Chapitre 3.

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Sandra

Le weekend est passé trop vite et je me sens fatiguée. C'est ma première pensée, ce lundi matin, pendant que je cherche du bout des doigts à éteindre le réveil qui sonne plus fort que d'habitude. Du moins, j'en ai l'impression. C'est avec beaucoup de lourdeur que je m'extirpe du lit pour me rendre à la salle de douche. 

Que vais-je porter aujourd'hui? Je défais mes tresses protectrices ou pas? Euh certainement, parce qu'elles ne sont pas terribles. 

Des compensés? Tennis? Pieds-nus*? 

Hum. 

Je me débarbouille et reprends ce que j'ai fini par appeler mon débat matinal. Où ai-je balancé mon foulard multicolore? La semaine dernière, je n'ai porté que celui en tissu pagne. Une fois que je trouve les réponses à toutes ces questions, je sais que je suis enfin prête.

***

J'arrive au campus, un foulard très coloré enroulé en turban autour de la tête, un t-shirt rose pâle et un jean bootcut en velours noir. Et - je me ferais encenser sans aucun doute par un jury de la fashion police - des sandales plates aux pieds. Je sais déjà que ce pantalon me fait une belle paire de fesses rebondies et rondes à la brésilienne. Oui, oui! Le même postérieur que celui d'une danseuse au carnaval de Rio. Je ne voulais pas avoir l'air d'en faire trop en mettant des compensés et risquer d'attirer l'attention sur moi. Que vous le croyez ou non, il faut parfois se ranger du côté du destin. Si celui-ci décide que tu fais partie du club des intello, alors tu en fais partie et t'en tiens à ça. 

Surprendre son entourage, en l'occurrence des camarades de classe, en s'habillant de manière très seyante est perçu comme si tu démissionnais de la catégorie qui t'a été attribué. C'est bête, je le sais. Mais la réalité universitaire est à l'image d'une belle garce sournoise. Son mode de fonctionnement est insaisissable. Aussi, je préfère ne pas devenir la cible des grosses railleries des troubleurs de la classe. Je sais que je ne ferai pas le poids.

J'ai une trentaine de minutes à tuer avant le cours du matin. J'aurais pu aller traîner dans le bureau de Laure, mais je n'en ai pas envie. Je me dirige vers le terrain de sport et m'assieds sur les gradins. Cela devient une habitude, se marre mon subconscient. Sans faire exprès - même ma conscience peut le témoigner -, je porte le regard vers le court de tennis. J'observe les étudiants qui s'entraînent. Rien que des filles, aucune trace des garçons. Sans me l'expliquer, je me sens un peu déçue. Je ne sais pas à quoi je m'attendais. 

Je me débarrasse vite de cette petite contrariété et ouvre mon téléphone. Quelques instants après, des fourmillements me parcourent la nuque et je lève la tête pour détendre les muscles du cou. De droite à gauche, de gauche à droite. Tournée sur le côté pour faciliter mon exercice de relaxation, j'aperçois du coin de l'oeil deux silhouettes familières qui descendent les escaliers, en direction du court de tennis. Je sens mon corps parcouru de frissons lorsque je reconnais en premier le jeune homme black and white. Il est accompagné de son coéquipier.

Aujourd'hui, il est tout de blanc vêtu à l'exception de ses tennis grises. Décidément, je pourrais presque penser qu'il aime bien le gris. Quant à moi, je suis fan du blanc, c'est l'une de mes couleurs préférées.

Comment l'a-t-il su?

Calme-toi Sandra! Pure coïncidence. Ce n'est pas comme s'il cherchait à t'éblouir. J'entends littéralement le rire de moquerie de mon subconscient.

Si tu le dis, riposte ma conscience.

Oh toi, chère conscience, je t'adore!

Euh, en parlant d'éblouissement, la journée s'annonce déjà bien ensoleillée. Impossible de rester assise là, même pour me rincer les yeux. De toute façon, il va bientôt être l'heure du cours. Je me lève et me dirige vers l'amphi.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 28, 2022 ⏰

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