Et ton odeur me suit
Elle me pourchasse, et je l'admire.Je t'aime, et tu le sais. Ce soir, je me souviendrai de toi, dans tes moindres détails. Parce que tu me manques, tu me manques beaucoup trop.
Je ne sais comment te le dire. La vie m'a tant gâtée, tant tourmentée, que je me perds dans la contemplation de ton corps et, plus que tout, de celle de ton être. Je t'aime, j'aime ce que tu es, j'aime ce que nous serons. Tu m'appartiens, je suis à toi, et nous nous perdons. Pourquoi suivons-nous le Sa'Kagué? Tu te souviens? "Nous ne faisons que tuer, nous ne faisons rien de mal". La liberté nous est interdite, l'amour est un nœud coulant.
Mais je t'aime.
Cette odeur, je ne peux m'en souvenir, mais je retiendrai à tout jamais ce qu'elle me fait.
Je t'aime.
C'est interdit, c'est dangereux, bien plus que la mort car si nous pouvons ressuciter, nous perdons à chaque fois un être cher. Nous y risquons tout. "La douleur n'est qu'une illusion", mais je ne pourrais pas supporter celle de te perdre pendant longtemps. Je t'ai frappé. Tu m'as frappée. Beaucoup. Souvent. C'est parce nous tuons dans l'ombre. Tu m'as trompée. Je t'ai trompé. Le métier l'exige, et la souffrance aussi. Deux Ka'Karis nous appartiennent, un pour toi, un pour moi, deux objets magiques et puissants qui nous promettent que nous ne vieillirons jamais. Mais alors que je bois pour oublier cette image qui me hante, c'est mon Ka'Kari qui m'empêche de me saôuler. Pourquoi bloque-t-il l'alcool? Pourquoi étais-tu dans ce bordel?
Pour oublier.
Les premiers effets de la boisson se font ressentir. Légers. Dans trois jours, tu me planteras un couteau dans le ventre, au centre de la place du château, et tu me livreras au roi. Faible roi, bête roi. C'est dur à supporter, mais c'est ce que je vis souvent. Maudit Ka'Kari. Huit cent ans déjà que je te possède, et je semble toujours en avoir trente. Huit siècles que tu figes mon âge. Et pourtant, encore aujourd'hui, je le remercie.
Je t'aime.
Je m'enivre, encore, encore, encore, et tout disparaît dans l'alcool, sauf un dernier sentiment.
Je t'aime.
C'est ce qu'il me reste.
--Eyrene
Une lettre fictive qui mérite sa place dans mon histoire. Un grand merci à B. Weeks, excellent auteur (qui ne me connaît sûrement pas aha), créateur du sublime Durzo Blint!
VOUS LISEZ
Bios comme Biographie
DiversosL'histoire d'un être détruit, reconstruit. Celle de ma haine, de ma colère, et quelque part, de mon amour, d'un manque que je voudrais à tout prix compenser: ma mère. Un recueil d'émotions qui s'entremêlent, qui luttent, qui transpercent les règles...