Un espoir de toujours (non fini)

Chapitre 13: Ne plus avoir peur

Je suis chamboulée, par ce qu'il m'a dit et totalement perdue, des dizaines d'émotions contradictoires déferlent en moi. Et si c'était un coup monté ? Non je ne peux pas penser ça, ce n'est pas possible, pas après cet après-midi ! Et si il faisait ça pour remettre Thomas et Victor de son côté ? Je ne veux pas espérer en vain. Je ne veux pas m'attacher en vain. Et surtout je ne veux pas l'aimer. L'amour ça n'apporte que des souffrances, c'est comme l'amitié mais en pire, il y a toujours une des personnes qui finit blessée, ça a rien de bon.

Je mets mes chaussures, et j'essaye de me concentrer sur mes mains tremblantes pour faire mes lacets, je sens Alex approcher et je garde la tête baisée.

« Hanaé ça va ? »

« Oui oui. »

J'aurai voulu répondre moins précipitamment, et avec la voix moins tremblante, parce que là je suis tout sauf crédible. Et Alex se doute forcement de quelque chose, j'ai super mal réagi.

Je n'arrive pas à faire mes lacets, mes mains tremblent et je n'arrive pas à les contrôler. Je sens l'angoisse et les larmes me monter. J'étouffe un sanglot. Je sens Alex qui se rapproche encore. Il pose ses mains sur les miennes et les saisis, avec énormément de douceur.

« T'inquiète pas, ça va aller, laisse moi t'aider. »

Je lève mes mains et sèchent mes larmes qui coulent désormais à flot, elles glissent le long de mes joues et tombent sur ses mains qui font mes lacets. J'ai l'impression d'être une enfant qui ne sais pas s'occuper d'elle-même. Et je déteste ça. Je me sens comme une petite chose fragile.

Alex a fini de faire mes lacets, il vient chercher mes mains sur mon visage et se lève en m'entraînant avec lui. Je garde la tête baissée mais il me saisit le menton et m'oblige à le regarder. Il fait une tête et demi de plus que moi. Il sourit, d'un sourire apaisant, un sourire qui veut dire « t'inquiètes pas je suis là maintenant ». Mais c'est justement ça le problème. Les larmes me montent de nouveau. C'est quoi mon problème à pleurer constamment et à toujours gâcher les bons moments ?

Alex me prend dans ses bras et passe une main dans mes cheveux.

« Tu sais Hanaé, on a tous vécu des trucs compliqués, certaines personnes plus que d'autres, mais y a toujours de l'espoir, et jsais que t'as peur, je le vois bien, mais tu verras un jour t'auras plus peur, et je ferai tout pour que ce jour arrive bientôt. T'as besoin de temps pour guerir tes cicatrices mais t'as aussi besoin d'aide, toute seule t'y arriveras pas, et jsais que tu veux pas t'ouvrir aux autres, mais je suis là moi, et même si on se connaît presque pas tu peux me faire confiance. Et oui t'as aucune preuve pour savoir si ce que j'avance est vrai, jsais que t'as peur de souffrir, mais fais moi confiance, je te décevrai pas c'est promis. »

Je suis touchée pas ses mots. Ils m'apaisent. J'ai envie de reprendre espoir, de reprendre une vraie vie de lycéenne, de rire, de sortir, j'en ai besoin. J'ai peur, mais il a raison. Je ne peux pas avoir peur éternellement, je ne peux pas gâcher ma vie sous prétexte que j'ai peur de souffrir. Ses mots m'ont aidé, et mes pleurs cessent.

« Merci beaucoup, il faut vraiment que j'y aille. »

« Ben je te raccompagne non ? »

J'ai envie mais je suis vraiment en retard.

« Non t'inquiète pas, je dois rentrer vite, merci beaucoup quand même »

Alex desserre son étreinte et me tend mon sac et mon manteau.

« Tu m'envoies un message quand t'es arrivée chez toi ? »

Je me rends compte que je n'ai même pas son numéro, après cette journée j'ai l'impression de le connaître depuis des semaines mais pourtant il n'est rentré dans ma vie qu'hier. Mais les évènements se sont enchaînés.

« Tu me donnes ton numéro ? »

« Bien sur ! »

Son visage est traversé d'un immense sourire et il enchaîne avec un clin d'œil.

Il me donne son numéro et je lui promet de lui écrire dès que je franchis les seuil de mon appartement.
Il ouvre la porte, et me dit de filer parce qu'il est déjà 19h35.
Je me précipite dans la rue déserte en composant le numéro de ma mère pour la prévenir de mon retard.