Récits

Luna

Luna :

L'air de la forêt me fouette le visage, je cours. Cela fait tellement longtemps que je n'ai pas couru, pieds nus, dans la forêt, le soir au crépuscule. Depuis que j'ai déménagé, je n'ai plus le temps pour rien. Ma vie est devenue totalement monotone. Je me lève à 7h00, je vais en cour, je rentre à 17h00, j'étudie, je soupe et je vais dormir. Mais la nature doit reprendre son court.
Aujourd'hui, jour de pleine lune, elle m'a appelée. Je l'ai entendue crier mon nom d'une telle force que je n'ai pas pu résister. Je me suis levé, je me suis revêti mon veston et mes chaussures. Puis je me suis jeté par la fenêtre, j'ai atterri agilement sur mes pieds. J'ai couru à une vitesse folle, je me suis arrêté à l'entrée du bois, je me suis déchaussé, j'ai enlevé ma veste, ne gardant que mon pantalon et mon t-shirt.
Et j'ai recommencé à courir, évitant gracieusement  chaque branche, arbre, buisson, trou... J'ai tout évité, mes anciennes habitudes ne m'ont pas quittée. Je cours pour y arriver le plus rapidement possible.
J'y arrive, je ralentis, m'arrête. Je reprends mon souffle et la vois. Elle est là au centre de celle clairière entourée de bois. Elle me regarde, je vois dans ses yeux qu'elle m'appelle, qu'elle me supplie de venir, encore et encore... J'avance de quelque pas, je ne la quitte pas du regard.
Je me poste devant elle, je passe ma main sur sa belle joue ronde et douce, puis la passe dans ses cheveux soyeux. Mes yeux se voilent d'une fine brume qui finit par s'écroulé de mes yeux pour finir sur mes joue et continuée leurs descentes.

Elle était là, pour moi, à moi. Elle s'ouvrait face à moi me faisant voyager. Je la voyais, elle était réelle comme moi, comme notre envie, comme notre amour.

« Luna » dis-je le souffle court.