Chapitre 5

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Cher Gerald,

Oui, tu es nouveau et j'ai décidé de t'appeler comme ça, parce que c'est un prénom que j'aime beaucoup, même si il reste très ancien.

C'est vrai que c'est curieux de donner un nom à un journal intime, d'ailleurs je ne sais pas pourquoi je fais ça... Peut être parce que ça me donne l'impression de m'adresser à quelqu'un qui me comprend. Du coup, je me permet de t'expliquer un petit peu ton rôle, histoire que tu ne sois pas trop largué.

T'es juste un cahier (bien volumineux cette fois) que je vais remplir quotidiennement, enfin bref tu sais ce qu'est un journal intime, j'vais pas te faire un dessin. Tu es orange, sûrement parce que je trouve cette couleur joviale et triste à la fois, mais aussi parce que cette couleur, c'est ma couleur préférée. Sur ta couverture j'ai dessiné quelques fleurs de cerisiers roses pales, histoire de te donner un peu de douceur (j'ai une branche de cerisier en fleurs tatouée derrière l'épaule droite, qui descend un peu dans mon dos si ça t'intéresse).

Il y en a eu avant toi, et il y en aura après toi. Tu es mon dixième journal, parce que depuis que je sais écrire (depuis mes six ans environ), je tiens un journal par an. Pourquoi? Pour y relater mes impressions et péripéties de chaque jours, car j'ai besoin d'extérioriser.

Pour commencer, je peux te dire qu'au lycée les autres ont assez peur de moi, je ne comprends pas trop pourquoi mais en vérité je m'en moque. Il y a longtemps que j'ai arrêté de me faire des ami(e)s ; du moment que j'ai Hannah tout me va.

Tiens, je ne me suis même pas présentée à toi, quelle impolie je fais... Je m'appelle Ashley Anderson, j'ai 16 ans et je suis en classe de terminal au lycée Nuage : un lycée d'élite non mixte peuplé par toutes sorts de petites connes de bourges. Je dirai même hanté par toutes sortes de petites connes de bourges.

C'est mon parrain qui m'a inscrite dans ce foutoir, mais vu que c'est grâce à lui que mes parents ne m'ont pas mise à la porte, je daigne d'y aller. Tu dois te demander pourquoi ils ont manqué de me foutre dehors : eh bien c'est tout simplement parce que je suis lesbienne. Géniale n'est ce pas ? J'espère que tu n'es pas trop homophobe, sinon je serai bien obligée de te jeter au feu. Non ? C'est bon ? Ça ne te gène pas ? Tant mieux. Ça m'aurais bien emmerdé, vu que j'ai passé deux heures à te décorer.

Alors il faut absolument que je te parle d'elle.

Ce matin, c'était la rentre des classes. Comme à son habitude, ma génitrice s'est envoyée un fixe d'héroïne (devant Lili en plus, génial) et mon père était absent. Alors que ma journée commençait merveilleusement bien, j'ai reçu un appel de Bastien, mon meilleur ami (ça a e don de me remonter le moral, même si il peut être gauche par moment).

Ceci étant fait je me rends au lycée et me dirige vers Hannah dès que je la vois. En gros, pour te faire simple, c'est la rouquine avec qui je suis tout le temps fourrée au bahut : je l'aime bien au fond, mais j'ai trop d'ego pour l'avouer.

Après avoir fais peur à deux ou trois secondes (on ne change pas les bonnes habitudes), on se dirige vers la salle de torture pour le restant de cette année scolaire. Puis je tombe sur... elle. Et waw... si tu l'avais vu mon Gerald, tu en aurais bavé.

Petite, Blonde avec des cheveux super longs, et de multiples taches de rousseurs parsemant son doux visage. Je sais, j'ai promis de ne jamais tomber amoureuse car ce n'est pas pour une ordure comme moi, mais un coup de foudre ça ne prévient jamais avant de se pointer. Et puis on a qu'une vie, alors autant tenter le tout pour le tout. Mais avec ça et tout le reste, le poids pesant sur mes épaules s'alourdit un peu plus chaque secondes.

Et devine qui c'est qui vient l'embêter dès le premier jour ? Cette conne de Davies ! Alors oui, elle est au courant à propos de mon secret et me fait parfois chanter, me menaçant de le révéler au grand jour si jamais je fais un faux pas. Peut être que tu te demandes pourquoi elle saurait cette abominable chose plutôt qu'une autre, comme Hannah par exemple.

