Chapitre 11

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  Un mois était passé depuis que j'avais eu mon diplôme. Les jours s'enchainaient à une vitesse folle. Je n'avais jamais eu de nouvelles du scientifique que j'avais rencontré dans le bureau de Mr Murnau. Mais cela ne me dérangeait pas.

Isabelle était tombée amoureuse d'un beau soldat venu faire quelques jours de repos, j'avais beau lui dire qu'il ne fallait pas trop qu'elle s'attache à lui, elle le voyait tous les jours. Dans ma tête je savais qu'il allait devoir repartir, mais je ne voulais pas mettre cette idée dans celle d'Isabelle. Je savais, et elle me le répétait répétais toujours, qu'elle était folle amoureuse de lui, c'était son grand amour. Avec ses yeux noisette et ses cheveux mi-longs d'un brun intense, il avait tout pour plaire. Chaque fois elle me décrivait ses incroyables qualités. Lui aussi avait des sentiments pour elle, cela se voyait dans ses yeux. « Aucun homme ne peut tromper une femme avec son regard. Toutes les femmes peuvent lire dans les yeux de celui qu'elle aime. », me répétait sans cesse Isabelle. Et elle avait raison car il y avait beaucoup de tendresse dans ses yeux dès qu'il croisait son regard.

Mais comme je l'avais prévu il dut repartir aujourd'hui. Isabelle avait passé la nuit chez moi et elle n'avait pas arrêté de pleurer de toute la soirée. Ce matin elle n'est pas venue travailler. Même si elle me traitait de machine (car je ne partage jamais mes sentiments) j'avais beaucoup de peine pour elle.

Mr Murnau entra dans mon bureau, amaigri, des cernes en dessous des yeux, l'air fatigué et stressé. J'avais l'impression qu'il avait 10 ans de plus. Il s'assit sur le fauteuil devant moi, il souffla un coup et commença à me parler :

- Chloé, je viens de recevoir une lettre pour vous.

Il me la tendit et avant même que je commence à la lire je lui demandai :

- Vous savez de quoi elle parle ?

- Je crois savoir mais je n'en suis pas certain, répondit-il.

J'ouvris la lettre et commençai à lire.

26 Octobre 2041

Chère Chloé,

Je suis heureux de pouvoir enfin vous écrire cette lettre. Cela fait près de trois mois que je réfléchissais et maintenant je peux enfin vous l'écrire.

Vous avez fait quelque chose d'incroyable et de surprenant. Ce « miracle », sans vous, n'aurait jamais pu se réaliser et cet homme n'aurait jamais pu marcher à nouveau. Vous avez preuve d'un grand courage et avez pu faire de très bonnes décisions que même un médecin n'aurait pu avoir. Une grande intuition et une bonne intuition. Après avoir longuement discuté avec Paul nous avons décidé ensemble de vous remettre un prix pour ce « miracle ». Il y aura une grande fête en cet honneur. Le 17 novembre à la mairie de Versailles à 19h00. Paul vous donnera sûrement plus d'informations.

Toutes mes félicitations et

mes sincères salutations

Mr Pierre Ambert

Je restai bouche bé, la seule chose qui me vint à l'esprit était de poser cette question :

- Qui est Pierre Ambert ? demandais-je.

- Vous vous souvenez du médecin scientifique qui était venu vous voir il y a presque 3 mois ? Et bien... c'est lui, répondu-t-il.

Je fus de plus bouche bé, moi qui croyais avoir fais quelque chose de mal. Je voulus sauter dans les bras de Paul mais j'ai préféré lui demander si je pouvais prendre mon après-midi. Il accepta et je courus prendre un taxi, j'avais très envie de raconter cette grande nouvelle à Isabelle en espérant que celle-ci lui ferait plaisir.

Paris était bouché de partout donc je pris la décision de continuer à pied. Je payais le taxi et m'aventurais sur ces trottoirs grouillants de monde. Je me demandais si j'avais justement pris la bonne décision car j'avais de la peine à rester sur celui-ci. Depuis quelques mois il était devenu presque impossible de circuler normalement. Les Allemands organisaient tellement de parades, de défilés militaires que Paris était bloquée de tous les coins.

Arrivée à mon appartement, je fus surprise qu'Isabelle ne fût pas encore en train de pleurer. Elle se leva du canapé me regarda et me déclara :

- J'ai une bonne nouvelle pour toi, s'exclama-t-elle.

- Et bien... moi aussi, répondais-je.

- Je commence ? me demanda-t-elle.

- Oui, vas y.

- Alors, tu viens, euh... je viens, enfin nous venons de recevoir une lettre de Marie.

- Ah oui c'est vrai ! Elle est toujours en Angleterre ?

- Oui, elle écrit qu'elle séjourne chez sa grande sœur. Mais passons à autre chose. C'est quoi cette grande nouvelle ?

- J'ai reçu une lettre de Pierre Ambert ce matin.

- C'est qui lui encore ?

- Tu te souviens du scientifique qui était venu me parler il y a plus de trois mois ? Et bien c'est lui ! répondais-je enthousiaste.

- Le vieillard ?

- Oui... si tu veux. Enfin bref, il m'a écrit une lettre et...

- Et ?

Je me levais du canapé où je me trouvais assise, je plaçai devant elle avant de lui dire sur un ton plus qu'enjoué : « Il m'a écrit qu'il voulait me remettre un prix pour le miracle d'Antoine, il y aura une grande fête à la mairie de Versailles ! » Elle aussi se leva et nous sautâmes de joie dans le salon, nous étions folles de joies. Mais quelques minutes plus tard mes voisins du dessous sont venus se plaindre du bruit et ils ont fait disparaître toute la joie. Je m'excusais et par la suite Isabelle et moi décidâmes de fêter la nouvelle au restaurant

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