chp 6 - journée à new york

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Bien évidemment, nous ne rentrons pas au même endroit que les autres. Un agent de la sécurité fait signe à Timothée de le suivre. Timothée s'assure que je suis toujours près de lui : il pose sa main sur mon dos et me fait signe de continuer. Petit instant fangirl à ce moment précis. 

J'essaie de rester concentrée et d'avancer, lorsque je me cogne contre l'agent de sécurité. Bien évidemment, mes lacets sont défaits, et je me retrouve bientôt au sol. Mes genoux se cognent contre les pavés. C'est l'humiliation totale : des dizaines de gens me fixent. Je déteste par dessus tout être au centre de l'attention. Mes joues s'empourprent et j'essaie de rapidement me relever. Timothée est là pour m'aider.

"Tu vas bien? Tes mains saignent.", dit-il gentiment. 

Je réalise qu'effectivement, mes mains sont en sang, et je commence à sentir les picotements et la douleur. Quelle idiote! Je me fais mal pile quand je passe la journée avec Timothée.

Timothée demande à l'agent si il y a une infirmerie au musée. Je vois que l' assistante de Timothée lève les yeux aux ciel, ce qui me fait encore plus rougir.

Je me retrouve assise sur un chaise, les mains sur mes genoux, paumes vers le ciel, comme une enfant de 6 ans. Timothée est à côté de moi. Il me regarde et rit. Je fronce les sourcils, mais je ne peux pas m'empêcher de rire non plus. 

Une dame âgée arrive et soigne mes plaies. Je me retiens de dire "aïe" à chaque fois qu'elle tapote le coton imbibé d'alcool sur mes mains. 

Vingt minutes plus tard, nous pouvons enfin apprécier la visite du musée. J'adore l'art moderne, je trouve ça tellement romantique. Etrangement, le musée n'est pas bondé de monde comme d'habitude. Mis à part le fait que Sarah traîne les pieds derrière nous, tout est calme et silencieux, ce qui change de l'atmosphère habituelle de New York.

Timothée et moi jugeons certains tableaux qui ne ressemblent absolument à rien, et je trouve ça marrant. 

Nous sortons morts de rire du musée, parce que nous avons vu une chute encore plus ridicule que la mienne. Sarah avait des coups de fils à passer, elle est donc rentrée à l'hôtel et nous nous retrouvons donc tous les deux seuls. 

Nous allons manger un bagel dans son restaurant préféré, tels deux new-yorkais. Nous parlons de tout et de rien, comme des vieux amis. Je pensais que Timothée était un garçon mature jusqu'à ce qu'il me propose un cache-cache dans New York. J'explose de rire, mais je suis partante.

Nous sommes dans le quartier de Central Park et Timothée m'explique les règles du jeu.

1. Se cacher seulement dans les restaurants, boutiques et autres, pas dans les rues.

2. Possibilité de demander de l'aide aux inconnus pour se cacher.

3. Ne jamais abandonner.

4. Appeler le numéro de l'autre seulement en cas d'urgence.

Je commence par me cacher et c'est Timothée qui compte. J'ai exactement deux minutes, donc je pars au courant. Je trouve le coin parfait, dans une petite bibliothèque cachée au fond d'une rue. Je rentre, essoufflée, et m'assois au croisement de la section "Fictions & Poèmes". Hmm, étrange.

Je reprends mon souffle, assise sur le sol et un livre me tombe sur la tête. Je ramasse le livre et je lève les yeux.

"Quelle débutante..."

Timothée m'aide à me relever, pour la deuxième fois dans la journée et je pousse le livre contre lui, ce qui le fait reculer. J'ai surestimé ma cachette...

"T'as trente secondes pour t'échapper d'ici, si tu pense que t'es si fort à ce jeu", je lui lance. Il ne lui en faut pas plus. Il range le livre et part en courant, ce qui lui vaut un regard foudroyant de la part de la bibliothécaire. 

"Sorry!", je murmure.

Je sors à mon tour de la bibliothèque. Je décide de partir vers la droite, mais je ne sais pas du tout où chercher. Un coffee shop? Non, trop facile... Les toilettes publiques? Je n'espère pas.

Mon téléphone se met à sonner. C'est ma mère, et la réalité m'assomme d'un coup. Je décroche, mais je sais immédiatement à quoi m'attendre. Mes mains deviennent moites et j'ai le souffle court. 

Ma mère m'explique que ma grand-mère est décédée dans la nuit. D'après les médecins, elle n'a pas souffert. Mes parents me disent qu'il pensent devoir rester une semaine de plus que prévu pour l'enterrement. Ils ont l'air fatigué, mais je sais qu'à deux ils vont tenir le coup. Lorsque je raccroche, New York devient silencieux. J'oublie Timothée, et rentre directement à l'hôtel. Je ne suis pas en train de pleurer toutes les larmes de mon corps. Je suis livide, et je marche comme un automate. C'est seulement en arrivant à l'hôtel que je texte Timothée pour lui dire que je suis rentrée à cause d'une urgence. 

J'ouvre la porte de ma suite, j'enlève mes chaussures, mon pantalon et je finis sous ma couette, les écouteurs vissés à mes oreilles. 

Je me sens un peu malade et je ne comprends pas trop ce qu'il m'arrive. Quelques larmes roulent sur mon visage, mais rien de plus. Je somnole un peu, change de côté dans mon lit pour essayer de rester tranquille. 

Je n'ai plus aucune idée de l'heure, le soleil s'es couché et on toque à ma porte. J'utilise le bouton à côté de mon lit pour déverrouiller la porte, et je vois la bouille d'enfant de Timothée apparaître derrière la porte. Il comprend directement que quelques chose ne va pas . Il ne pose pas de question mais il s'avance près de mon lit quand je lui fais un signe de tête. 

Il s'assoit sur mon lit, prend ma main et m'embrasse sur le front. 

Vous connaissez cette sensation quand une personne vous pose la question rhétorique "ça va?", et que vous ne contrôlez absolument pas vos émotions dès que la question sorte de leur bouche?

Eh bien c'est exactement ce qu'il se passe quand Timothée me pose cette question.

Je fonds en larmes. 


À suivre...

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PS: avec cette quarantaine qui continue, j'espère vous offrir des chapitres régulièrement afin de vous divertir. Bises!

Un Week-end à New York - Timothée ChalametOù les histoires vivent. Découvrez maintenant