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Une semaine plus tard, Wong Yukhei était comme à son habitude revenu faire une séance de plus chez la psychologue. Il ne comptait même plus le nombre de fois où il était venu dans son cabinet tant la première remonte à il y a longtemps. En toute logique, plus on y allait, plus notre état mental allait mieux au fur et à mesure. C'est le résultat normalement attendu.

Pourtant, ce n'était pas du tout le cas pour le jeune homme. Mais son état ne s'était pas non plus détérioré. Il devait avouer que parler de ses problèmes lui faisait du bien, il le pensait sincèrement. Mais il n'y avait eu aucune amélioration depuis la première séance qu'il avait fait avec toujours cette même psy.

Son état n'avait pas changé, ne serait-ce qu'un petit peu. Il continuait de ressasser le passé. Le moment où Soo-Ah lui avait avoué ses sentiments,
le moment où il a commencé à l'harceler, et les moments où il allait bien trop loin dans ses propos, jusqu'à ce qu'elle en pleure juste devant lui.
Jusqu'à ce qu'il ne la voie plus jamais.

L'époque du lycée remonte à cinq ans. Pourtant cela lui paraît encore tout frais tant il s'en veut. Yukhei s'était malheureusement rendu compte de ses sentiments beaucoup trop tard. Et il ressentait toujours la même chose pour elle, encore aujourd'hui.
Plus le temps passait,

plus il se disait que son amour était une sorte de punition pour l'avoir tourmenter jusqu'à sa perte.

«—Wong Yukhei, commence la psy, si vous regrettez autant vos actes, pourquoi ne pas essayer de la retrouver pour lui faire des excuses ?»

Le chinois, toujours assis sur le même siège dans l'obscurité de la pièce, soupire lourdement en s'enfonçant dans le dossier.

«—Si je le pouvais, je l'aurais déjà fait il y a un long moment.
  —Vous disiez que vous suiviez cette Soo-Ah jusqu'à son domicile, elle fait une courte pause, essayez de vous y rendre pour espérer la croiser elle ou ses parents.
  —C'est même la première chose que j'ai faite.»

Yukhei porte son regard sur la vieille horloge en bois et fixe simplement l'aiguille des secondes avancer en produisant toujours le même son.

«—Mais ?, fit-elle.
  —Mais sa mère m'a dit que je ne pourrai plus jamais la revoir.»

La psychologue se doutait qu'il y avait une suite à ses mots. Mais avec le temps elle savait pertinemment que plus elle essayait de lui faire parler d'un coup, et moin elle y arriverait.
Elle avait déjà eu en partie la réponse à sa question, c'était déjà pas mal et elle n'allait pas s'en plaindre.

Le jeune homme redirige son regard vers elle en soufflant une énième fois. Depuis que les séances avaient commencé, il ne pouvait s'empêcher de se faire la remarque qu'il aimerait voir la personne avec qui il parle.
Ne connaître que son nom de famille l'énervait. Souvent il aimerait lui arracher son foutu masque blanc qui recouvre sans cesse son visage.

«—Si vous êtes autant sûr de ne plus jamais la revoir, pourquoi ne voulez-vous pas passer à autre chose ?
  —J'ai essayé, il se lève, Mais c'est plus facile à dire qu'à faire.»

Puis, encore une fois,
il quitte la pièce sans un mot de plus.

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𝐌𝐀𝐒𝐊 ࿐ 𝑤.𝑦𝑘 ⁿᶜᵗOù les histoires vivent. Découvrez maintenant