{ Seizième } ✉

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Ce soir était un soir particulier.

C'était notre cinquième anniversaire.

Et j'ai eu dix-neuf ans.

Ce soir-là, je m'étais préparé, habillé, fait beau de mon côté. Je n'avais qu'une seule hâte ; te voir.

Je m'étais mis en route pour le restaurant dont tu m'avais indiqué l'adresse par message avec un '' je t'aime mon amour, à ce soir, j'ai hâte '' à la fin.

Je ne pouvais qu'attendre malgré le fait que je voulais absolument avancer le temps.

J'étais alors arrivé au restaurant, seul.

C'est alors que je t'ai aperçu.

Si beau.

Magnifique.

Juste, magnifique.

Et je ne l'oublierai jamais.

Ton sourire dès que tes yeux ont croisés les miens était immense.

Tu as donc traversé la route, et voulu me rejoindre.

Seulement, c'était à ce moment-là que mon cerveau ne voulait guère analyser ni comprendre la scène.

Mon sourire était sûrement crispé, faux, il me dévisageait peut-être.

Mais moi, ce dont j'en était sûr, c'est d'avoir vu cette voiture griller un 'stop', puis un feux rouge avant de te renverser par la suite.

Je ne voulais pas y croire.

Même après une bonne minute, mon regard était bloqué sur ton corps, presque inerte, sur le sol, se vidant de ton sang.

Bordel, cette image.

Certains souvenirs me vinrent, toujours sans comprendre.

De notre rencontre à la primaire. Jusqu'à aujourd'hui.

Toi, tout ton toi me remplissait et me faisait vivre.

Je ne voulais pas croire que tu étais mort.

Juste avant que je ne redescende sur terre, les pompiers étaient déjà arrivés.

Il s'était écoulé une dizaine de minutes pendant lesquelles mon cerveau s'était mis en mode pause.

C'est seulement lorsque les pompiers ont pris le relais pour te faire un massage cardiaque que j'ai compris. Tout, en un flash.

Une dame est venue vers moi, me voyant bloqué, debout devant cette scène dont j'aurais voulu ne jamais voir.

Elle m'a parlé mais je n'ai rien compris, c'était comme si je ne l'avais pas entendu :

'' Vous m'entendez ? Hey ! Il va s'évanouir ! ''

J'ai violemment tangué, mon esprit ne supportant plus te voir dans cet état.

Elle m'a fait asseoir et m'a fait respirer doucement. Je ne lui ai pas répondu à sa question.

Tout simplement à cause du choc.

Elle m'a ensuite confié aux pompiers qui étaient là en cas de renfort puisque la personne qui les a appelé leur a notifié que j'avais tout vu. Tout, de A à Z.

Et c'était absolument vrai.

Ils avaient eu peur que je vomisse ou que je fasse un malaise, même si ce dernier m'était finalement arrivé environ cinq minutes après que tu sois parti aux urgences, en réanimation.

Quand on m'a mis en sale de repos, à l'hôpital, j'ai appelé tes parents.

En larmes.

Eux-mêmes l'étaient.

Je m'étais excusé. Maintes fois.

Pour quelle raison ? Je ne savais pas.

Ils m'ont dit d'arrêter de m'excuser.

Ils voulaient simplement savoir si la personne qui a failli te tuer était attrapée.

Je leur ai dit la vérité ; que la police était déjà sur le coup.

La plaque du gars a été photographié par un passant qui a vu la scène. J'ai d'ailleurs pris son numéro pour le remercier vraiment beaucoup de fois. Je crois que sans lui, on n'aurait jamais su que ça avait été ton ex qui t'a renversé.

Oui, la personne qui t'avait embrassé de force lorsque tu étais en seconde et moi en quatrième.

Tu te souviens ?

Moi oui.

Je ne sais par quel moyen elle t'a retrouvé. Je souhaite des réponses.

Tu es si jeune.

Ne meurs pas.

Reste avec moi.

Je t'en supplie.




































Reste

𝐋𝐞𝐭𝐭𝐞𝐫𝐬 | 𝐭𝐤 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant