Récits

Schizophrénie

Ce matin, comme tous les autres matins, je me réveille au son strident de mon réveille. Il est 7h00, je me dirige vers la douche. Je me lave, m'habille. Je descends les marches, une à une, tout doucement pour éviter de réveiller mes parents. Je longe le couloir pour arriver à la cuisine. Sur le seuil de la porte, des taches de sang, beaucoup de taches de sang. Des taches trop grandes pour en être que des taches.

Je suis les flaques de sang, effrayée. Elles me conduisent à la buanderie, juste derrière la cuisine. Je suis devant la porte. J'hésite à tourner la poignée, j'ai peur de ce que je pourri découvrir. Mais il faut que je le fasse, alors je tourne lentement, très lentement la poignée. Mais mains sont moites et glisse sur celle-ci. Je me recule un petit peu et tire d'un coup la porte vers ma moi.
Un corps me tombe dans les bras. Je le maintiens avec le peu de forces que j'ai, je bascule légèrement le corps. Je découvre le visage de ma mère, sa gorge tranché, son sang étalé un peu partout sur elle.
Je la lâche, la laissant s'écrouler sur le sol. Je n'ai aucune réaction, je savais qu'ils allaient la tuer, après tout, c'est elle qui n'a pas voulu payer.
J'appelle la police, leur explique le problème du corps inerte de ma mère.
Quelques minutes après, ils arrivent. J'ouvre la porte, je les laisse entrer et leur désigne la cuisine, je ne les suis pas. Je n'ai pas envie de revoir ce qu'ils ont fait. Des personnes s'occupent du corps, d'autres de la « scène de crime », puis il y a un policé qui m'emmène au poste.

Il me pose diverses questions, il me demande qui sont « ils ». Et je leur dis « C'est moi, et les personnes dans ma tête ». Je lui souris sadiquement. Le commissaire est choqué, une enfant de 15 ans ayant déjà tué 10 personnes, extraordinaire. Mais je le suis, je suis extraordinaire.
« Ce n'est pas possible » pense-t-il. Hélas pour eux, ça l'est. L'extraordinaire existe et je le suis, l'extraordinaire et la folie.