Chapitre 1

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Nous voilà arrivées. J'arrive à ressentir le stress que dégage Anaë dans la voiture. Anaë c'est ma meilleure amie, on se connaît depuis notre plus jeune âge. On a fait toute notre scolarité ensemble. Aujourd'hui, d'ailleurs nous nous apprêtons à rentrer en école d'infirmières. Un rêve de gamine qui se réalise enfin. J'ai tellement attendu ce moment, que j'ai du mal à réaliser.

Nous sortons de la voiture, à défaut d'avoir trouvé une place près de l'école, marcher nous fera du bien. Je suis partagée par l'excitation mais aussi inquiète par l'inconnu. J'aime garder le contrôle. Quelques minutes passées, mon amie nous sort du silence.

- Oh regarde Sophia, l'école est là !

- Ah oui, ça y est ! Elle est immense répondis-je

- Qui l'aurait cru hein ? Nous deux en école d'infirmières ? On a réussi !! »

Mon amie saute de joie et sourit à pleines dents. Pour l'occasion, elle s'est vêtue d'une jolie robe noire, des collants noirs et des petites bottines à clous. Sa chevelure rousse et bouclée met en avant ses tâches de rousseur. De nature très simple, un maquillage très discret vient peaufiner le tout. Impatiente, Anaë m'attrape le bras et accélère le pas.

Nous trouvons enfin notre classe, après une longue bataille avec tous ces couloirs, tous identiques les uns aux autres. Nous nous installons au premier rang. Je me retourne et je peux observer que nous sommes une centaine. J'ai même du mal à voir tout le monde. Un brouhaha se forme, tout le monde est impatient de commencer cette nouvelle aventure. Au loin j'aperçois un groupe de garçons qui visiblement s'entendent déjà très bien. Dans un coin de classe, une jeune fille déjà installée avec son ordinateur, chemise avec un col. Une coiffure irréprochable, pas de doute, elle c'est la maitrise par excellence.

Au fond de la classe, je vois une autre fille, qui au contraire à un maquillage extravagant. Elle commence à créer son arène de « vipère ». J'observe ses vêtements. Un seul mot me vient à l'esprit : vulgaire. Une jupe à coupé le souffle tellement elle est courte, ajustée avec des collants à bat résille. Tout à coup, je croise son regard. Hors de question que je baisse les yeux le premier jour. Je la vois qui lève les yeux au ciel, et commence à chuchoter quelque chose à une de ses voisines de classe. Puis elles se mettent à ricaner en ma direction. Rien de plus énervant.

Quand soudain, Anaë me donne un coup de coude pour attirer mon attention. Et me montre l'arrivée des formateurs. Un groupe de personnes matures a fait son entrée dans la classe. De ce fait, le brouhaha cesse naturellement. Quatre personnes à l'allure imposante nous regardent sans exprimer aucune émotion. Un homme commence à prendre la parole.

- Bonjour à toutes et à tous, bienvenue à vous. Je m'appelle Monsieur Johan Boatre. Je tiens à vous informer qu'à présent vous êtes des personnes responsables en études supérieures. Nous attendons de vous une discipline irréprochable et le respect d'autrui. C'est également la base de votre métier. Le moindre écart de votre part ne sera pas sans conséquence. Vous l'aurez donc compris, nous passerons ses trois années ensemble. Je serai le référent de votre promotion avec Madame Martine Souave, à qui je laisse la parole.

- Bonjour à tous, je vous souhaite la bienvenue dans notre école. Ensemble nous ferons le maximum pour faire de vous d'excellents professionnels de santé. Nous vous expliquerons le fonctionnement des unités d'enseignement. Le but étant de toutes les valider pour obtenir votre diplôme au bout de ces trois ans. Nous aurons l'occasion d'en reparler lors d'un prochain cours.

Avec Anaë, nous sommes captivées par leurs discours. Un peu impressionné par Monsieur Boatre. Nous apprenons qu'il va gérer l'UE 2.1 et 2.2 : La biologie. Que Madame Souave gère l'UE 2.11 : La pharmacologie. Les autres formateurs se présentent à leur tour et évoquent leurs unités d'enseignements auxquelles ils sont rattachés.

Soudain on toque à la porte, un homme s'excuse de son retard et rejoint les autres formateurs. Je ne sais pas l'expliquer mais mon regard reste bloqué sur lui. Je sens mon coeur s'emballer et un sentiment inconnu s'empare de moi. Il a l'air jeune pour être formateur. L'homme est grand, brun, aux yeux verts. Ses vêtements lui vont à merveille. Petite chemise blanche cintrée. Un pantalon noir, assez moulant qui permet de définir ses muscles à travers. Un sourire à en faire tomber plus d'une. Soudain, son regard croise le mien. À ce moment-là, le temps s'arrête. Son regard a une emprise sur moi, je suis incapable de bouger, comme paralysée. Il finit par prendre la parole pour se présenter à son tour.

« Bonjour à toutes et à tous, excusez-moi pour mon retard. Je m'appelle Adrien Benet. Je suis formateur depuis maintenant 3 ans. Et je m'occupe de l'UE 2.6 qui regroupe la psychologie. Nous aurons l'occasion de nous revoir dans le courant de ses 3 futures années. »

Sur ces mots, mon coeur s'emballe une fois de plus. Puis d'un coup je sors de ma bulle car Anaë est en train de se moquer de moi.

- Bah alors, qu'est-ce qu'il t'arrive ? dit-elle en chuchotant. Tu es rouge pivoine !

- Euh...Rien...Enfin...

- Nan, laisse-moi deviner, il te plaît Mr Benet ! J'y crois pas !

- Non c'est pas vrai... enfin...

Nous pouffons toutes les deux en silence, mais finalement nous sommes vite repérées par les formateurs... Au final, la journée se déroule bien, je ne vois pas le temps passer. J'ai quand même la tête au bord de l'explosion. J'ai tellement eu d'informations aujourd'hui que j'en ai déjà oublié la moitié.

Je passe la porte de chez moi pour rejoindre ma mère. Je la retrouve dans la cuisine comme à son habitude. C'est son endroit préféré, elle aime innover de nouvelles recettes pour tuer le temps. À mon grand étonnement, elle s'est même mise à tenir un blog culinaire pour partager ses idées. On a toujours été très fusionnelle. Je m'approche d'elle et lui fait un bisou en guise de bonjour. Elle me questionne sur ma journée, et je lui dévoile tout. Enfin, presque, j'oublie le passage du formateur sexy. Je finis par regagner ma chambre et me jette sur mon lit.

Je tate ma couette afin de trouver mon téléphone. Une fois retrouvé, je vois un message non lu de Simon.

Alors cette rentrée ? Raconte-moi tout !!

En quête de son avenirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant