Il y avait toujours eu un rosier dans mon jardin.
Un énorme rosier, très large, qui fleurissait avec les premiers rayons du printemps.
Ce matin-là, j'avais fini de travailler pour la journée, je n'avais pas grand-chose à faire. Je suis sorti dans le jardin profiter des rayons du soleil, qui étaient beaux sur les feuilles de l'aulne.
Je rêvais en pensant à hier, à aujourd'hui et à demain. À mon travail, à l'ennui, à mes amis, à toi.
J'entendis le cri d'un oiseau, un corbeau peut-être. Un cri de trois notes, crescendo.
Il y avait une rose dans mon jardin ce matin-là. Mon rosier avait commencé à refleurir, et c'est tant mieux. La rose est ma fleur préférée. La rose était rouge, elle était très belle. Elle était tombée cette nuit mais les pétales étaient toujours en place. Ils étaient rouges comme le sang, et tranchait sur l'herbe vert vif, je ne sais pas quel engrais tu utilises mais c'est superbe.
Elle avait des épines, évidemment. Des épines tranchantes.
J'ai ramassé la rose et les épines ont rouvert la blessure que je m'étais faite hier, à la main, en coupant les carottes, de façon très maladroite, je sais. Le couteau avait ripé et glissé sur ma main. Tu m'avais fait un bandage après l'avoir désinfecté, avec ton regard amoureux et ton sourire quand tu m'as traité d'imbécile en riant. Ma blessure se remit à saigner.
"Et merde."
J'ai pris le petit outil de jardinage, l'espèce de râteau pas vraiment râteau, c'est toi qui te rappelle du nom des objets, pour moi c'est l'outil qui ressemble à un râteau qu'on gardait toujours. J'ai limé la tige pour retirer les épines, qui sont tombées en une pluie douce sur l'herbe vert vif. J'ai tordu la tige en un cercle pas très circulaire, je ne suis pas scientifique et . J'ai coupé des fleurs de lys qui traînaient, c'est une vraie invasion. Je les ai entrelacés autour de la tige de la rose.
Ensuite j'ai récupéré des fleurs de bleuet, que j'ai glissé dans les trous pour illuminer le tout. J'ai pris mon œuvre dans ma main, celle qui n'était pas blessée, et je me suis dirigé vers la porte.
Puis je suis rentré dans la maison, le sourire aux lèvres.
Tu étais assise à la table de la cuisine, la table faite dans un bois clair dont je ne me rappelle jamais le nom. Tu étais face au miroir, en train d'écrire sur ton ordinateur, ton ordinateur portable. Le chat te regardait en somnolant, la tête posée sur tes dossiers. Tu avais l'air concentrée, tes yeux sombres étaient fixés sur ce que tu tapais. Tu travaillais. Tes boucles brunes tombaient sur tes épaules et voltigeaient dans l'air. Ton doux visage était éclairé par le soleil. Je t'ai trouvé belle, tu étais très belle.
Je me suis approché et j'ai posé la couronne de fleurs sur ta tête. Tu avais l'air d'une princesse, ou d'un ange. Le miroir avait une légère rayure que je remarqua. Tu as levé les yeux et tu as vu la couronne dans le miroir.
Tu t'es levée, tu m'as souri et tu m'as embrassé.
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Recueil de nouvelles
Short StoryDes nouvelles de toutes les sortes qui viennent de mon esprit tordu. Sommaire : 1. Elle pleut 2. Rebecca 3. Paragraphe (fantastique) 4. On ira 5. La fille du bus 6. Lettres amoureuses 7. À la vie à la mort 8. SOS en quatre parties 9. Le dessin 10. L...