Et si ... Mathieu n'était pas sorti de prison ce soir-là ?

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La rue parienne est déserte en cette heure tardive. Ils sortent du taxi qui les a déposé en bas de l'immeuble de Mme le juge après cette sportive interpellation où elle y a laissé sa voiture. Marquand, galant, la raccompagne à sa porte d'entrée en clopinant avec sa canne de bois. Il en profite pour demander un p'tit récap sur leur baiser de la veille, sa réponse n'est pas celle escomptée mais il joue la carte l'humour en réclamant un p'tit dernier pour la route qu'il n'a pas grand mal à obtenir. Il pensait essuyer un refus mais elle a rapidement accédé à sa demande, dévoilant ainsi son envie réciproque, sans même tenter de s'en cacher. Et c'est non sans une certaine fierté qu'il tombe dans les bras de sa juge démasquée. Il l'a bien eu, il a allumé ce désir la veille déjà en lui volant ce baiser tant attendu. Elle n'en a pas dormi de la nuit, espérant réitérer et prolonger ce doux rapprochement. Et l'opportunité se présente là, devant elle donc elle la saisit malgré ses faux arguments. 

Elle réfléchit rapidement : Paul doit dormir, la nounou va être remercié, Mathieu est en prison et lui a rendu sa liberté de femme. Cet homme merveilleux s'offre à elle, prévenant, drôle, charmant ... il ne lui en faut pas davantage pour se laisser tenter en lui proposant de monter. Elle a besoin de se retrouver, elle qui n'est plus que mère depuis la naissance de son fils. Elle a besoin de se sentir aimée, désirée, d'être choyée ... Elle le laisse donc en bas de l'immeuble le temps de s'organiser. Il en profite pour payer le taxi et arranger sa tenue. Mme le juge libère rapidement l'employée après un rapide résumé de la journée qu'elle n'écoute qu'à moitié. Elle court ensuite vers sa salle de bain pour se refaire une rapide mise en beauté, malgré que l'euphorie du moment lui offre le plus beau des maquillages : ses joues sont rosies, ses lèvres pulpeuses et ses yeux brillants. 

Nadia a volontairement laissé la porte entrouverte à la demande d'Alice, permettant ainsi au commandant de se glisser discrètement dans l'appartement sans faire de bruit. Elle est en train de mettre de l'ordre dans sa chambre quand elle entend le parquet grincer et le son de sa canne rebondir sur le sol mais il n'apparaît pas encore. Elle entend un chuchotement puis la boîte à musique se déclencher, elle devine donc qu'il est passé veiller sur son p'tit filleul. 

Lorsqu'il arrive devant la chambre de la juge, il se fige. Il est nerveux, il ne l'est jamais. Elle est de dos mais sa seule présence fait battre son coeur à la chamade. Elle l'impressionne, il l'avoue. Son regard de braise, son charisme, sa voix, son rire, son sourire, son parfum ... tout lui plaît. Pour la première fois de sa vie, il doute. Saura t'il lui plaire, la satisfaire ? 

Elle sent sa présence derrière elle. Peut-être hésite t'il ? Sera t'elle une femme de plus dans son palmarès ? Elle ne pense pas mais la question lui traverse tout de même l'esprit ... Il la respecte, il est le parrain de son fils, ils sont collègues de travail donc il ne se permettrait pas un tel affront. Sera t'elle également à la hauteur, elle qui n'a pas eu d'autres hommes depuis Mathieu, ce qui remonte à très loin depuis sa grossesse. De plus, après son accouchement, retrouvera t'elle toutes les sensations ? 

Autant de tourments d'un côté comme de l'autre qui fait règner une atmosphère tendue jusqu'à ce qu'elle se retourne et que son regard croise le sien et là, tout doute, toute peur disparaissent comme par magie, la magie de l'amour ... 

Il s'approche doucement, en boîtant, ayant laissé sa canne et son blouson dans le salon. Elle le rejoint pour l'aider et ne pas le fatiguer. Il pose ses mains sur ses épaules pour la tenir devant lui et plonger ses yeux dans les siens. Par cet échange, il voit sa nervosité et la sienne s'efface. Il doit prendre sur lui pour la rassurer, la protéger et à ce moment précis, l'aimer ... 

Il saisit le bas de sa tunique blanche, la remonte pour lui passer par dessus la tête et la lui enlever. Sa poitrine est généreuse, preuve de sa récente maternité. Il ose à peine la regarder. Elle l'imite et lui enlève son sweat et découvre ce torse imberbe, sa peau douce et mâte qu'elle caresse timidement du bout des doigts jusqu'à les glisser sur son bas ventre, à la naissance de son jean. Le désir reprend place et ignore les incertitudes. Leurs lèvres se retrouvent et le contact de leur peau à demi-nue provoque comme une décharge d'éléctricité. La passion s'empare de leurs gestes qui se font plus pressants. Ils se débarassent prestement du reste de leurs vêtements et basculent sur le lit. Ils n'ont désormais qu'un seul objectif : ne faire qu'un. 

Et si ...Where stories live. Discover now