SDF. Sans Différences Fatales. 3

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       Pourquoi je suis à la rue ? Pourquoi je me gèle toutes les nuits? Pourquoi je suis si maigre? Parce que je n'ai plus la chance d'avoir une famille, des amis ou même un abri solide et non un pauvre carton. Pourquoi? Tout simplement parce que j'ai été accusé de viol dans tout mon quartier. J'ai été innocenté et la police à trouvée le vrai coupable mais ça n'a pas suffi. Le quartier s'excusait auprès de moi, faisait les lèches bottes parce qu'ils avaient tous suivis comme toujours et m'avaient insultés, rabaissés au point où je ne pouvais plus sortir de chez moi au risque de me faire tabasser, cracher ou  uriner dessus une fois que j'étais au sol. 

Mais mes parents, eux, ne se sont jamais excusés. Au contraire. Rien que le fait que je sois porté coupable à tort était suffisant pour me mettre à la porte. J'avais détruit l'image de ma famille. La grande image de la famille Park que tout le monde admire à été détruite par le plus jeune fils. Les voisins avaient pitié de moi donc me laisser là à pleurer à la porte de mes parents et me confondre en excuse. Je suis passé du chic fils de la famille fortunée à certainement le plus pauvre de tout Séoul j'ai nommé Park Jimin. 

Voilà maintenant deux ans que je suis à la rue et que je passe mes saisons dans une petite ruelle isolée du monde avec d'autres personnes comme moi. Des SDF qu'ils disent. C'est ridicule ce surnom qu'ils nous ont donnés. Nous ne sommes pas des SDF. Non, du moins je ne le suis pas. Je suis juste une malheureuse victime de mon propre destin, pris au dépourvu dans les mailles de mon histoire. Juste une personne au mauvais endroit et au mauvais moment. 

 Une fois né, notre chemin est tracé, notre destin est défini, alors comment j'aurais pu tout bousculer pour que cela n'arrive jamais ?

Je rentre dans ma petite ruelle et rejoins ma place sur mon carton après être allé me laver aux douches communes. Se laver au savon pour les mains mis à disposition pour les usagers après qu'ils ai fait leurs commissions n'ait pas la meilleure des choses mais c'était mieux que d'être sale comme la plupart de mes collègues de la rue. Et de toute manière je n'ai pas les moyens de m'acheter un savon,  j'ai déjà beaucoup de mal à me nourrir une fois par jour.

Je n'ai pas réussi à dormir cette nuit alors je pense me reposer, ce n'est pas comme si j'avais mieux à faire de toute manière.  Alors après avoir enfilé le peu de vêtement que j'avais sur mon corps frêle, je m'enferme sous un plus ou moins grand carton qui me cache des autres. Je rabats les côtés sous moi ce qui empêchera quiconque de me voler le peu de chose que j'ai. Les vols ne sont pas fréquents entre nous, dans cette rue du moins mais quelques fois des personnes d'autres rues viennent pour nous racketter. De plus un nouveau est arrivé dans notre coin et je n'ai pas vraiment confiance en lui, je ne le connais même pas. 

Le carton me protège aussi un peu du froid et de la pluie qui ne reste qu'en surface et ne traverse pas la matière bizarrement, mais bon tant mieux pour moi.

En regardant ma photo de famille, pliée en deux pour séparer mes parents de mes frères, je sent mes yeux devenir de plus en plus lourds et bientôt je les clos entièrement pour me laisser aller dans un pays dépourvus de rêverie, la face de mes frères posée sur mon torse.

***

Cela fait trois jours que je n'arrête pas de penser à cette petite fille. Mes trois jours de congés on étés résumés par ça. Je repensais à sa petite frimousse qui me demandait où était son monsieur, à son petit front chaud sur ma peau, son petit nez qui humait l'air trop rapidement, son doudou sale mais auquel elle avait l'air de tenir énormément ainsi qu'au déchirement que j'ai ressenti quand elle à quitté les lieux, en larmes. D'ailleurs cet homme qu'elle présente comme son monsieur est malade d'après elle. Je sais que c'est une enfant mais si elle a eu la grippe c'est qu'elle l'a attrapée d'une autre personne et il se pourrait que se soit cet homme. Mais ce n'est pas ce qui me préoccupe réellement. Elle avait l'air toute perdue et triste. 

S D F.(sans différences fatales)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant