Lie

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Mensonge

« Tout ce que je veux faire, c'est tuer quelqu'un

Tuer quelqu'un, tuer quelqu'un comme vous

Vous, vous, vous, vous »

Mon cadavre gisait sur le sol à ses côté, l'odeur métallique du sang rendait la scène si réaliste. Ce fut à ce moment-là que je perdis tout espoir, la réalité me rattrapait. Il m'avait rendu fou, fou de lui, fou de sa folie, fou de cette addiction. Tout ce que j'avais à faire c'était de mourir un tout petit peu, un tout petit peu pour survivre.

« All you got to do is die a little, die a little to survive »

***

Je m'allongeais lentement, la salle abordait un teint pâle, blanchâtre, sans vie. Je fermais les yeux, ne supportant plus l'aveuglante lumière. J'étais comme prisonnier d'un passé sans nom, sans souvenir. J'avais choisi d'oublier pour finalement me souvenir ? Je courais sur l'asphalte sans fin, asphalte représentant dans ce cas-ci un chemin opaque d'amnésie. Avais-je fait le bon choix ?

***

J'ouvris lentement les yeux, un jardin fleuri, plein d'épines, de froideur et de chaleur. Ou alors serait-ce un appel à l'aide ?

« Ne me souris pas, éclaire moi. »

Un jardin de roses, de solitude, de désespoir, d'une extrême pureté.

Il m'avait rencontré ici, derrière son masque fissuré. Tenant une rose tachée de rouge, ses lèvres légèrement rosées, je fus victime de son regard malade, malade de folie.

« Quel est ton nom ? As-tu un endroit où aller ? Peux-tu me le dire ? Je t'ai vu seul dans ce château abandonné. »

Un murmure suave, grave, emplie de douceur, comme un doux poison, un secret bien à nous.

S'il-te-plais ne dit rien... Je me sentais si minuscule face à ses iris sombres, un frisson me parcourait le corps alors qu'une boule se formait dans mon bas ventre. Si intense. Le monde se figea, de même que le temps et il disparut, laissant place à une porte.

« J'eus tant rêver de toi que tu perdis de ta réalité. Ce ne fût pas un amour, mais bien une obsession. »
***

La porte ouverte le propulsa vers de nouveaux souvenirs, il était comme esclave de sa mémoire. Jimin était souvent seul ; un enfant froid et réservé. Je présume. Son grand frère, bien que très apprécié n'était plus en âge de jouer. Leurs rires résonnaient contre les murs, Je crois qu'il était malade. Trop d'imagination, il avait le « complexe héroïque » un profond désir d'apporter son aide, - à tout le monde sauf à lui-, ainsi qu'un grand sens de la justice. Il voulut découvrir le sens de la vie, mais ne sut dans quel sens chercher. L'équilibre est une bénédiction, Jimin. Entre le bien et le mal ; entre la mort et la vie ; et même entre la vérité et le mensonge.

« Son pays des merveilles s'était brisé. C'est la mort qui l'attendait au bout de ce chemin. »

***

Une sueur glacée courut le long de sa colonne vertébrale, ou était-il ? Ses poumons le brûlaient de l'intérieur. Quelques mèches blondes tombaient sur son front et ll se questionna sur l'odeur métallique autour de lui. Un grincement imperceptible le tira de ces réflexions. Il était là, un sourire carnassier déformant son beau visage, petit à petit sa vue lui permit de discerner ce qui l'entourait -chose qu'il ne pouvait pas faire avant-. Un liquide rouge poisseux recouvrait le sol, du sang, les murs blancs étaient couverts de taches brunes séchées et du matériel médical reposait à côté d'une table en fer couverte elle aussi du liquide andrinople. De la peur se lut dans ses yeux, le blond voulut parler, hurler, courir, mais rien ne sorti. Son regard le pétrifiai. Il ferma les yeux et pria pour disparaitre. L'inconnu avait quant à lui perdu son sourire, il aimait se sentir dominant, il aimait terroriser ses victimes, il aimait torturer puis tuer. Il avait simplement appris comment briser un homme. Son nom à lui c'était V. Comme le chiffre, comme la lettre, comme Violence. Jimin allait souffrir, hurler et sombrer.

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