DARK ROMANCE : Ace x Clary

3 - "tout ira bien mon cul"

Je grogne alors que la sonnette retentit pour la troisième fois. Je ne me lève pas, pas aujourd'hui.

Depuis que ma psychologue m'a autorisé à sortir, j'ai retrouvé le petit appartement que j'occupais pendant mes courtes études et je ne l'ai pas quitté. C'était il y a une semaine.

Après un long moment où la personne derrière ma porte ne s'est pas calmé, je traine mon déchet de corps vers la porte.

Oui, mon déchet de corps. Depuis qu'il a été souillé, ce n'est qu'un détritu.

J'ouvre la porte, enlève la chaîne et passe ma tête à travers.

- Enfin, sourit Cinq en donnant un coup de pied pour ouvrir la porte, j'ai cru que tu n'allais jamais ouvrir et que la nourriture allait refroidir, j'ai pris italien, tu sais les pâtes que tu préfères ?

Je le regarde déblatérer alors qu'il pose les gros sac sur la table. Il en sors des petites boîtes pendant qu'il continue de me raconter à quel point le serveur ressembler à cet acteur de sitcom.

- Tu ne viens pas manger?

Je le fixe toujours sceptique et m'asseois lentement à côté de lui. L'odeur du pesto me donne immédiatement la nausée et je pousse la boîte le plus loin possible.

Cinq s'arrête immédiatement de parler et prend son air déçu. Il essaye tant bien que mal de me redonner le goût de la vie mais à chaque fois cela ce solde par un échec.

Il pose sa main sur la mienne et malgré un effort surhumain je ne peux m'empêcher de la retirer. Il souffle et se passe la main dans les cheveux.

- Écoute Clary je.... Je ne sais pas ce qu'il s'est passé puisque tu ne m'as rien dit, dit-il alors que les larmes me montent immédiatement aux yeux, si je peux faire quelque chose dit le moi....

Il s'arrête quand il remarque mes larmes et ferme les yeux. Je le regarde et je remarque enfin à quel point il semble épuisé. Je m'en veux de lui prendre toute son énergie et de l'angoisser mais j'ai beau tout essayer je n'arrive pas à aller mieux.

- Je sais, dis-je, mais à quoi bon en parler? Il est arrivé ce qu'il est arrivé...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il envoie valser sa nourriture d'un revers de la main. Il fait les cent pas en serrant les poings.

- Putain mais Clary, c'était à moi de te protéger... jamais cela n'aurait dû arriver, c'était mon rôle de te protéger....

Je ferme le yeux devant sa culpabilité, je porte déjà un fardeau assez grand pour deux personnes.

- Tu n'es responsable James, dis-je en me levant pour tenter de le réconforter.

Seulement je ne peux pas le toucher. Il sursaute quand je l'appelle par son vrai nom. Son expression s'assombrit.

- James n'existe plus, il est partit avec notre mère. Comme notre innocence. Je n'aurai jamais du partir avec toi quand elle est...

Il s'arrête, nous ne parlons jamais de cette époque.

- Tu as fait ce que tu devais faire, dis-je d'un ton calme, tu ne pouvais pas me laisser avec lui. Quant à ce qu'il s'est passé, tu n'y es pour rien.

- Si, dit-il en se rasseyant, et j'aurai cela à jamais sur ma conscience. En parlant de notre passé, quand comptais-tu me le dire?

De quoi parle t'il ? Je plisse les yeux devant son air déterminé et attends des précisions.

- De quoi tu parles Ja.... Cinq?

- De LanceCorporation, dit-il en guettant quelconque réaction de ma part. Du fait que tu vas aller travailler pour notre connard de père ?

Il ne crie pas mais il s'applique sur chaques syllabes. Je retrouve le grand frère qui me faisait de véritable interrogatoire quand un garçon me raccompagnait des cours.

- Je... Je...

- Mais putain Clary! Tu as vu ce qu'il nous a fait? Ce qu'il a fait à maman ?

Je baisse les yeux, bien sûr que je le sais. Si elle s'est suicidé c'est de sa faute, et entièrement de la sienne.

- Écoute, dis-je en tentant d'avoir l'air sûre de moi, il m'a proposé un travail et j'ai besoin d'argent, j'ai besoin de m'occuper et de reprendre une vie normale.

- Mais moi je peux t'en donner de l'argent!

- Je ne veux pas de ton argent, criais-je, je veux gagner ma vie par moi même pas par....

- Je sais, dit-il, pardon. Mais tu comprends que je m'inquiète, ce mec est un pourri et je ne veux pas qu'il te mêle à ses magouilles.

- Je vais juste avoir un poste d'assistante juridique, je ne le verrai pas et je me frotterai encore moins à ses affaires.

- Tu me le promets? Dit-il avec son sourire charmeur.

- Oui, dis-je en lui rendant son sourire, je préfère mourir brûler....

- .... Que de mentir à un Lance.

Devant notre ancien dicton, mon cœur de réchauffe quelque peu le cœur.

- Aller, mangeons maintenant. Enfin mangeons ton plat, le mien est toujours sur le sol.

PDV ACE:

J'attend que Cinq rentre et je continue de feuilleter les comptes que ce connard de Dereck m'a donné. Dereck Lance est un con prétentieux, arrogant et qui, sous prétexte d'une énorme fortune, pense que ses couilles sont plus grosses que les autres.

J'ai pris des congés au poste de police. Depuis 11 ans que je suis lieutenant, je n'ai pris aucun jour de congé, pas même un arrêt maladie. Me voilà maintenant dans une entreprise géré par un putain de pervers. Avec des contacts j'ai intégré le pôle juridique et officie en tant qu'intervenant.

Tout ça pour m'assurer qu'une gamine ne puisse pas me reconnaître.

Une gamine qui t'obsèdes.

Oui, après son enlèvement j'ai complétement pété un câble. Dès que Maisie fut en sécurité et que Rush fut revenu parmi les vivants, j'ai passer des jours et des nuits à la chercher, à tabasser des mecs pour la retrouver.

Quand je l'ai retrouvé, là, allongée et attachée sur ce matelas de fortune j'ai vraiment un désir de protection.

Ce désir je ne l'ai qu'avec ma fille, Lana.

La seule chose qu'elle m'ait dit fut "tuuez moi" et son air d'innocente m'avait donné en vie de l'enlever pour la garder avec moi à jamais. Au moins, jamais d'autres connard ne l'aurait touché.

Je suis un connard.

Je grogne et me reconcentre sur mes papiers.
Mais vite mes pensées reprennent le dessus.

Je vais juste trouver cette gamine, être sûr qu'elle ne me reconnaisse pas et rentrer chez moi. Tout ira bien.

Tout ira bien mon cul.