Partie 1

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-Iow Absa guiss gua ni gueu yaré sa dome? Souniou magueu Ibrahim sou nékone fi kone tey li yeup dou ame, khalé bou khamadi di niou sagua?? (Ndeye Anta as tu vu l'éducation que tu as donné à ta fille?Si notre frère aîné Ibrahim était là toute cette scène n'aurait pas lieu, une enfant mal polie et têtue nous insulte??). Cracha  Titi Ndiaye, une des tantes d'Adja Marie présente au baptême de sa fille aînée.

- Ma tante-reprit Adja. Sagoumala deh   ( Je ne vous insultais pas) je dis juste que vous n'avez pas à interférer dans ma vie privée, je déciderais de me marier le moment opportun et avec qui je veux, il est hors de question que je me marie avec quelqu'un de votre choix et en principe ton fils kou niep khame tchi ay takhawalouwam, wakh bi fi ley diekh nak  ( Que tout le monde connaît de par ses débauches, cette discussion s'arrête là).

Et c'est sous les insultes les une plus salaces que les autres de ses tantes qu'Adja sans attendre sa mère qui la fusiler du regard prit ses clés de voiture et son sac à main pour sortir de la chambre de Titi où celle-ci l'avait convié avec sa mère suivit de ses tantes pour ressasser le dit mariage d'Adja Marie à l'abri des regards.

Depuis qu'elle avait décidé de reprendre la direction de l'entreprise de son père des mains de son oncle, Adja ne vivait plus en paix, sachant bien qu'elles sont les intentions de sa famille paternelle derrière ce mariage qu'ils essayaient tant d'arranger, elle se promit de ne pas les laisser faire et encore moins de les laisser profiter d'un rond de son héritage.

Adja Marie, que tout le monde surnommait Didi, avait perdu son père de suite d'un cancer du poumon à l'âge de 18 ans tout juste après la cérémonie de remise de diplômes de Baccalauréat du Lycée Français Jean-Mermoz de Dakar. Quelle ne fut sa peine lorsqu'elle découvrit la raison de l'absence de ses parents à la cérémonie, elle les en a voulu pensant qu'ils étaient encore à une de leurs nombreuses réunions, alors qu'en réalité sa mère était au chevet de son père qui rendait son dernier souffle à la clinique Madeleine.

-Wa iow do khouli fi nguey ték sey tank? so meu ganiéwon tchi  bir  bi nak?? (Mais regardes où tu poses tes pieds non? Et si tu m'avais blessé au ventre??) Fit agacer Estelle  sa grande cousine enceinte jusqu'au cou, la faisant ainsi sortir de ses pensées.

-Balmeu Estelle (Excuse-moi), je sortais ni, j'avais la tête ailleurs.

- Iow lane leu faté gueu niou! Sonal gueu niou! Do nangou Ibrahim tak leu té djam bi niowat tchi souniou famille? Tensions yi métiwoul tchi sa bope??  Wala lolou dafla niekh??  Tchimm mañi sakh beug watche, mane ma toniou sama bope di takhaw fi di wakh ak iow, abalma meu dial iow  ( Mais qu'est-ce-qu'il y'a Adja? Tu nous épuises! Acceptes qu'Ibrahim t'épouse une bonne fois pour toute non? T'aimerais pas que la paix revienne dans notre famille? Ces tensions te font pas mal au crâne? cela te plait-il donc? A te voir j'ai juste envie de vomir, je me fais du tord à moi-même en me tenant debout devant toi, décales et laisses-moi passer).

Ne se faisant pas prier Adja lui lui céda le passage amusée avant de sortir cette fois-ci de la maison de Titi Ndiaye. Elle monta dans sa voiture et tenta de retrouver ses esprits, elle en vivait beaucoup ces derniers jours, sa famille paternelle ne lui laissait pas de répit, au début c'était ses tantes et maintenant ses cousines, décidément la paix elle ne s'apprêtait pas à l'avoir de si tôt. Une fois calmée elle démarra sa voiture direction le Terrou-Bi où son chéri l'attendait..


- Te voilà enfin, t'en as mis du temps princesse. Fit Aliou son petit-ami.
Ce dernier se leva pour l'aider à s'installer puis reprit sa place une fois Adja bien installée.

-J'avais une discussion à finir avec mes badiennes, lolou momeu djapone touti.(C'est ce qui m'avait retenu)

-Et alors?

