Beniko, une étudiante plutôt classique, trouva sa vie particulièrement ennuyeuse.
Comme un personnage secondaire dans un film, rien d'extraordinaire ne lui arrivait, seulement à ses amies ou à sa meilleure amie.
Elle se disait qu'elle devait avoir fait quelque chose de mal dans sa vie antérieur pour mériter une vie aussi monotone.
Métro, boulot, dodo définissait exactement son train de vie quotidien.
Tous les matins elle peinait à se réveiller, traînant dans son lit. Elle prenait une douche puis partait sans manger pour se rendre à ses cours. Le soir, elle regardait un instant son agenda, pour vérifier les devoirs qu'il y avait à faire mais abandonnait rapidement quand c'était trop long.
Son moment préféré était lorsqu'elle était seule dans sa chambre et qu'elle se couchait dans son lit. Car la nuit, elle pouvait s'échapper dans ses rêves, être l'héroïne de sa propre histoire, une personne importante.
Un soir, après une routine habituelle, elle alla se coucher. Mais cette fois-ci, elle fit un rêve étrange. Elle ne contrôlait rien par rapport à d'habitude, quand elle parlait à quelqu'un celui-ci l'ignorait, tout semblait trop commun.
Beniko eu une impression de cauchemar, sa triste vie la poursuivait jusque dans ses rêves.
- Pourquoi moi !
Elle voulut tout arrêter et se réveiller.
- Bon comment je me réveille moi ? En me pinçant ? , elle essaya mais rien ne se passa, bon ça commence bien... si je ne peux pas sortir d'ici ça va vite devenir un cauchemar.
Elle déambula dans les rues qui lui semblait familières.
- Tiens ce chemin mène chez moi.
Elle partit en direction de sa maison, pensant que si elle se couchait dans son lit elle se réveillerait dans la vie réel.
Une fois arrivée elle remarqua qu'un homme se tenait devant chez elle. Il était habillé d'un long manteau noir, la tête baissée avec une mèche lui cachant la moitié du visage.
Elle se demandait qui pouvait être cet inconnu qui attendait en bas de chez elle.
- Je peux vous aider ?, demanda-t-elle.
- Vous habitez ici ?
- Euh oui pourquoi ? Vous voulez voir mes parents ?
- Non... on m'a envoyé ici pour venir chercher une jeune fille mais l'Aura que vous dégagez est trop simple par rapport à ce que l'on m'a décrit. Ils ont dû se tromper.
- Pardon ?! Trop simple ?
- Rien, cela ne vous concerne pas, veuillez oublier notre conversation s'il vous plaît, il s'agit d'une erreur.
- Que j'oublie ? Mais c'est mon rêve ! Je fais ce que je veux !
- Hmph, croyez-vous vraiment que vous êtes dans votre propre rêve ?
- Que..
- Adieu.
L'homme sombre partit sans rien ajouter, tandis que Beniko resta interloqué.
Qu'est-ce que cela voulait dire ? Pourquoi ce rêve se retournait contre elle ? Elle n'avait pourtant pas mauvaise conscience, elle était même plutôt une fille un peu trop gentille, toujours sérieuse et prête à aider ses amies, alors pourquoi le seul moment de liberté lui était-il volé ?
Elle rentra chez elle, pénétra dans sa chambre avant de s'asseoir sur son lit.
Elle était perdue, elle s'était endormie comme d'habitude après une journée fatigante pour décompresser, mais rien ne marchait comme prévu et c'est comme si elle n'existait pas. En plus de cela, un inconnu plutôt désagréable, lui avait dit qu'elle était trop simple.
« Simple »
C'est ce que Beniko redoutait le plus, elle redescendit à l'échelle de personnage secondaire voir même d'arrière plan. Elle faisait partie du décor.
Elle s'allongea sur son lit, mis sa couette sur elle et s'endormit.
A son réveil tout avait l'air normal, sa chambre était dans le même état bordélique, la rue était calme.
