Prologue

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Thaïlande, couloir du lycée T, 1980

Un bruit sourd se fit entendre le long du couloir menant au toit de l'école, brisant le silence dans lequel il était plongé depuis le début de la pause.

La plupart des étudiants s'étaient dépêchés afin de se rendre à la cafétéria sans problème, d'autres étaient sortis manger dehors avec des amis. Parmi ces élèves, un groupe composé de quelques filles avaient profités du chahut pour tirer une étudiante sur le toit, à l'abris des regards curieux.

Celle que l'on supposait être la chef de part son assurance s'avança vers la jeune fille, en laissant ses longs cheveux bruns onduler dans son dos. La jeune étudiante ne se sentant pas en sécurité prit la parole.

- "Que me voulez vous ? Pourquoi m'avez vous tirée sur le toit ?" Demanda-t-elle fébrilement, ses yeux parcourant le toit du regard, à la recherche d'un quelconque échappatoire.

La grande brune se rapprocha plus près encore, et l'attrapa par le menton avant de lui lancer un regard noir et malsain.

- "Si tu continues de jouer l'innocente ça pourrait bien mal finir, Hansa. Tu dois bien avoir une petite idée de ce qui nous amène ici, n'est-ce pas ?" Lui cracha-t-elle de manière tranchante avant de s'éloigner de quelques centimètres afin de laisser la parole à une fille plus petite, blonde, au regard tout aussi meurtrier.

- "Ouais ouais, tu devrais savoir ! A moins que tu ne caches plusieurs choses ?" Elle pouffa en secouant ses cheveux avant de redevenir sérieuse. "De toute façon, tu ne peux plus le cacher, on a tout découvert !"

Hansa les regarda tour à tour, se sentant défaillir au fur et à mesure qu'elle comprenait ce qu'il se passait. Elle espérait vraiment que ce n'était pas ce qu'elle pensait, même si au fond d'elle elle savait ce qu'elles allaient dire. Elle se redressa pour essayer de se donner un peu de contenance afin de ne pas paraître coupable, et les regarda dans les yeux.

- "Je ne vois vraiment pas de quoi vous voulez parler ! Laissez moi tranquille, je ne vous ai rien fait !" Elle recula de quelques pas après avoir crié ces mots, en les regardant tour à tour.

La brune lui lança un sourire mauvais avant de faire un signe à la blondinette, qui sorti son téléphone pour le tendre devant elle, laissant une image apparaitre.

Cette image montrait Hansa, habillée d'une jolie robe pastel, comme à son habitude. Elle ne se tenait pas seule sur la photo, un jeune homme était là, lui aussi, la tenant par la hanche en l'embrassant. 

Hansa se senti défaillir lorsqu'elle vit la photo, elle les regarda paniquée et essaya de partir. Malheureusement, les filles restées en retrait jusque là la retinrent en la ramenant en face de leur chef, qui prit la parole.

- "Tu tiens toujours à dire que tu ne sais rien ? On t'avais pourtant déjà prévenue de ne pas t'approcher d'Alak, nous ne sommes pas les seules à l'aimer, il ne t'appartient pas ! Et maintenant on apprend que tu sors avec ? De quel droit oses-tu ?!"

Chacune de ses phrases étaient entrecoupée par des petites poussées sur l'épaule d'Hansa, la faisant ainsi reculer jusqu'à frôler la barrière les séparant du vide. Dans un excès de colère, elle donna un dernier coup plus puissant que les autres.

Un grand bruit se fit entendre, suivit par des cris. Qui aurait pu prévoir que cette vieille barrière allait lâcher maintenant ? Qui aurait pu prévoir que le coup de la brune était assez fort pour la faire se détacher au contact de sa victime ? Mais surtout, qui aurait pu prévoir, qu'à ce moment là, ledit Alak ne se trouvait qu'à quelques pas de l'endroit ou venait de s'écraser sa copine ?

Sa petite amie, son amour, sa vie, son tout, venait de s'écraser à seulement quelques mètres de lui. Dans un premier temps il ne réagit pas, qui pourrait se douter et accepter ce qu'il venait d'arriver après tout ? Le temps de compréhension fût long, mais lorsque les cris des élèves environnants arrivèrent enfin à ses oreilles et qu'il prit conscience de qui se tenait là, entourée de son sang, dans une position hors des lois humaines, son hurlement surpassa tous les autres, transcendant le monde de sa douleur et tristesse.

Il couru auprès d'elle, et lui caressa les cheveux tout en sanglotant. Il la regarda longuement avant de prendre la ficelle rouge qui attachait ses habituels cheveux bruns ondulés avant de la lier à leurs deux poignets.

La dernière chose que purent entendre les élèves à proximité du massacre et les filles redescendues du toit, ne furent que ces quelques mots, qu'Alak prononça avant de se planter son couteau fétiche dans le cœur, avec un dernier sourire.

See you later, baby.





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