses ! [Yoonmin]

Chapitre 29

Point de vue Yoongi :

Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé. Tout est allé très vite, trop vite.

Ces dernières semaines, j'avais réussi à rentrer dans une routine, les choses avaient un peu changé certes, mais cette nouvelle vie me plaisait. Prendre mes distances avec Jimin, laisser mon meilleur ami s'éloigner pour qu'il puisse mieux se rapprocher de Jungkook, faire la rencontre de Namjoon et Jin, tout cela me convenait parfaitement, ça m'a permis de me ressourcer.

J'ai même fini par en oublier mes problèmes, mes inquiétudes. Mon stress et mon incapacité à écrire s'étaient logés dans un coin de ma tête. Ma timidité et ma peur d'aller vers les autres, les inconnus, l'angoisse de rencontrer Jimin et de ne pas lui plaire en vrai, j'avais fini par réussir à prendre mes distances avec tout cela, un peu comme si le nuage gris qui planait au-dessus de ma tête depuis quelques temps s'était enfin envolé, dispersé dans l'immensité du ciel.

Alors comment cela se fait-il qu'un aussi gros retournement de situation ait eu lieu sans que je n'ai le temps de cligner des yeux ?

Tout recommençait à s'arranger, à aller mieux, je m'habituais à ma nouvelle routine. Puis, il a fallu que ce jour arrive. Pourquoi je ne me suis pas douté que Taehyung et Jungkook préparaient quelque chose la dernière fois que je les ai croisés dans les couloirs ? Pourquoi ont-ils brisé le peu de stabilité que je venais à peine de retrouver ?

Mais au fond, puis-je vraiment leur en vouloir ? Ils n'ont fait que forcer le destin, créer ce qui était inévitable. Je devrais plutôt les remercier pour m'avoir obligé à me montrer, à arrêter de me cacher comme un lâche. Et c'est sûrement ce que j'aurais fait,  je me serais présenté à Jimin comme il se doit et nous aurions fait réellement connaissance, si la situation n'avait pas tourné aussi mal.

Je suis actuellement chez moi, sur mon lit, allongé sur le dos en train de fixer le plafond blanc. D'ailleurs qui est l'abruti qui a décidé que tous les plafonds seraient blancs ? Sérieusement, aucune originalité. Enfin, peu importe sa couleur, ce n'est pas ce qui compte actuellement. En effet, ça fait maintenant deux jours que je suis là, sur ce lit, à ne pas bouger et à ressasser les évènements qui ont eu lieu plus tôt.

Au début, tout se déroulait bien pourtant, c'était une journée comme une autre. Je m'étais levé le matin, puis j'étais allé en cours après ma petite routine matinale. Jusque là rien d'extraordinaire. Le début de journée n'avait pas était bien passionnant non plus, j'avais seulement eu cours de huit heures jusqu'à treize heures et, à part le fait que je mourais de faim sur les coup de midi, ça avait été une matinée banale sans grande nouveauté.

Enfin... Ça c'était avant que mon meilleur ami commence à m'harceler de messages. À ce moment-là j'étais en cours, le dernier de la matinée avant d'enfin pouvoir aller me ravitailler. Il devait être environ midi et demi, il me restait donc trente minutes avant que le prof ne se taise et nous lâche en disant que l'on se reverrait la semaine prochaine. J'écoutais tranquillement ce que ce-dernier racontait, qui était d'ailleurs assez intéressant pour une fois, jusqu'au moment où mon téléphone s'est mis à vibrer continuellement dans ma poche.

Au début, j'avais voulu l'ignorer en me disant que la personne qui essayait de me joindre aller laisser tomber en voyant que je ne répondais pas. Cependant, les notifications ont continué. C'est alors que j'ai eu un léger coup de panique. Et si cela était en rapport avec mes activités secrètes ? Et si on venait de découvrir mon identité ? Où alors c'est quelque chose de grave, quelqu'un aurait besoin de mon aide ?

J'ai donc sorti mon cellulaire et j'ai observé le nombre de notifications qui n'arrêtaient pas d'affluer. Tous des messages de mon meilleur ami. Comme je me demandais ce qu'il me voulait, j'ai fait l'erreur de commencer à lire ce qu'il m'envoyait. Il me disait qu'il devait me parler de quelque chose d'urgent, que c'était vraiment important et qu'il fallait absolument que je vienne le retrouver à la cafétéria.