Je te propose de remonter quelques années auparavant, lorsque nous avions 13 ans. Nous étions inséparable, mais inséparable comme des meilleurs amies. On se disait tout. Un jour, je lui ai demandé de m'aidé par rapport à ça : ses parents sont officiers de polices, et tu connais ma famille maintenant.

Je ne suis pas prête à détailler cette histoire pour le moment, alors pardonne moi mon Gerald : mais ça sera pour plus tard.

Pour en revenir à l'embrouille de ce matin, Davies est venue emmerder la blondinette à cause d'une malheureuse place dans une putain de salle de classe, j'suis donc allée la défendre. D'habitude, je m'occupe uniquement de mon cul et n'en ai strictement rien à foutre de tout et tout le monde (à quelques exceptions près). Ça m'étonnait moi même de défendre une inconnue, mais bon : ce qui est fait est fait. Pourquoi alors ? J'en sais trop rien, et j'm'en fiche un peu.

Deux heures sont passés et nous sommes allées en pause, moi et Hannah dans la cours principale pour discuter un peu. J'ai vu Wilson se diriger timidement vers nous (oui, la blondinette, tu l'aura deviné), mais elle s'est faite devancer par Davies. Je ne t'explique pas le scandale ! Bon, tu sais que Davies sais pour mon secret, c'est surement pour ça qu'elle a autant peur de moi. Je la comprends, à sa place, moi aussi je flipperais. Ça ne l'a tout de même pas empêché de me rappeler ma position de faiblesse par rapport à elle et ça, devant tout le petit monde qui s'était agglutiné autour de nous. Le genre humain me dégoûte Gerald, heureusement que tu n'est qu'un journal.

Bref, le ton est monté et c'est la sonnerie qui annonçait la fin de la récrée qui m'a retenue de lui arracher les cheveux. Sauvée par le gong comme on dit.

Alors qu'on allait remonter en cours, Wilson est venue nous voir avec Hannah, pour nous remercier de l'avoir défendue ce matin (je ne sais pas pourquoi, mais je ne pense pas qu'interférer dans son conflit avec l'autre débile l'ai vraiment aidé : elle aurait peut être pus se débrouiller seule, c'est plus un bébé).

J'ai essayé de garder mon sang froid devant sa petite tête trop mignonne et lui ai dit que ce n'était rien. Elle m'a aussi demandé de la raccompagner en classe : c'est vrai qu'elle est nouvelle, ça ne doit pas être évident. Cela dit, je pense qu'elle était à deux doigts de me poser la question. Je pense que tu comprends, t'as pas l'air débile comme journal.

La journée s'est ensuite déroulée paisiblement, non sans une multitude de questions de la part de la rousse par rapport à la Wilson. Je me suis bien fait cramée, surtout en avouant avec elle que la blonde avait un beau derrière, sympa. Je ne peux rien lui cacher décidément (sauf tu sais quoi). Elle m'a promis d'essayer de m'aider, mais m'a tout de même mise en garde par rapport à la troisième règle du bahut. Cependant, je n'ai pas la moindre idée, ni même le moindre plan pour essayer avec elle...

Mais d'un autre côté je ne suis pas sûre, car même si mes sentiments étaient réciproques, sortir avec elle mettrait considérablement sa vie en danger. Oui, sa vie. Et je n'ai pas envie de perdre quelqu'un à qui je tiens. Mon parrain est intransigeant : c'est arrivé à d'autres qui n'avaient pas respecté la règle.

Bon, je te laisse mon petit Gerald,

J'ai un meurtre à commettre. Encore un : Le quotidien de tueuse à gage, ce fardeau quoi.

Affectueusement, Anderson.

PS : Ne t'inquiète pas, Bastien sera avec moi : ses plan sont infaillibles.




TADINNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNN

Voilà pour ce cinquième chapitre assez particulier.

J'ai voulu essayé ce style d'écriture, sous forme de journal intime car j'ai récemment lu un roman ou le pdv d'un des personnages était sous forme de journal.

Tous les pdv d'Ashley ne seront pas sous forme de journal, mais presque. Ça arrivera beaucoup plus souvent que les pdv "classiques", que je préfère réserver à Wilson.

Pour ce qui était de la chute MOUAHAHA TU T'Y ATTENDAIS PAS CHAKAL(E) HEIN (à moins que tu sois hyper perspicace).

Je n'avais pas tout à fais prévue ça, mais ça me plait bien hehehe (de toute façon c'est mon histoire nan, donc je fais ce que JE veux).

N'hésite pas à lâcher un com, on aime toujours.

Nieu nieu nieu, les fautes t'as pigé.

J'te fais des bisous, porte toi bien babe <3

1363 mots

Heijin ✨

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