Le sourire d'une princesse

14 0 0
                                    


Vanessa me dit que le groupe T-Vice viendrait donner un spectacle au Champs de Mars et nous décidâmes d'y rester. Le spectacle aurait lieu à sept heures et demie. Il était six heures. Nous nous nous assîmes sur l'un des bancs sur la place Dessalines et parlâmes de tout et de rien. Elle me demanda :

« Qu'apprendras-tu après les examens ?

- L'économie lui répondis-je. Et toi ?

- J'aurais aimé apprendre la médecine, mais mes parents refusent. Ils préfèrent le métier d'avocat.

- Pourquoi ?

- Ils disent que la médecine c'est trop long et un métier à risque. Surtout que j'aime la chirurgie. Ils disent que je pourrais avoir des morts sur la conscience.

- Non lui ai-je dis. Ne les écoute pas. Fais ce que tu aimes, sinon tu seras malheureuse.

Elle me sourit. Je l'embrassai. Elle me sourit encore. L'envie de lui dire que je l'aimais me reprit. Mais je ne lui ai pas dit. Nous continuâmes à parler et ma passion pour elle augmentait, encore, encore et encore.

Le spectacle allait commencer. Nous courûmes au premier rang. Nous dansions serrés l'un contre l'autre. Nous dansions avec frénésie, jusqu'à en perdre haleine. Il était plus de huit heures quand nous laissâmes le spectacle. Il faisait noir et je serrais Vanessa tout contre moi pour ne pas la perdre au milieu des milliers de gens qui se noyaient au Champs de Mars. Il faisait un peu froid. Nous nous écartâmes des foules et retournâmes nous asseoir sur un banc sur la place Dessalines. Nous regardâmes le ciel. Les étoiles scintillaient de bonheur. La lune elle-même avait mis sa plus belle robe pour célébrer ce jour si grand. Ce jour si magnifique. Nous restâmes un moment à écouter le silence malgré le bruit du spectacle qui parvenait jusqu'à nous. Mes pensées voyageaient dans le temps. Je me voyais des années plus tard, auprès de ma Vanessa et de nos enfants. Je la voyais en train de danser pour moi. Je nous voyais à l'église en train de nous marier. Je nous voyais ensemble dans un grand lit en train de ...

- Saïd, il commence à se faire tard. Il faudrait que je rentre...

- Non, ...non balbutiai-je. Reste encore...

Elle me regarda avec ses grands yeux noirs. Il me fallait la faire rester encore. Juste encore un instant. Je ne voulais pas la voir partie. Je lui dis tout bas avec une voix mal rassurée.

- Reste encore et je te déclamerai un poème.

- Vraiment ?

Elle me sourit, et ce sourire m'inspirai pour lui dire :

« Quand tu souris, la terre s'arrête de tourner

Le paradis et l'enfer cessent d'exister

Les anges dansent avec les démons

Et le lion joue avec le mouton


Quand tu souries, tu fais vibrer mon cœur

Tu noies mon existence de bonheur

Alors souries moi encore et encore

Pour me remplir de joie jusqu'à ma mort »

Elle me fit donc un autre sourire. Plus magnifique que tous les précédents. Ce sourire était unique, magnifique et magique. Il était plus beau qu'un lever de soleil. Ce sourire aurait pu pardonner tous les péchés des hommes. Il aurait pu changer le cœur du diable et réunir le ciel, la terre et l'enfer en une parfaite harmonie. Mais, ce sourire était pour moi, seulement pour moi. Uniquement pour moi.

Elle s'approcha de moi et me donna un autre baiser. Mes sens s'enflammèrent et mon cœur battait si vite que je pensais qu'il allait s'arrêter. Ce baiser, pourtant si court dura une éternité. Quand nos lèvres se détachèrent, je lui déclarai d'une voix pleine d'émotion :

« Vanessa, je veux te revoir, je ne pourrais jamais oublier ni ce jour, ni toi, ni tes yeux, ni ton sourire.

Elle m'offrit un autre sourire magique. Elle me donna un numéro de téléphone que j'enregistrai sur mon portable. C'était le numéro de chez elle car elle n'avait pas de portable. Mais l'idée qu'elle allait partir me fit tellement souffrir que je lui proposai de rester encore dix minutes.

Elle s'assit près de moi. Je lui déclarai qu'elle était plus belle que la lune qui nous éclairait à ce moment. Elle rougît, et sous la pale clarté de la lune, elle devint si ravissante que je lui dis que j'avais envie d'elle. Elle rougît à nouveau et devint cent fois plus ravissante. Elle me gratifia d'un long sourire et elle posa ses lèvres sur les miennes. 

Souvenirs de moments à jamais perdusWhere stories live. Discover now