Une soirée inoubliable [TERMINÉE]

Chapitre quatre

Damien

Une semaine plus tard

Je rejoins mon probable ex-meilleur ami chez lui de bonne heure ce matin. Il m'a appelé très tôt me demandant de le rejoindre au plus vite pour faire un topo sur la situation car je suis resté silencieux cette semaine avec ma mission spéciale. A sa voix, je sens que ça va barder pour moi. Normal puisque je n'ai toujours rien décidé. Bien trop flippé et angoissé à l'idée de lui avouer.

Fais plus que chier !

Mais pourquoi je me suis mis dans cette merde internationale ?

***

-Dam ! Je peux savoir ce que tu fous ?! Voilà comment Cédric m'accueille debout dans son salon le regard noir et les bras croisés sur son torse à la minute où je franchis le pas de sa porte.

C'est con de penser ça à cet instant précis mais qu'est-ce qu'il est beau avec ses cheveux encore mouillés qui lui retombent sur le devant de la tête. Il sort tout juste de sa douche on dirait.

-Comment ça ?! J'ose à peine soutenir son regard trop intrusif et comme un petit garçon coupable je courbe le dos et garde mes mains dans les poches de mon jean slim.

-Arrête tes conneries ! Tu sais très bien de quoi je parle. T'es bizarre avec moi et tu ne sembles pas vraiment vouloir m'aider dans cette affaire.

-Mais non ! C'est pas ça mais...

-C'est quoi alors bordel ?!? (Il me crie dessus maintenant et ça me donne la chaire de poule.) Si t'étais pas d'accord avec mon choix, fallait me le dire avant. Je ne t'ai pas obligé à ce que je sache. Et puis, de toute façon, vu comment tu te comportes avec moi depuis que je t'ai dit que c'était un mec prouve bien que t'as un souci avec ça !

-Attends deux secondes. C'est quoi ça pour toi ?!

-Bah avec le fait que ton meilleur pote de toujours se découvre pédé tiens ! Je te connais bien et je sais que t'es pas à l'aise avec l'idée. Même si je sais que je suis comme ton frère. Je n'arrive même plus à toucher ma copine. Elle ne me fait plus bander depuis ce type. Je suis bi ou gay finalement après ça ? ! Je me le demande.

-Oh non ! T'es complétement à côté de la plaque Cé'. Alors tais-toi au lieu de me sortir toute cette merde... Je m'emporte à mon tour. J'en peux plus de garder tout ça pour moi. Ça me bouffe de trop.

-Bah alors dis-moi putain ! Parce que ça commence sérieusement à me gaver Dam ! Il relâche bruyamment un soupir frustré en passant sa main dans ses cheveux qui ramène tous sa tignasse en arrière dégageant son front.

Je trépigne en passant mes mains à mon tour de la racine de mes cheveux jusqu'à mon visage. J'ai chaud tout à coup et un frisson de peur me parcourt toute la colonne vertébrale.

JE. SUIS. FOUTU !

Je suis à deux doigts de le perdre. Mais je lui dois la vérité. Je n'ai plus le choix. Je ne peux plus me défiler.

-OK, OK mais assis-toi avant steuplé.

-M'assoir ?! Carrément ? Donc tu sais qui sait ? Il m'interroge en me fixant droit dans les yeux les pupilles dilatées à leur maximum. Je constate d'emblée que la pression s'est relâchée de ses épaules qui se détendent subitement.

Évidemment que je sais...

-Oui.

-Bah dis le moi !

-Oui ! Mais assis-toi déjà je te dis. A mon tour je le fixe non sans trembler intérieurement de tous mes membres. Mon visage se décompose alors et mon regard s'assombrit de tristesse. Je suis à un rien de me mettre à chialer comme un gosse.

-Merde mais Dam c'est qui pour que ça te mette dans cet état ?!

Il s'approche de moi comme pour me réconforter mais je recule d'un pas. Il se fige dès lors le faciès attristé.

-Pardonne-moi. Il faut que tu me pardonnes Cé'. Dis que tu me pardonnes.

-Te pardonner ? A toi ? Mais de quoi ? Tu ne m'as rien fait de mal... Il me questionne innocemment.

A ce moment précis, nos regards se croisent et je sais qu'il lit la vérité dans mes yeux qui me trahissent et finissent par sangloter. A lui de décider de ce que lui et moi deviendront à l'avenir maintenant.

L'expression de son regard est sans appel, il percute tout. Il se refait le film de la soirée. Je le sais, je le vois. Il incline la tête dépitée puis revient me sonder la mâchoire crispée.

-Putain Dam, c'était toi, c'est ça ?!??? Il me hurle littéralement dans les oreilles. J'en sursaute de torpeur. (Je l'ai perdu. C'est officiel.) Mais comment t'as pu me faire ça ?!

-Je... Je hoquète la voix enrhumée.

Puis, sans que je ne le voie venir, il me balance un coup de poing en pleine figure qui me fait trébucher et je me rétame sur le sol comme la merde que je suis. La violence du coup reçu est si virulente que je tombe presque instantanément dans les pommes.

Je suis désolé mais je t'aime... Voilà ce que j'aurais voulu avoir le temps de lui dire.