Ma métamorphose : de frigide à épanouiiiiiiiiie.....

Le temps perdu

Il est temps de prendre mon envol.

J'ai traversé ces années lycée comme une zombie. Je n'étais sans doute pas prête à plonger dans ce monde violent de l'adolescence. Trop discrète, trop timide, trop moi.

Je n'ai pas eu la chance de faire les rencontres qui auraient pu transformer cette période en passerelle vers le monde adulte, en insouciance et en douces rigolades.

Sentimentalement parlant, un désert absolu. J'étais encore cette petite fille de primaire qui rougissait lorsque ses grands-parents trouvaient spirituel de demander si j'avais un petit amoureux (je promets de ne jamais faire ça à aucun enfant même à ceux que je déteste !).

Alors, lorsque le bac en poche, cette lycéenne perdue due se transformer en étudiante indépendante, quels sentiments mêlés !

D'un côté la terreur de se retrouver toute seule livrée à elle même pour la première fois.

La crainte d'affronter cette ville de Nantes qui me paraissait démesurée au regard de ma campagne angevine.

Le stress de perdre mes quelques amies, seules points de repères dans ce chemin de croix qu'a été pour moi l'adolescence.

Et par ailleurs, la perspective d'un nouveau départ.

L'envie de clore enfin ce chapitre au cours duquel je n'ai pas vraiment existé.

Le rêve de se débarrasser de cette petite fille invisible dans laquelle je m'étais enfermée.

Mais surtout l'espoir fou de belles rencontres qui m'accompagneraient vers ce nouveau moi, qui me transformeraient en une jeune femme comme les autres.

C'est dans un petit trois pièces au second étage en centre ville de Nantes que débutait ma nouvelle vie.

Une fois la boule au ventre des premières heures de cours disparue, j'ai tout de suite su que cet environnement me conviendrait mieux que mon lycée.

Les étudiant(e)s que je retrouvais sur les bancs des amphis étaient bienveillants, matures et intéressants.

Il y avait bien quelques "branleurs" ou "fils à papa" plus en représentation qu'étudiant, plus intéressés par les soirées du jeudi soir que par les cours du reste de la semaine.

Mais la majorité de mes nouveaux camarades de jeu me laissait à penser que j'allais peut être réussir à me débarrasser, petit à petit, de cette lycéenne que je portais comme un fardeau et qui se rappelait encore à moi à chaque fois que je croisais un miroir.

C'est dans cet environnement favorable où je commençais à me découvrir chaque jour d'avantage.

Alors bien sur, ce n'était pas une vie de rêve.