Chapitre 24: Victoria.

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                            Blake

Nous sommes samedi, je suis dans la salle où je vais passer toute ma journée à cause de ma petite altercation avec Josh Miller. Dans cette pièce les tables sont séparées, je suppose que le professeur en face de nous qui me fixe l'a fait exprès.

Anastasia est devant moi, devant elle se trouve Jared et pour finir Blue s'est placé juste derrière moi. Le professeur qui a l'air mécontent commence à faire un monologue sur la bagarre qui s'est passé, qui est la raison de nos heures de colles. Durant toute la journée nous devons faire des exercices qui seront notés puis nous devons recopier le règlement intérieur. Jared demande de l'aide pour les exercices de mathématiques à Anastasia, ce qui on ne va pas se mentir m'énerve énormément car il préfère calculer l'angle de son décolletée plutôt que son problème de maths.

Je me retourne pour voir ce que fait Blue, elle décide de rendre copie blanche et je sens que c'est ce que je vais finir par faire car à par gribouiller sur ma feuille et observer Anastasia et Jared je ne fais pas grand chose. Elle est belle, il n'y a pas d'autre mot et elle ne s'en rend même pas compte, ses long cheveux bruns descendant en cascade sur ses épaules et finissent au niveau de son décolleté, qui est tout aussi charmant, mes pensées qui deviennent perverses sont vite arrêtées par le professeur.

       - Blake, Jared allez me faire des photos copies dans les salles de sciences, ça sera plus près que la vie scolaire.

Nous nous levons à l'unisson, Jared prend les feuilles à photocopier posées bureau du professeur et nous sortons de la classe, une ambiance étrange c'est faite entre nous deux. Nous ne nous parlons pas et on se contente d'avancer.

Nous arrivons dans la salle de science. C'est con mais je n'arrive pas à rester calme, je repense à lui et Anastasia chez Karoll's. Jared fait les photocopies puis me fixe en m'interrogeant du regard, il a l'air triste et énervé à la fois, c'est sûrement à cause de son anniversaire d'abandon alors je me contiens, pour l'instant.

        - Tu fais la gueule parce que je suis proche de ta Anastasia c'est ça? Dit-il en souriant.
        - Je n'aime pas trop que tu sois intéressé par elle. Avouai-je en serrant les dents.
       - Quoi? Tu baises la petite Davies ?
       - Ferme ta gueule Jared, tu racontes de la merde. Répondais-je en regardant ailleurs pour ne pas m'énerver.
        - On partage tout non? Alors laisse moi profiter de ta princesse, enfin de notre princesse. Je suis sur qu'elle est bonne au lit, je l'ai déjà testé hier .

L'instant qui suit mon poing heurte violemment le bois du placard, juste à côté de la tête de mon ami d'enfance. Mon souffle se fait plus fort, mon sang bout dans mes veines, je vois rouge. Je ferme les yeux un instant pour me retenir.

      - Arrête ça Jared tu vas finir par me rendre fou.
      - Tu l'es déjà. Dit-il en partant.

Il n'a pas fait un seul mouvement de recule, comme si il s'y attendait. Il savait que j'allais péter un câble. Je reste là comme un con, le meuble abîmé, tout comme mon poing d'ailleurs.

Je respire bruyamment puis j'essaie de me détendre. Ce qui m'énerve encore plus c'est ma réaction je devrais m'en foutre qu'il soit proche d' Anastasia, après toi ce n'est pas mes affaires bordel. Je retourne dans la salle de cours, Jared ne me lance même un regard, Blue semble avoir compris qu'il se passait quelque chose car elle met sa main sur mon épaule, je l'enlève la seconde suivante.

Je suis une bombe à retardement. La journée se termine, Blue a essayé de me calmer plusieurs et ça a finit par fonctionner même si je sais bien qu'à tout moment je peux partir en vrille.

Je sors enfin de cette maudite salle. Je vais le plus vite possible à ma voiture, allume une clope et je mets la musique à fond. Ce qui ce passe dans ma tête n'est pas beau à voir, je suis complètement en vrac. Je ne sais plus ce que je veux, je ne sais plus qui je suis en ce moment, je fais tout et n'importe quoi, enfin encore plus que d'habitude.

