✈reviens - moi/kookv

une caresse du vent, un préssentiment...

un matin arriva, ou la brise au dehors était si agréable qu'on aurait cru à une caresse en fermant les yeux.

le vent soufflait si calmement qu'on aurait cru à un chuchotement, comme des mots d'amour, sussurés à ton oreille

j'étais installé sur un banc devant la maison, en tailleur, observant avec nostalgie et peine la coline en face. je regardais le soleil se lever à son rythme, et éclairer de plus en plus l'étendue d'herbe fraîche devant moi.

je jouais de mes doigts sur la surface du banc, me mordillant la lèvre inférieure, pensif.

mes fils pensaient mon mari mort.

ma soeur pensait mon mari mort.

ma tête pensait mon mari mort...

mais mon cœur, lui, continuait de se battre pour ne pas tomber dans ces sombres pensées, ainsi que dans ce possible et horrifique futur..

mes yeux humides continuent de fixer faiblement l'horizon, priant en imaginant la silhouette de mon homme apparaître et s'approcher de moi afin de me serrer fort.

je prie silencieusement, pour que le vent cesse de caresser ma joue, laissant alors la place à mon mari de le faire avec amour et joie de retrouvailles...

je ferme les yeux un instant, imaginant la scène. j'arrive à le voir, à visualiser son corps se dessiner. j'arrive à sentir ses mains sur moi et ses lèvres sur les miennes... j'arrive à imaginer les mots doux qu'il me murmurerait pour me rassurer si j'osai me risquer à pleurer à sa mort...

je fini par rouvrir les yeux, et fixer l'horizon... personne, pas de silhouette, pas de retrouvailles, pas de joie...

après tout, peut être mon mari est-il mort...

je me décide à me relever, me retournant dos au lever de soleil pour marcher vers la porte d'entrée de la maison, allant pour retrouver mes fils.

je pose ma main sur la poignée...

mais plus rien.

je n'y arrive pas. il y a quelque chose, un préssentiment, un espoir... une chose qui me crie de ne pas abandonner.

qui me crie presque... de me retourner.

je viens inconsciemment coincer ma lèvre inférieure entre mes dents, et lâche lentement la poignée de porte.

une dernière fois. la dernière chance..

lentement, je me retourne, pour observer le haut de la coline, et voir si mon homme arrive...