Chapitre 11

1.4K 70 17
                                    

PDV Livaï

C'est enfin le moment... je m'assois sur ma chaise de bureau et écris mes derniers mots

Lettre à Eren Jaëger

Eren Jaëger et Livaï Ackerman

Il y a beaucoup de chose à dire sur toi et sur moi puisque je ne peux prétendre qu'un «nous» existe encore

Et pourtant, Dieu sait au combien j'en rêve

De retrouver ma vie d'avant, entouré d'une famille aimante, d'amis et de toi

J'ai tout perdu cette fois

La vie a décidé de s'acharner sur moi mais je ne peux lui en vouloir

Je ne suis qu'un être inutile, un boulet, un monstre hideux et répugnant

Je n'ai plus rien à voir avec le Livaï que tu as connu, celui qu'un jour tu as aimé

Mon coeur, déjà assez endolori, se resserre encore un peu plus à cette idée

Me souvenir que je vous ai perdu à jamais

Jamais je ne pourrais rembourser à mes parents l'amour qu'ils m'ont donné

Ils sont partis par ma faute, tout comme toi finalement...

Quoique, la vie a été plus malsaine en ce qui te concerne

Elle ne s'est pas contentée de t'arracher à moi, de me forcer à assumer cette vérité pour finir par faire mon deuil

Nan, cela aurait été trop simple...

Elle a déchiré mon coeur en te séparant de moi

Et, pour me faire souffrir encore plus, elle s'amuse à me narguer en te laissant te balader sous mes yeux, créant l'illusion que tu es à ma portée

Pourtant, chaque fois je tombe dans son piège

Chaque fois que je te vois, je ne peux m'empêcher de courir derrière toi et de tendre mon bras à l'extrême, pour ne serait-ce que t'effleurer

Mais chaque fois j'échoue et retombe un peu plus bas, creusant encore l'écart entre nous

Il y a tellement à dire sur toi

Je pourrais te rappeler à quel point je t'ai aimé et à quel point je t'aime encore

Te décrire en une centaine de pages, toi et ton regard qui, lorsqu'il parle, fait taire ta voix ou tes lèvres qui, s'étirant en un sourire, me laissait embrasser ton âme

Je t'aimerais toujours, n'en doute jamais

Mais on m'a volé le droit de t'embrasser alors aujourd'hui j'embrasserai la mort

Cela me délivra de la douleur insupportable et inhumaine que je traîne partout avec moi depuis bien trop longtemps

On appelle cela « avoir le coeur brisé » mais pour ma part c'est tout mon être qui l'est

J'ai mal partout et l'idée de ne jamais m'en remettre me terrifie... alors je préfère fuir

Je rêverais de redevenir enfant, de passer mes après-midi à jouer au vélo pour finalement tomber .... au moins quelqu'un serait là pour me relever

Et puis, les genoux écorchés sont plus faciles à soigner qu'un coeur malade...

Il paraît qu'il n'y a que le temps qui peut me guérir

Mais je n'ai plus le temps, ni l'envie d'ailleurs

Avant, j'attendais que le temps passe pour qu'il me révèle enfin les secrets de l'avenir

Aujourd'hui, j'ai perdu cette curiosité et le temps qui passe ne représente désormais plus qu'une autre chose qui a été effacée

Et puis après tout, ce n'est pas le temps qui passe mais nous qui le traversons n'est ce pas?

Je fais donc le choix de m'arrêter là

Après tout, la mort est un vêtement que nous finirons tous par porter

Personne n'est immortel mais l'amour lui, ne meurt jamais naturellement

Il meurt des trahisons, des erreurs, de l'abandon, d'ennui, de blessures, de maladie, ou comme pour moi de douleur

L'amour est le printemps de mon âme tout comme la mort est l'hiver de celle-ci

Je t'ai rencontré dans la chaleur de tes caresses et te quitte dans la froideur de mon étincelle

Je quitte ce monde remplit d'égoïsme et d'hypocrisie, ce monde écœurant qui reflète notre nature

Et pourtant, ce monde je l'aime car c'est là que nous nous sommes rencontrés

Beaucoup de choses me manqueront

Bien sur que je regrette un peu d'abandonner Thomas, Sasha, madame Zoé, Farlan et toute sa famille et Hanji mais je te parle là des petites choses insignifiantes de la vie et qui pourtant ont réussi à me rendre ne serait-ce qu'un peu plus heureux....

Le thé noir en rentrant des cours, les douches chaudes avant d'aller dormir, les plats que ta mère nous préparait, les arbres à perte de vue, les rues -pas les bétonnées- plutôt celles que la nature a tracé au hasard, les chats et les chiens, les vieux et les vieilles, les enfants -même les plus pénibles-, les oiseaux agaçants qui viennent brailler à ma fenêtre pour me réveiller, les magasins toujours bondés, les trains jamais à l'heure, les gens ivres chaque samedi qui finissent toujours par me faire rire, et même les cours interminables de Monsieur Smith

Mais ce qui me manquera le plus, c'est de redécouvrir ton visage chaque fois que je pose le regard sur toi

En espérant que cette lettre te parviendra,

L'homme qui t'aimera à jamais

PS: je t'interdis de m'oublier même s'il est déjà trop tard

J'écris le point final d'une larme s'échappe glissant sur la feuille vierge il y a en quelques minutes qui porte désormais mes dernières paroles

Je la pose délicatement sur le bureau et retourne dans la salle de bain pour ne plus faire attendre mes précieux métaux qui trancheront bientôt ma peau

Je ferme les yeux et me laissent emporter par les froides caresses de la mort

Mère de Farlan : OH MON DIEU LIVAÏ

Et même cela j'ai réussi à le rater apparemment....

Serais-je toujours ton grand amour? Eren x LivaïOù les histoires vivent. Découvrez maintenant