Elle s'assit et regarda son réveil. Il affichait 04h36.
-Mais qu'est-ce que c'était que ça?
Plus tard dans la matinée, elle descendit dans la salle à manger. Seul sa soeur, Adria, était là. Elle mangeait son petit-déjeuner.
-Où sont maman et papa? demanda Beniko.
-Ils sont partis...
-Déjà?!
-Oui...
-Bon, si tu le dis.
En sortant, elle sentit que quelque chose n'allait pas.
La rue était beaucoup trop calme par rapport à d'habitude. Normalement les enfants devraient être en train de courir pour aller à l'école, la boulangerie devrait ouvrir sa boutique.
Elle marcha, encore et encore, jusqu'à la maison de sa meilleure amie qui était sur son chemin.
Elle avait l'habitude de venir la chercher avant d'aller en cours.
Elle sonna mais aucune réponse, elle retenta une nouvelle fois mais toujours rien.
Beniko n'ayant pas la tête à chercher une explication, partit à l'université seule.
Sur le chemin, elle observa chaque coins de rue. Plus elle approcha du centre-ville plus il y avait du monde. Elle se faisait sans doute des idées et décida de mettre ça sur le compte de la fatigue.
Il ne lui resta que quelques mètres avant d'atteindre les portes de l'université, et elle remarqua au loin une silhouette familière. Il s'agissait de sa meilleure amie, mais elle n'était pas seule. Elle était en compagnie d'un groupe de personne que sa meilleure amie critiquait tout le temps. Beniko était très étonnée de les voir ensemble, voir choquée car sa meilleure amie lui avait fait promettre de ne jamais s'approcher d'eux.
Beniko s'approcha discrètement du groupe et elle vit sa meilleure amie rire aux éclats. Cela faisait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas vu comme ça, depuis des années même. Elle eu un pincement au cœur face à ce tableau, car non seulement sa meilleure était partie sans elle sans la prévenir, elle ne l'avait jamais fait en 5 ans, mais en plus elle souriait pour la première fois depuis 2 ans.
Beniko réussi à passer sans se faire voir et alla en cours directement. Pour la première heure tout se passa calmement, pour certains cours elle n'avait pas les mêmes matières que sa meilleure amie. L'heure passa très lentement, le professeur repris Beniko à plusieurs reprise parce qu'elle dormait sur son bureau.
Le prochain cours était un « nouveau » cours, l'établissement avait cru bon de créer une matière amusante et éducatrice sur les «Légendes et contes », pour intéresser certains élèves à l'histoire et aux légendes. Sur l'emploi du temps le nom du professeur n'était pas mentionné. Tout le monde n'arrêtait pas d'en parler et Beniko avait aussi dû mal à cacher sa curiosité.
La sonnerie retentit et tout le monde alla à sa place respective. Quelques secondes plus tard, la porte de la classe s'ouvrit et un homme entra. Des chuchotements montèrent de plus en plus.
Beniko le regarda attentivement. Elle eu une impression de déjà-vu. Mais où l'avait-elle vu ?
Soudain la mèche qui tomba sur le visage du professeur lui rappela l'homme de son cauchemar.
- Non c'est pas possible... C'est une coïncidence c'est tout, chuchota-t-elle.
Le professeur tourna la tête vers elle et appuya son regard, cela dura plusieurs longues secondes. Beniko eu des sueurs froides.
Puis il coupa court à ce duel de regard, remis sa mèche derrière son oreille et se plaça à son bureau.
- Bonjour, je m'appelle Awen (en celtique = noble ami) Yuz (signification = iud celtique =seigneur), je suis votre nouveau professeur de « Légendes et Contes ».
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Dragon
FantasyAlors que le seul sentiment de liberté pour Beniko est lorsqu'elle dort, à créer des rêves dont elle en est l'héroïne, cet instant lui est volé le jour ou plutôt "le rêve" où un inconnu, surgit de nul part, est positionné devant sa maison à la reche...