Chapitre 12: La ville est à nous.

305 17 2
                                    

                           Blake

Des chuchotements me réveillent de mon lourd sommeil. Je regarde autour de moi, nous sommes bien chez Blue, les corps de mes amis sont tous éparpillés sur le sol, accompagnés de matelas et de couvertures.

L'horloge indique qu'il est quatre heure du matin. Je me redresse légèrement en enlevant la main de Taylor qui est posé sur mon ventre. Je commence a avoir un mal au crâne, je n'imagine même pas ce que ce sera dans quelques heures.

Je me lève, attrape mon paquet de cigarette dans ma veste et je me dirige vers le balcon, la où se trouvent les chuchotements.
J'ouvre les rideaux blanc et vois Anastasia au téléphone. Elle semble surprise et me fait signe de me taire. Je mime une fermeture éclaire qui ferme ma bouche,  elle sourit et se reconcentre sur son appel. Elle finit par raccrocher et regarde l'horizon.

        - C'était ma mère,elle voulait savoir où j'étais. Dit-elle pendant que j'allume ma cigarette.
       - Et tu lui as dit ?
       - Que j'étais chez Mona.

Le silence revient, le vent de la nuit nous glace le corps, je regarde le paysage qui est beau à cette heure si, les lumières éclairent la ville, on dirait des étoiles de couleurs différentes.

Puis je regarde Anastasia, ses cheveux s'envolent à cause du souffle du vent et elle croise les bras, elle doit être frigorifiée. Je rentre rapidement à l'intérieur, je prends une couverture et ressors. Je la déplie et la pause sur ses épaules d'un geste simple. L'alcool me rend doux comme un agneau, c'est assez inattendu.

          - C'est tellement cliché. Dit-elle en ricanant.
          - Oui mais ce qui n'est pas cliché c'est que nous sommes entrain de regarder un paysage à quatre heure du matin après un concours de shot alors que demain nous avons cours.
          - C'est tout de suite plus original vu comme ça. C'est vraiment magnifique.
          - De quoi ?
          - La vue qu'on a de la ville. On dirait presque qu'elle est à nous.

Elle s'approche dur bord du balcon et regarde ce qu'il se passe. Je me tourne vers l'horizon, c'est vrai qu'on pourrait croire que nous sommes les rois de cette ville. D'ici nous voyons les voitures circuler et plus loin les lampadaires qui éclairent les rues. Je tire une taffe sur ma clope et ferme les yeux avant de respirer un grand coup.

         - Dis moi pourquoi tu es si froid ?

J'ouvre brusquement les yeux, sa question me surprend, je dois avouer que je ne mis attendais pas le moins du monde, je fronce les sourcils.
Il faut que je m'habitue au fait que Anastasia ne peut pas s'arrêter de poser des questions même à quatre heures du matin.

         - Je..euh. J'ai appris que tout le monde finit par partir de nos vies, soit parce qu'ils font n'importe quoi, soit parce qu'on fait n'importe quoi ou parce que les personnes aux quels on tient meurent. On prend un risque en s'attachant aux personnes qui nous entourent parce qu'à tout moment elles peuvent partir.
         - Alors tu ne prends aucuns risques. Dit-elle toujours en regardant par dessus le balcon.
        - J'ai pris le risque d'aimer les membres de Démence, c'est déjà ça. Dis-je en écrasant ma cigarette.

Je jette le mégot par dessus le balcon puis je fais demi-tour pour rentrer. Je me rallonge dans le salon par terre à côté de Taylor qui dort comme un bébé. Je regarde le plafond en réfléchissant, je n'aime pas répondre à ce genre de question, je n'aime pas au centre de l'attention.

          - Donc tu fuis dès que l'on te pose des questions sur toi. Dit-elle en chuchotant tout en entrant dans la pièce.

Je ris légèrement en essayant de ne pas réveiller les autres, c'est qu'elle me les brise la bourge.

         - Bravo Sherlock et toi tu fais des plans diabolique en demandant de l'aide à un taré à chaque fois qu'on te trompe ?

Anastasia s'allonge à côté de moi et tourne la tête pour me regarder.

          - Tu n'es pas un taré.

Cette fois ci c'est moi qui tourne la tête pour la regarder, ses yeux verts émeraudes me fixent. Le reflet de la lune illumine sous visage et lui donne une teinte bleuâtre. Ses cheveux sont étalés sur le sol, fondus entre les couvertures et Blue. Elle regarde ensuite le plafond blanc au dessus de nos tête avant de briser le silence.

        -  Tu n'es un taré, tu es différent ça c'est vrai mais on est tous unique à notre manière, certain le cache c'est tout. Alors que toi tu le montres et tu en es fière c'est pour ça que tu es différent et admirable par la même occasion. Souvent je me suis cachée, je ne faisais pas se dont j'avais envie mais ce qui était bien pour moi. Me mettre en couple avec le beau garçon qui est gentil et qui à coup sur plaira à mes parents, ma meilleure amie qui est populaire, ne pas m'habiller vulgairement pour ne pas faire honte à ma mère. Je n'ai jamais assumée le fait d'être différente mais quand je suis avec vous, avec toi tout s'éclaire et je me dis que ma différence est une force et non une honte.
        - Pourquoi tu me dis tout ça ?
        - Dans quelques heures on ne se souviendra même pas de cette conversation.

Elle dit cela avec un sourire qui embelli encore plus son visage. Anastasia n'a pas tort dans quelques heures je suis sûr que nous n'aurons aucun souvenir de tout ce qui est entrain de se passer.

Je sais très bien que Anastasia est plus que la Anastasia qu'elle montre au monde. Je l'ai su dès la première fois que je l'ai vu. Si elle savait à quel point ma différence m'a fait honte, m'a rendu seul et apeuré dans ce monde si horrible envers les humains ou peut-être que c'est les humains qui est horrible avec le monde.

        - Je suis un taré ,en tout cas on me considère comme un fou car je n'ai peur de rien. Ce que je veux dire c'est que tout le monde pense que je suis suicidaire mais ce n'est pas le cas , je dis juste que si une voiture me fonce dessus je ne fuirais pas. Je n'ai pas peur de la mort, je la vois plus comme une majestueuse amie capable de prendre la vie à tout moment alors oui je suis légèrement fêlé.

Je tourne légèrement la tête pour la regarder, elle sourit.

        - Alors moi aussi je suis fêlée. 

Le reflet de la folieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant