"Tu t'en vas, tout s'en va."

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J'aimerais faire comme si de rien n'était, comme si ton départ ne m'affectait pas, j'aimerais te dire que chaque lever de soleil amène un nouveau sourire sur mon visage. Mais ça serait te mentir.

Lorsque tu pars loin de moi, je ne trouve plus aucune raison de rester sur cette terre, tu m'arraches tout : mon sourire, mes sens, ma joie...Ma vie se met alors à l'arrêt, ou alors est-ce peut-être mon cœur? Le jour où nous nous sommes dit au revoir pour de longs mois, la nature nous surplombait,comme une mère qui veille sur ces enfants, aux aguets. Et moi, je pleurais, je soufflais de désespoir. Le risque de ne plus de te revoir m'obsédais, je ne voulais pas te lâcher. Je m'accrochais à toi comme une bouée de sauvetage, comme si ton départ allait me noyer...

Depuis, chaque jour est pour moi un supplice. La monotonie s'est installée dans ma vie et cela m'effraie. Je sais pourtant que tu sera bientôt là, à mes côtés,mais je me languis de cette attente. Certains soirs, je nous imagine, toi et moi, dans ce lit de fortune, blottis l'un contre l'autre, la sueur encore évidente sur nos peaux. Je ne peux plus résister à toutes ces images qui font vibrer mon cœur et mon corps. Et je sais que toi aussi tu ne peux plus résister, que toi aussi tu ressens cette envie irrésistible de me toucher, de pouvoir embrasser chaque parcelle de ma peau jusqu'à ce que le souffle t'en soit coupé.

 Reviens-moi au plus vite, je t'en supplie.  




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Photo: Hyde Park, 1944 Ralph Morse pour le magazine Life


"Tu t'en vas, tout s'en va" tiré du poème Une lettre de femme de Marcelie Desbordes-Valmore 

Les mots mêlésWhere stories live. Discover now