Un espoir de toujours (non fini)

Chapitre 1: L'innocence de l'inconnu

« Pourquoi tu souris jamais ? »

J'en ai fait tomber mes affaires.
Qui donc avait pu prononcer ces mots ?
Les gens me parlent pas d'habitude.
Ils ne croisent même pas mon regard, ils l'évitent, comme s'il allait les transpercer.
Plus personne ne m'approche depuis mai dernier. Je n'était pas très populaire avant, mais après c'était comme si j'étais devenu intouchable.
Je pense que c'est parce que me voir les fait se sentir coupable.
Donc, qui est-ce que ça pouvait être et surtout, qu'est ce que ça pouvait lui faire ?
Je me suis retournée, doucement, redoutant une mauvaise blague.

Forcément, je suis vraiment bête, il n'y avait que lui pour ne pas savoir.
Il était arrivé a la rentrée des vacances de la Toussaint, deux semaines plus tôt, et donc forcément il était pas encore au courant, mais ça allait pas tarder de toute façon. Il allait vite apprendre que j'étais LA personne que tout le mode évitait..

« Hé, t'es muette aussi ? Où t'es juste restée bloquée devant tant de beauté ? »

« Heu non, c'est juste que je m'attendais pas à te parler, tu voulais quoi déjà ? »

« Pourquoi tu souris jamais au lycée ? Je t'ai vu l'autre jour dans la rue avec ton frère, t'es belle quand tu souris. »

Et ça y est, je commence à rougir. Je rougis pour un oui pour un non, depuis toujours, et l'adolescence a pas arrangé les choses.
Les joues en feu, et ne sachant pas quoi répondre, je me retourne vers le tableau.

« Oh ça va, c'était juste pour essayer de cerner quel type de personne t'étais, je me doutais bien que t'étais ce genre de personne à rougir pour un oui ou un non. » dit-il en rigolant.

Bien évidemment qu'il s'en foutait de savoir pourquoi je souriais pas, il voulait juste que je rougisse pour flatter son égo, mais quelle conne, j'aurais même pas dû me retourner. De toute façon, dès la fin du cours Thomas et Victor se ferait une joie de lui dire de m'éviter. Donc c'était pas grave, c'était sans doute la seule interaction qu'on aurait de toute l'année.

« Moi c'est Alex, j'habite dans ton village, Apremont, c'est là-bas que je t'ai aperçu avec ton frère. Fin c'était bien ton frère non ? »

« Oui »

Toute personne normale aurait demandé une description plus précise de la personne en question. Mais je n'était pas normale et les seuls garçons que je voyais, c'était mes frères.

« Et ton prénom c'est Hanaé non ? C'est orignal, ça signifie fleur bénie des dieux, tu savais ?

« Oui et non je ne savais pas »

Mes réponses étaient sèches et directes, je le savais, mais je préférais écourter la discussion au plus vite avant que quelqu'un me remarque.

« Hanaé ! Etant donné que c'est la première fois de l'année que j'entends votre voix, vous me ferez le plaisir de venir au tableau pour expliquer le travail qu'il y avait à faire pour aujourd'hui, et vous Alex, vous me ferez un plaisir de ne pas distraire les autres élèves et encore moins les plus silencieux ! »

Ça y est, je le déteste, tout le monde s'est retourné, le temps d'un bref coup d'œil, juste pour vérifier qu'il s'agissait bien de moi, avant de rebasculer vers le prof.

Je me suis donc levée, évidemment toute rouge, mon cours à la main, pour aller expliquer au tableau.

...

« Désolé hein, c'est moi qu'aurai du y aller. »

Je n'avais même pas eu le temps de me rassoir, qu'il recommençait déjà. Je ne pouvais pas me permettre d'être reprise à nouveau.

«Écoute Alex, laisse moi tranquille, après ce cours tu ne vas plus m'adresser la parole de toute ta vie, arrête maintenant s'il te plaît. »

« Hein, mais pourquoi tu dis ça, tu vas pas t'envoler quand même ? »

« Laisse tomber, juste laisse moi. »

Silence.
Enfin.
Ça m'étonne que personne ne l'ai déjà mis au courant par rapport à moi. Il a quand même du remarquer que tout le monde m'évitait, ça saute aux yeux. De toute façon, d'ici deux heures, il ne sera plus qu'un simple souvenir, et il fera comme les autres.