- Elles persistent toujours à vouloir me marier avec ce bon à rien d'Ibrahim.Bébé-elle reprit cette fois-ci sérieusement en prenant les mains de son petit-ami. Lane léniou khar pour officialiser souniou relation, on traîne depuis 2 ans, té sama yaye seu ay va-et-vient yi elle n'en veut plus, néna que la prochaine fois que tu poseras tes pieds chez nous  ce sera...pour amener tes émissaires pour di meu nianal  ( Qu'est-ce-qu'on attend pour nous marier? Ma mère ne veut plus te voir chez nous si ce n'est que pour...amener tes émissaires pour qu'ils demandent ma main)  à cette dernière phrase Aliou se raidit et ôta brusquement ses mains de celles d'Adja.

-Ndeye Adja Marie Ndiaye? Adja commençait à paniquer, elle savait que rien de bon n'aller s'en suivre. Iow sa yaye lane leu meu tek?  ( Ta mère me prend pour qui?) Khamgeu bou bakh que soumala takéwoul beu legui c'est à cause de ma situation financière actuelle non-stable, iow tu veux que je te fasse sortir du palais dans lequel tu vis entourer de tes servantes et tes hommes à tout faire pour rejoindre mon T1 miteux  à Pikine sans rien? Sans t'assurer trois repas par jour? Tes sorties? Tes besoins? Mane gore la (je suis un homme), je me dois de t'entretenir et non le contraire, rouss meu tchi touti sakh! Té khar touti beu meu trouver béne situation stable  ( Et attends un peu que ma situation se stabilise), j'ai déjà assez de pressions comme ça!

- Je n'en disconviens pas Aliou wayé tu as tort, on est au 21e siècle bordel, on s'en fout de qui entretient qui on est plus à l'époque de nos mames, ça change quoi que je t'aide dans ton quotidien avec ma situation et mon argent pour te sortir de ton T1 comme tu le dis? On se doit de s'entraider mutuellement sans honte ni préjugés, ce que la société pense on le fout au pôle nord, mane si j'accepte de t'épouser ça sera dankh béguel bi meu am tchi iow ( pour l'amour que j'ai pour toi)et non pour ta situation ou quoique ce soit. Que je ne t'entende plus tenir les propos de ces hommes égocentriques et sexistes s'il-te-plait.

-Iow dafa melni déguo deh (on dirait que tu ne m'as pas compris) je ne laisserais pas ma femme m'entretenir, c'est à moi de le faire point trait.

Outrée, Adja l'était, elle ne connaissait pas Aliou aussi fier et sexiste, voilà les ravages des pensées des hommes sénégalais, à bomber le torse pour rien. C'est ainsi qu'elle se leva abruptement de sa chaise en ramassant ses affaires elle lui répond:

-Tu me déçois de jour en jour Aliou Kane, avec tout ce que je te dis t'as retenu que ce qui intéresse ton égo?  Mon amour pour toi t'en fais quoi? Notre amour t'en fais quoi?wakhgoko nak djiguene la té mounoumala dimbali donc demal tak gore peut-être fofou tu accepteras son aide. May wakh mounane meu gore la.(Tu l'as dis je suis une femme et je ne peux pas t'aider donc vas marier un homme peut-être que là t'accepteras son aide)

Sans attendre de réponse elle s'en alla raidissant ainsi son futur ex petit-ami, Aliou avait bien l'intention d'en finir avec cette relation, trop fier pour la laisser piétiner elle ainsi que sa mère son égo, il s'en voulut de s'intéresser à une gosse de riche, et pourtant se dit-il sa mère l'avait prévenu que ces gens le prendrait au dépourvu quite à lui manquer de respect, chose qu'il ne supporte pas, il aura beau être pauvre, sa dignité pour lui était sa seule grande richesse. Sous ces pensées il accourut jusqu'à la voiture d'Adja où celle-ci s'apprêtait à monter. Il lui prit fermement le bras l'obligeant à lui faire face.

-Considères-toi célibataire à partir de cet instant où tu monteras dans cette voiture sans t'excuser et ravaler les mots que t'as sorti tout à l'heure. Dit un Aliou énervé dont un nerf tamponnait sur le front.

- Mouyéne eh dibalima la wakh non mais tu te prends pour qui? Que tes nerfs explosent sur ton large front di melni piste d'atterrissage j'en ai que faire de tes états d'âme, dégonfles tes pecs quand tu t'adresses à moi nak, j'suis pas ta chienne et encore moins ta chose, merci de me montrer ton vrai visage maintenant, ça m'apprendra à sauter sur le premier venu et heureusement que tu t'es dévoilé à temps sakh, té la relation c'est pas toi qui y mets fin mais moi, que je ne te revois plus jamais dans mes parages, badola de première classe bi gueu done, tchiiip.

Aussi remonter qu'Aliou elle retire violemment son bras de l'emprise de son désormais dit ex copain avant de démarrer pour cette fois-ci rejoindre son domicile sachant bien ce qui l'y attendait avec mère Absa aka Ben Laden bou djiguen..

ADJA: Cauchemar de la société sénégalaise.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant