Chapitre I : Nuit blanche

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« C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n'écoute pas  » - Victor Hugo

Le vrombissement du moteur s'arrêta subitement arracha Lexy à ses pensées. « Nous y voilà ! » s'exclama Finn joyeusement. Lexy lui sourit. Les cheveux du jeune homme étaient d'un roux flamboyant au soleil, et sa peau d'une blancheur à peine rosée. Il extirpa son grand corps de la voiture avant de s'étirer de tout son long. Il commenta le temps qui s'était quelque peu éclaircit. Quelques rayons de soleil perçaient vaillamment l'amas de nuages qui couvrait le ciel. Alors qu'elle allait replonger dans son esprit tourmenté, Lexy frissonna. Les mains chaudes de Blake s'étaient posées sur ses épaules. Assit à l'arrière, il lui adressait un sourire charmeur dans le reflet du miroir du pare-soleil. Elle posa doucement la tête contre la main de son petit-ami.

-        Ça va ? s'inquiéta-t-il.

-        Oui, oui ! Ne t'inquiète pas je suis juste un peu assommée par la route, lança-t-elle.

Blake fit une moue peu convaincue mais se résigna vite. Ils sortirent de la voiture à leur tour et découvrirent enfin leur demeure du weekend. Niché dans les hauteurs du village de Cambagne situé à moins d'une heure de route de leur ville, le petit chalet familial de leur amie Charlotte était modeste mais chaleureux. Cette dernière apparu à la fenêtre et leur fit signe d'entrer. A peine eurent-ils passé le palier que le vent s'engouffra dans la maison faisant claquer toutes les portes. Charlotte, ou plutôt Charlie d'après ses amis, grommela en se pressant de fermer la porte d'entrée à double tour.

-        J'en ai plus que marre de cette tempête de merde ! ronchonna-t-elle.

Finn esquissa un petit sourire. L'allure très féminine de Charlotte contrastait souvent avec sa manière de s'exprimer.

-        C'est toujours mieux que les feux, ou les tremblements de terre, railla-t-il.

-        Oui super, on est gâté, renchéri Blake avec sarcasme.

Pourtant il n'avait pas tort. Depuis trois ans, le monde était ravagé par des catastrophes naturelles. Chaque jour, aux informations, les nouvelles semblaient s'empirer. Si bien que Finn, comme bien d'autres gens, avait cessé de les écouter. Ces derniers mois avaient été les plus durs, la situation devenait critique. L'Amérique était dévastée, l'Australie n'était plus qu'un bout de terre inhabitable, les pays Asiatiques croulaient sous le nombre de victimes et l'Afrique était devenu de théâtre de guérillas plus violentes les unes que les autres. Seule l'Europe semblait tenir encore debout malgré les inondations à répétitions et les feux de forêt qui élargissaient peu à peu les zones inhabitables. Le continent se dressait comme un colosse au milieu du monde, refuge de ceux qui n'avaient plus de maison et centre de gestion de ce qui avait été nommé « La crise naturelle ». Si les populations décimées par les catastrophes avaient perdu de vue ce qu'était une vie normale, ici, la Crise ne se ressentait qu'à travers la télévision ; ou presque...

Voilà une semaine que le ciel se déchaînait sur le continent. Entre orages et tempêtes d'une violence inouïe, l'Europe devait à son tour prendre des mesures de sécurité exceptionnelles. Mais malgré ça, la ville natale de Lexy, Dunsale, semblait être épargnée. Cette dernière, construite en pente entre les collines et la mer était surnommée « la ville penchée ». Alors, les pluies torrentielles avaient beau s'abattre sur elle, pas de risque d'inondation à l'horizon. Et si toutefois certains bâtiments peu étanches étaient affectés par l'humidité constante et que quelques arbres ne résistaient pas aux vents violents, la ville restait assez calme et la vie des habitants n'avait guère changé. La principale préoccupation des jeunes était de trouver leur avenir. En effet, la moitié du deuxième semestre s'étaient écouler rapprochant Lexy et ses amis du moment où ils devraient quitter Dunsale pour poursuivre leurs études. Être acceptés dans l'école de leur choix semblaient être leur principale source de stresse. Ou peut-être n'était-ce qu'une manière d'ignorer les allures d'Apocalypse que prenait le monde...

DEAD ZONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant