𝐋𝐞𝐭𝐭𝐞𝐫𝐬 | 𝐭𝐤

{ Onzième } ✉

Trois semaines plus tard.

**

Il a embrassé une fille devant moi

Je supposais donc que c'était sa meuf

Ça m'a fait mal, comme un pincement au cœur et je n'avais jamais ressenti ça

Alors, je suis parti en lui souhaitant une bonne fin de journée sur un ton qui se voulait déçu et triste

Et ça a marché puisque juste après, il m'a couru après

Je n'avais rien voulu savoir

Donc, je l'ai repoussé

Je lui ai crié que je l'aimais

En amour

En larmes

Et le fait qu'il puisse embrasser quelqu'un d'autre que moi, alors que l'on n'était pas ensemble, me faisait affreusement mal

D'un seul coup, il a pris mes lèvres et les a écrasées contre les siennes

Sauf que j'avais été dégouté que la meuf avait laissé sa bave dégueulasse au même endroit où j'ai posé mes lèvres

Je l'ai encore repoussé

Et je lui ai encore une fois crié qu'il ne devait plus m'approcher

En ce moment même, je suis chez moi et j'écris cette lettre car je ne sais pas quoi faire

Il m'harcèle de messages et d'appels

'Taehyung' appelle !

Mon téléphone ne faisait que d'afficher cela depuis plusieurs minutes, maintenant

Je souffle légèrement et prends la sage décision de décrocher. Tout de suite, il lâche en un souffle et aussi vite qu'Eminem :

« Jungkook, je t'assure que je suis désolé, c'est elle qui s'est jetée sur moi, j'ai rien demandé, en même temps tu me diras que je suis attirant... Bref, si y a bien une seule personne ici que j'aime c'est toi, je t'ai perdu une fois à cause de mon ego aussi gros que le cul de Jimin, et c'était une grave erreur, alors je ne veux pas te perdre une seconde fois parce que je ne me le permettrai pas... Hhhhhh, respirons... Pfiou, j'ai lâché un freestyle. ''

J'explose de rire malgré mes larmes, il rit aussi à son tour et dit dans un souffle avec un sourire :

« Désolé... Je suis con je sais... »

Il rit encore, alors que je me confesse :

« Je veux bien te faire confiance, mais ce sera la dernière fois, j'ai besoin de toi... En amour comme en attention.

- Oui, compris...

- Mh, au fait, tu ne m'as jamais expliqué pourquoi tu as quitté l'école du jour au lendemain. Tu sais, en primaire.

- Ah, ouais... Ma mère m'a mis en vacances plus tôt pour aller voir ma famille à Daegu.

- Et l'autre fois où tu m'avais clairement ignoré ?

- Mh, ça ? Crise d'adolescence. Je fréquentais que des mauvaises personnes, je pétais des câbles pour un rien, je me suis éloigné de toi mais finalement c'était pas une mauvaise idée.

- Eh ! Hyung !

- Pardon, pardon. Je disais juste que c'était pas une mauvaise idée dans le sens où je ne pouvais pas te dire des choses méchantes vu qu'on était plus amis. Ça t'a protégé d'un côté.

- Mais ça m'a fait mal...

- Je sais, c'est pour ça qu'aujourd'hui je veux rattraper le temps perdu. Et tu t'en fous de ce que ta mère peut te dire, d'accord ? La mienne est très ouverte d'esprit, tu pourras lui parler si besoin.  »

Il me dit cela car il sait très bien comment ma mère peut réagir si je fréquente trop de garçons. Elle est très à cheval là-dessus. Elle ne me laissera jamais approcher Taehyung si je lui en demande la permission.

Car oui, je suis obligé de lui demander si j'ai le droit de fréquenter un tel ou un tel.

Je vis clairement dans une prison.

« Je sais, je vais essayer de l'ignorer. Ça va pas être facile mais je vais essayer.

- Essayer c'est déjà très bien, tu sais ? Et ne t'en veux pas si tu n'y arrives pas, d'accord ?

- Ouais, c'est noté. »

Mes yeux traînent sur le plafond, il va falloir que je prenne mes couilles à pleines mains et que j'assume mes préférences.

« On se donne rendez-vous la semaine prochaine pour officialiser notre relation ?

- C'est allé si vite...

- Oui, je sais. Mais on ira doucement, c'est promis. On va pouvoir passer beaucoup de temps ensemble, maintenant.

- Alors c'est d'accord pour le rendez-vous la semaine prochaine. »

Je souris, le téléphone collé à mon oreille, heureux d'avoir réussi à reprendre contact avec mon ami d'enfance qui devient mon premier amour.

« J'ai hâte, hyung.

- Moi aussi, Ggukie. J'ai vraiment hâte.

- À demain et révise bien, hein !

- C'est comme si c'était déjà fait ! À demain, dors bien.

- Merci, toi aussi. »

J'attends quelques secondes avant de raccrocher, mon sourire ne s'en va pas.

Je suis heureux.

Pour de vrai.