Je vois l'écran de mon téléphone s'allumer, c'est Taylor, je ne prends pas la peine de répondre et roule jusqu'à l'immense baraque dans la qu'elle je crèche depuis un bon moment déjà. Je n'ai jamais passé autant de temps dans une famille qui m'accueillait, en même temps je suis obligé, mon assistante sociale m'a bien fait comprendre que si je merdais encore j'irai dans une autre famille mais très loin de la bande et ce n'est pas encore dans mes projets de quitter ces cons. J'ouvre la porte et fonce vers ma chambre, elle est en sacré bordel. Je prends la bouteille de tequila qu'il y a dans ma commode et je bois une gorgée même si Jared m'énerve je n'aime pas quand nous nous bousillons mutuellement.

Un bruit parasite me fait sortir de mes pensées, j'entends une personne toquer à la porte de ma chambre. Je range la bouteille et heureusement car la personne qui ouvre la porte est Victoria. Ses cheveux sont parfaitement coiffés en un chignon et elle porte le même genre de tenue strict que d'habitude. Victoria me fixe quelques instants puis s'assoie sur mon lit, à côté de moi. Elle me regarde, je fais la même chose mais plus méchamment. Je ne le fais même pas exprès, je suis tellement à bout aujourd'hui que peu importe la personne en face de moi je n'arriverai pas à me montrer aimable.

      - Tu fais la même tête que quand tu es arrivé dans cette famille. Dit-elle en me faisant un petit sourire.

C'est vrai que je lui ai mené la vie dure quand je suis arrivé dans cette maison de bourge, j'ai fait comme avec les autres famille, je ne lui parlais pas ou alors je lui lancé des piques, je fuguais pour rejoindre la bande la nuit ou je partais baiser des filles à droite à gauche.

       - Je sais que tu es complètement brisé Blake mais j'espère qu'un jour tu rencontreras quelqu'un qui pourra recoller un maximum de morceau de toi. Mais en attendant je suis là moi... Dit-elle en passant sa main dans mes cheveux. Il faut que je t'explique quelque chose.

Je rêve où ses yeux sont humides, je vois bien que Victoria n'est pas comme les autres, elle ne m'a pas accueillit pour l'argent, elle m'a inclus dans sa famille parce que je suis moi.

       - J'ai perdu mon bébé pendant ma grossesse, j'ai fait une fausse couche et le médecin m'a clairement dit que je ne pourrais pas en avoir d'autre. Alors j'ai décidée d'accueillir des enfant qui n'ont pas eu la chance d'avoir des parents et comme moi je n'avais pas la chance d'avoir des enfants j'ai voulue essayer. Comme tu peux t'en douter Robert n'était pas d'accord mais je l'ai fait quand même, en arrivant dans l'agence je t'ai vu. Tu sortais d'un rendez-vous avec ton assistante sociale, tu étais énervé pour je ne sais qu'elle raison et tu as claqué la porte, tu avais déjà beaucoup de tatouage. Dit-elle en ricanant. J'ai croisé ton regard et j'ai vu que tu étais malheureux, comme moi. Ton assistante et venue me chercher en s'excusant pour le comportement de l'adolescent qu'elle aidé depuis des années puis je lui ai demandé pour que je t'accueille chez moi. Tu ne dois pas t'en rappeler mais moi je m'en souviendrais toujours, je voulais t'aider, te protéger, je t'ai choisie toi parce que tu étais comme moi, tu avais perdu quelqu'un que tu aimais. Et tu ne peux pas savoir à quel point ça me fait mal de te voir triste.

Je ne savais pas tout ça, elle ne me l'avait jamais dit. Je vois qu'une larme roule sur sa joue, elle l'a chasse rapidement du revers de sa main puis me sourit. Je ne réfléchie pas longtemps et la prend dans mes bras, je la sers peut-être un peut trop fort mais je m'en fous, elle m'a fait confiance et moi je l'a traite comme une moins que rien, elle agite ses mains dans mon dos et je sens son sourire dans mon cou.

       - Bon vu que tu n'es pas énervé je place la mauvaise nouvelle tout de suite, ce soir on va manger chez les Davies. Dit-elle en me serrant un peu plus, elle doit avoir peur que je termine s'être étreinte.

Je grogne tel un animal, c'est quoi ce faux plan à chier bordel, Anastasia me met en vrac et je dois me la coltiner toute la soirée. Elle me lâche puis recule en souriant.

      - Voilà, maintenant je vais partir avant que tu t'énerves. Dit-elle en se levant. Prépare toi mon chéri.

Je la fixe bizarrement.

       - Mince c'est peut-être trop tôt. Dit-elle pour elle même en fermant la porte.

Le reflet de la folieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant