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- C'est quoi cette blague? Mon fils ne tuerait jamais quelqu'un...Tentait d'expliquer ma mère autant qu'elle essayait de se convaincre que cette cruauté n'avait rien à voir avec moi. Elle voulait probablement se rassurer ou n'envisageait même pas cette version dans laquelle je me trouvais bel et bien coupable de ce crime.

Mon père me regardait sans s'interférer dans la situation, m'observant dans un mutisme dont je ne pouvais discerner aucune émotion claire. L'image de son fils menotté le choquait si puissamment qu'il figeait sur sa chaise. J'aurai aimé savoir ce qu'il pensait, mais deux policiers me prirent par les épaules, tandis qu'un autre ouvrait la porte d'entrée pour nous faire sortir à l'extérieur qui me paraissait maintenant menaçant. Je savais qu'ils me ferait prendre place sur la banquette arrière pour conduire jusqu'au poste de police, avant de m'enfermer dans une cellule, le temps de décider mon sort. La justice serait-elle plus clémente parce que j'étais mineur? C'était une bonne question qui m'importait peu, car dans tous les cas, ma liberté s'envolait comme un avion en direction d'une destination idyllique. J'étais déjà assied à l'arrière de cette voiture qui me procurait une mauvaise sensation. Les portières se fermèrent tous, un homme s'installa derrière le volant, un autre du côté passager, puis le dernier à ma droite. Je pris la dignité qui vivait encore en moi pour jeter un coup d'œil vers mes parents debout près du portail de la maison. Ma génitrice était accablée, tandis que mon père semblait toujours aussi inébranlable. Ce fût ainsi que je les quitta, dans une atmosphère mélangé de chagrin et d'incompréhension totale. La sirène rouge et bleue envahissait les rues, dans lesquelles on roulait, de son cris imposant.

- On est en route. Informa l'officier sur le siège passager dans un radio, tandis qu'une voix répondait une phrase que je ne compris pas, dû à mon écoute embrouillée.

J'étais là avec des menottes blessant mes poignets, le visage neutre, rivé sur mes pieds insignifiants, l'esprit chambardée et le cœur aussi noir que pouvait l'être celui de Jaebeom.

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Les lumières de la ville étincelaient dans le ciel d'un bleu digne des abysses océaniques, le vent délicat faisait virevolter les mèches corbeaux de mes cheveux et je sentais une présence derrière moi. Je savais que c'était lui, son parfum se répandait partout jusqu'à mes narines qui me chauffaient.

- Qu'est-ce que tu veux Wooseong? Le questionnais-je tandis qu'il s'arrêtait à côté de moi, posant ses yeux ténébreux sur l'horizon urbain.

- Pourquoi être revenu sur le toit de ce lycée? Me demanda-t-il tandis que je jetais un rapide coup d'œil à sa figure mature, sa barbe et sa chevelure corbeaux, ses petites rides et sa cicatrice marquant son œil jusqu'à son cou. Il avait toujours cette allure d'homme funèbre, même en humain.

- Je ne sais pas. Répondis-je en observant à nouveau le paysage devant moi.

- Ne me mens pas, ça ne sert à rien. Dit-il sérieusement.

- Écoutes, je n'ai pas envie d'avoir une discussion profonde avec toi. Viens en aux faits, pourquoi tu es là? Terminais-je d'un ton froid.

- Je suis venu te féliciter, tu as réussi. Fit Wooseong d'une joie que je ne partageais pas.

- J'ai réussi à briser la vie d'un adolescent, pas à lui offrir une place en enfer. Répliquais-je en fronçant les sourcils.

𝐃𝐄𝐌𝐎𝐍 | 𝐣𝐣 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐜𝐭Où les histoires vivent. Découvrez maintenant