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Soo-Ah aimait Yukhei.
Yukhei aimait jouer avec les sentiments de Soo-Ah.
Jusqu'au jour où il s'est rendu compte qu'il l'aimait.
Jusqu'au jour où il ne l'a plus revue au lycée.
Il était trop tard. Et maintenant pour...
La psychologue regardait son patient en attendant sa réponse, bien qu'elle ne souhaitait pas le presser. La pièce à la luminosité basse était plongée dans un silence ambiant dont seul le son grave et sec de l'aiguille des secondes de la vieille horloge le brisait.
Cela n'en restait pas moin gênant, mais ce petit bruit en continu avait don de faire stresser le jeune homme assis sur son siège. Au début. Il était tellement déjà venu dans le bureau de la psy qu'il en était devenu habitué. Et désormais, ce son apaisait Wong Yukhei tout en l'aidant à mettre de l'ordre dans ses pensées.
Avachi dans le fauteuil en cuire noir, il observait simplement un point invisible sur le sol avant de relever ses yeux vers la demoiselle, une fois sa réponse prête.
La voix et l'expression du garçon étaient neutres, pourtant la jeune femme arrivait parfaitement à sentir sa peine. Tout comme elle, elle aussi était neutre et exprimait aucune autre expression que celle-ci. Même suite aux dires plutôt suicidaires de son patient.
Mais dans le cas où elle aurait affiché une mine triste, le chinois ne l'aurait même pas vu à cause du masque qu'elle porte à chaque séance. Un masque, pourquoi faire ? Le système coréen ont inventé une toute nouvelle manière de soigner les personnes victime de traumatisme tel que le sien.
Cette manière consiste à ne montrer aucune des expressions du psychologue pour que le patient puisse se libérer plus facilement, sans se soucier de son jugement et donc sans rien connaître du concerné. Mais pour Yukhei, c'était plus un inconvénient.
Il avait l'impression de parler à un mort. Une morte plus précisément.
«—La mort n'est pas un réel échappatoire, monsieur Wong. —Je sais, affirme-t-il, Ce n'est qu'une pensée parmi tant d'autre.»
La jeune femme soupire.
«—Ne faîtes pas cette erreur. Vous avez harcelé une fille de votre âge qui vous aimait. Puis vous vous êtes rendu compte de la réciprocité après qu'elle soit partie, cela ne vaut pas la peine de gâcher votre vie.»
À son tour, le jeune adulte soupire en reportant son regard autre part.
«—J'ai l'impression que cette douleur dans ma poitrine ne partira jamais. —Cela remonte à cinq ans. Passez à autre chose. Vous trouverez bien quelqu'un d'autre à votre goût.» —Je n'en suis pas sûr, il se lève, J'aurais au moin voulu me faire pardonner.»
Puis, après avoir récupéré son manteau, Wong Yukhei s'en va sans dire un mot de plus,
la boule au ventre.
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